Reforestation citoyenne à Fada N’Gourma : le Lieutenant-Colonel Nikiéma salue une mobilisation patriotique exemplaire
Fada N’Gourma, samedi 21 juin 2025. Sous un soleil matinal tempéré par une brise douce, des hommes, des femmes, des militaires, des élèves, des chefs coutumiers et des responsables administratifs se sont rassemblés, houes à la main et plants soigneusement empaquetés dans des sachets noirs, pour répondre à l’appel national de l’heure patriotique de reforestation. Objectif : mettre en terre 5 millions d’arbres en une heure sur toute l’étendue du territoire burkinabè.

Dans la région de l’Est, le Directeur régional des Eaux et Forêts, le Lieutenant-Colonel Romuald Emmanuel Nikiéma, a personnellement sillonné plusieurs sites stratégiques de Fada N’Gourma afin de constater de visu l’effectivité de cette vaste opération citoyenne et écologique. Le constat est sans équivoque : les populations ont répondu massivement à l’appel, traduisant une appropriation réelle de la politique nationale de reboisement.
Une mobilisation multisectorielle dans la capitale de l’Est
Le périple du Lieutenant-Colonel Nikiéma l’a conduit tour à tour à la résidence du Haut-commissaire de la province du Gourma, chez le gouverneur de la région de l’Est, à l’infirmerie militaire, au camp de la 6e Légion militaire, dans l’enceinte de la cour royale traditionnelle et dans plusieurs quartiers périphériques.
« Partout où je suis passé, j’ai constaté des acteurs engagés à planter et à entretenir les plants. J’ai vu des enfants, des anciens, des soldats, des soignants, tous unis dans un même élan : redonner vie à notre sol blessé », a-t-il déclaré avec fierté à l’issue de la tournée.
Ce qui impressionne davantage, selon le Directeur régional, c’est la diversité des entités impliquées, preuve que la reforestation n’est plus perçue comme une affaire exclusive des forestiers, mais comme une responsabilité collective, nationale et intergénérationnelle.
Un succès porté par une communication efficace et inclusive
Le Lieutenant-Colonel Nikiéma a salué la qualité de la communication gouvernementale, qui a su sensibiliser largement et impliquer activement les citoyens, malgré un contexte national difficile marqué par l’insécurité. Des radios communautaires aux réseaux sociaux, en passant par les leaders religieux et coutumiers, le message a circulé, et le message a été compris.
« Les populations ont bien intégré le sens profond de cette politique. Il ne s’agit pas seulement de planter, mais d’aimer l’arbre, de le protéger, de le faire grandir. Et ça, c’est une grande victoire pour l’esprit patriotique », a-t-il souligné.
Un objectif ambitieux : 500 000 plants pour la seule région de l’Est
Portée par cet engouement, la direction régionale des Eaux et Forêts de l’Est s’est fixée un objectif de 500 000 plants à mettre en terre, couvrant à la fois les milieux urbains, périurbains et ruraux. Les espèces sélectionnées allient valeurs écologiques, nutritionnelles, économiques et médicinales. Parmi elles : le moringa, le baobab, le néré, le manguier et le goyavier.
« Il est temps que chaque citoyen plante l’arbre dont il a besoin. Nos populations connaissent les vertus des plantes médicinales, les richesses de nos espèces locales. C’est à cela qu’il faut revenir », a insisté le Lieutenant-Colonel.
Il a également laissé entendre que le chiffre de 500 000 plants pourrait être dépassé, si la dynamique actuelle se maintient, à l’issue de la phase de capitalisation prévue dans les semaines à venir.
Reverdir le Faso face à l’insécurité écologique et humaine
Dans un pays confronté à une crise sécuritaire sans précédent, la reforestation devient un acte de résistance, un geste de paix, une réparation du lien entre l’homme et sa terre. Le Directeur régional l’a rappelé avec force : la faune et la flore ont payé un lourd tribut à l’instabilité, avec des feux de brousse incontrôlés, des coupes abusives, des habitats détruits, et des ressources naturelles pillées dans les zones de non-droit.
« L’heure patriotique n’est pas qu’une opération symbolique. Elle est une réponse structurelle à une urgence nationale. Car sans arbres, pas de vie. Sans forêts, pas de futur. Et sans la nature, pas de paix durable », a-t-il martelé, visiblement ému.
L’unité par la plantation : un nouveau récit national en germination
Au-delà des chiffres, des plants et des espèces, c’est un nouveau récit national qui se dessine : celui d’un peuple debout, en quête de reconquête territoriale, identitaire et environnementale. Planter un arbre en 2025 au Burkina Faso, ce n’est pas un simple geste horticole. C’est revendiquer une place dans un avenir commun, restaurer l’équilibre détruit, et réaffirmer la souveraineté d’un peuple sur ses ressources vitales.
Dans les semaines qui viennent, les équipes forestières, les volontaires communautaires et les agents communaux seront mobilisés pour le suivi post-plantation, un défi aussi important que la mise en terre elle-même. Car comme le rappelle un adage moaga, « on reconnaît le bon cultivateur à la moisson, pas à la semence. »
Conclusion : Une promesse enracinée dans la terre
Ce samedi 21 juin 2025 à Fada N’Gourma, le Burkina Faso n’a pas seulement planté des arbres. Il a planté l’espoir, l’unité, la résilience et le rêve d’un avenir vivable. Le Lieutenant-Colonel Romuald Emmanuel Nikiéma, en parcourant les sites et en saluant les efforts de tous, a incarné cet esprit d’engagement collectif.
Et dans chaque moringa, dans chaque goyavier, il y aura demain un peu de cette foi partagée : celle d’un peuple qui, dans la tourmente, a choisi de reverdir sa terre… et son destin.
Par notre correspondant dans la région de l’Est
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