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  • Baccalauréat 2025 dans la province de la Kossi : entre rigueur académique et résilience face à l’insécurité

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    Mardi 24 juin 2025. Il est 7h15 au Lycée provincial de Nouna. Une légère brume flotte encore sur les bâtiments fraîchement repeints. Dans la cour, les candidats, par petits groupes, récitent à mi-voix les dernières formules, les dates clés, les figures de style. Le baccalauréat 2025 vient de commencer dans la province de la Kossi, sous le regard attentif des autorités locales et dans un climat marqué à la fois par la solennité de l’examen et la résilience d’une région confrontée à l’insécurité.

    Le Haut-commissaire de la province de la Kossi, Noufo Dembelé (Photo AIB)
    Le Haut-commissaire de la province de la Kossi, Noufo Dembelé (Photo AIB)

    C’est le Haut-commissaire de la province, Monsieur Noufo Dembelé, qui a personnellement procédé à l’ouverture de la première enveloppe des épreuves écrites, dans la salle numéro 1 du jury 14, donnant ainsi le coup d’envoi officiel de cette session décisive pour des centaines de jeunes élèves. Un geste hautement symbolique qui, au-delà du protocole, se voulait un message de soutien, d’encouragement et de reconnaissance à l’endroit des candidats, des encadreurs et des forces de sécurité mobilisées pour garantir le bon déroulement des épreuves.

    Un dispositif sécurisé et solidaire

    Le Haut-commissaire était accompagné, pour l’occasion, par une délégation composée du Secrétaire général de la province, du Président de la délégation spéciale de Nouna, des représentants des forces de défense et de sécurité (FDS), ainsi que des professionnels des médias. Ensemble, ils ont tenu à parcourir les salles d’examen, saluer les candidats, échanger avec les enseignants et responsables de jury, et rappeler le caractère républicain, neutre et équitable de cette grande évaluation nationale.

    « Vous êtes l’avenir de la Kossi et du Burkina. Malgré les difficultés, vous êtes là, debout, avec vos stylos, votre courage et votre ambition. Cela mérite le respect de toute la nation », a déclaré M. Dembelé devant une salle émue, où quelques mains fébriles tenaient déjà leurs copies prêtes à accueillir les premières dissertations.

    Des statistiques révélatrices

    La session 2025 du baccalauréat dans la province de la Kossi enregistre un total de 740 candidats inscrits dans les séries A et D, parmi lesquels 369 filles et 371 garçons. Trois jurys ont été constitués pour accueillir ces candidats :

    Le Jury 12, délocalisé à Djibasso, a été logé au sein du lycée départemental, preuve de l’adaptation logistique face à un contexte sécuritaire tendu.

    Les jurys 13 et 14 siègent quant à eux dans l’enceinte du lycée provincial de Nouna, épicentre administratif et académique de la province.

    Ce chiffre marque cependant un recul de 94 candidats par rapport à l’année précédente, où 834 élèves étaient inscrits à la session 2024. Un fléchissement que les autorités attribuent au contexte d’insécurité persistante, ayant entraîné des déplacements de populations, des fermetures d’établissements et une déscolarisation partielle dans certaines zones.

    « Le contexte reste difficile, mais nous avons tenu à maintenir la tenue du bac dans des conditions dignes, sécurisées et équitables. C’est un défi que nous relevons collectivement », a ajouté le Haut-commissaire, saluant au passage l’engagement des enseignants et des FDS, qualifiés de « héros silencieux de l’éducation nationale ».

    Une jeunesse debout malgré l’adversité

    Le visage concentré, le regard déterminé, les candidats de la session 2025 illustrent cette jeunesse burkinabè qui refuse de baisser les bras. Certains viennent de localités éloignées, d’autres ont dû fuir l’instabilité dans leurs villages, mais tous ont en commun le rêve d’un avenir meilleur, d’un diplôme synonyme d’émancipation et d’opportunités.

    « Je n’ai pas pu suivre tous les cours à cause des déplacements, mais je suis là, et je vais me battre jusqu’au bout », confie Mariam, candidate en série A, arrivée à Nouna après avoir quitté Bomborokuy en janvier dernier.

    Les encadreurs, eux aussi, sont au rendez-vous. Calmes, méthodiques, vigilants, ils rappellent les consignes, veillent à la discipline, soutiennent moralement les élèves. Dans la salle des professeurs, entre deux gorgées de café, les conversations tournent autour des pronostics sur les sujets, mais aussi des conditions difficiles d’enseignement cette année.

    Des efforts institutionnels salués

    La tenue de cette session du baccalauréat dans la province de la Kossi est également le fruit d’un important effort organisationnel de la direction provinciale de l’enseignement secondaire, en coordination avec les autorités administratives et sécuritaires. Malgré la précarité des moyens, les responsables ont su mobiliser les ressources humaines et matérielles nécessaires pour garantir la crédibilité du processus.

    « Il n’y a pas de paix durable sans éducation. Il n’y a pas de développement sans formation de qualité. Ce que nous faisons ici aujourd’hui, c’est défendre les fondements mêmes de notre République », a rappelé le Secrétaire général de la province, dans un discours sobre mais fort de sens.

    Le baccalauréat, symbole d’espoir et de résilience

    Dans un Burkina Faso en proie à de nombreux défis, le baccalauréat demeure un rite de passage sacré, une étape décisive vers la maturité intellectuelle, l’insertion professionnelle ou l’accès à l’université. Pour les candidats de la Kossi, ce moment prend une dimension encore plus intense : c’est un acte de foi envers l’avenir, une réponse silencieuse mais puissante aux tumultes du présent.

    Et alors que les copies s’empilent dans les salles, que les stylos tracent les destins, que les surveillants scrutent en silence, un souffle discret mais tenace traverse les murs du lycée provincial de Nouna : celui d’un peuple qui, par l’éducation, choisit de rester debout.

    En cette matinée du 24 juin 2025, il ne s’agissait pas simplement d’ouvrir une enveloppe d’examen. Il s’agissait d’ouvrir un avenir possible, malgré l’insécurité, malgré la peur. Une leçon de courage, donnée non par les manuels, mais par les élèves eux-mêmes.

    Par notre correspondant à Nouna

    RADIO TANKONNON 

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