Baccalauréat 2025 dans les Hauts-Bassins : Un départ solennel sous le sceau de la sérénité, de la rigueur et de l’intégrité
Ce mardi 24 juin 2025, dans le frémissement des premières heures de la matinée, la cour du Lycée Ouezzin Coulibaly (LOC) de Bobo-Dioulasso s’est transformée en un carrefour de promesses et de silence studieux. C’est là, au cœur de cette institution emblématique du système éducatif burkinabè, que la région des Hauts-Bassins a officiellement lancé les épreuves écrites du baccalauréat session 2025, en présence des autorités régionales, administratives, éducatives et sécuritaires.

Une cérémonie à la fois sobre et solennelle, empreinte d’un profond sens du devoir collectif, a marqué le coup d’envoi d’un rituel national d’évaluation, décisif pour des milliers de jeunes Burkinabè aspirant à franchir les portes de l’enseignement supérieur.
Une présence gouvernorale porteuse d’espoir et de responsabilité
À la tête de la délégation officielle, Madame Mariama Konaté/Gnanou, Gouverneur de la région des Hauts-Bassins, a personnellement procédé à l’ouverture des premières enveloppes d’épreuves, incarnant par sa présence la haute importance que les autorités régionales accordent à la réussite de ce moment charnière dans le parcours éducatif des candidats.
Sillonnant plusieurs salles de composition, elle a pris le soin d’adresser des mots de réconfort, d’encouragement et de responsabilité aux candidats, manifestement partagés entre concentration extrême et angoisse contenue.
« Ne paniquez pas. Abordez les sujets avec sérénité, cette même sérénité que vous avez eue tout au long de l’année scolaire. »
« Contentez-vous de ce que vous avez appris. Soyez droits, soyez dignes. La tricherie est une offense à vous-mêmes, à vos familles, à vos enseignants, et à la Nation entière », a-t-elle lancé, d’une voix posée mais ferme, dans un appel vibrant à l’éthique individuelle et collective.
Une mobilisation régionale exceptionnelle
Selon les statistiques fournies par la Direction régionale en charge de l’enseignement secondaire, 18 405 candidats, dont plusieurs centaines en séries scientifiques, littéraires et techniques, sont inscrits cette année dans la région des Hauts-Bassins, répartis dans 72 jurys, couvrant les provinces du Houet, du Tuy et du Kénédougou.
Cette importante mobilisation humaine et logistique s’accompagne de mesures d’encadrement rigoureuses, allant du déploiement des forces de sécurité autour des centres d’examen jusqu’à l’assurance d’une stricte chaîne de confidentialité dans la manipulation des épreuves.
« Nous avons travaillé d’arrache-pied pour que cette session se déroule dans la plus grande sérénité. Toutes les composantes du système éducatif régional ont été mises à contribution : superviseurs, surveillants, correcteurs, services de santé, protection civile, sans oublier les forces de l’ordre », a précisé Tanga Ouédraogo, Directeur régional de l’Enseignement secondaire, de la Formation professionnelle et technique.
Une pédagogie de l’effort et de la confiance
La cérémonie officielle a également permis de rappeler l’importance de l’intégrité académique, dans un contexte régional où les tentations liées à la fraude subsistent malgré les efforts de moralisation. L’accent a donc été mis, une fois encore, sur la culture de l’effort personnel, pierre angulaire de toute société fondée sur le mérite et la compétence.
Des responsables éducatifs présents ont souligné les nombreux efforts consentis tout au long de l’année scolaire par les élèves, les parents d’élèves et les enseignants, dans un contexte parfois marqué par des défis sécuritaires, sociaux et économiques. C’est donc une jeunesse résiliente, porteuse d’ambitions légitimes, que l’on a vue s’installer ce matin dans les salles d’examen.
« Le Bac n’est pas une finalité, c’est un tremplin. Mais il est d’abord la récompense d’un parcours. Nous invitons donc les candidats à croire en eux, à respecter le règlement, à faire honneur à leur famille et à leur pays », a insisté un inspecteur d’académie présent au LOC.
Une jeunesse face à son destin
Dans les rangs des candidats, le silence des premières minutes de composition en disait long sur l’intensité du moment. Stylos suspendus, souffles retenus, regards fixes sur les sujets à peine distribués : une tension mêlée d’espoir planait sur les salles. Pour ces milliers de jeunes, c’est l’heure de vérité, celle qui distingue les efforts constants de l’improvisation.
« J’ai bien révisé. J’ai peur comme tout le monde, mais je sais que j’ai travaillé. Je veux devenir médecin, donc je n’ai pas droit à l’erreur », confie Mariam, candidate en série D au Lycée Mixte d’Accart-ville.
Une étape charnière vers l’enseignement supérieur
Les résultats du premier tour sont attendus le 3 juillet 2025, suscitant d’ores et déjà une mobilisation logistique importante pour la correction, la centralisation et la proclamation des résultats. Les épreuves orales pour les candidats admissibles s’enchaîneront ensuite, ouvrant la voie vers la délivrance du précieux sésame.
À l’issue de cette session, nombre de lauréats rejoindront les universités, grandes écoles, instituts techniques ou projets de formation professionnelle, contribuant à enrichir la matière grise nationale et à renouveler les élites du pays.
Une vision éducative à réaffirmer
Le lancement du Bac 2025 dans les Hauts-Bassins est plus qu’un simple acte administratif : il est le témoignage vivant d’une Nation qui croit en sa jeunesse, qui investit dans son éducation, et qui reste debout, malgré les vents contraires, pour que le savoir continue de tracer les chemins de la liberté et de la prospérité.
En cette journée d’examen, la ville de Bobo-Dioulasso, capitale culturelle et éducative du sud-ouest burkinabè, s’est une fois de plus dressée comme une sentinelle du mérite et de la rigueur républicaine.
Et au sortir des salles d’examen, alors que les premiers candidats replient leurs copies, une certitude demeure : au-delà des notes, c’est l’intégrité, le courage et le sens de l’effort qui formeront les véritables titres de noblesse de cette nouvelle génération.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon