Sous le ciel lumineux de Bobo-Dioulasso, à l’aube d’un nouveau jour de sauts, un vent inattendu a soufflé sur les pistes de l’aéroport. Mais cette fois, ce n’était pas celui des turbines. C’était celui du courage républicain, venu porter la voix du peuple auprès de ses soldats.

Ce dimanche 22 juin 2025, alors que les unités parachutistes s’apprêtaient à s’élancer pour une nouvelle journée de largages, Madame Mariama KONATÉ/GNANOU, Gouverneure de la région des Hauts-Bassins, s’est rendue personnellement sur le site opérationnel de l’aéroport de Bobo-Dioulasso pour rencontrer, encourager et galvaniser les forces engagées dans la campagne de saut parachutiste 2025.

Un acte fort. Une présence symbolique. Et surtout, un message qui résonne comme un chant d’espérance dans une nation en quête de résilience.

Un accueil militaire, un message civil à portée nationale

Accompagnée par une délégation de haut niveau, la Gouverneure a été chaleureusement accueillie par le Commandement de la 2ᵉ Région militaire, les responsables du Centre d’Instruction des Troupes Aéroportées (CITAP), ainsi que par les chefs de section en charge des opérations du jour.

À peine arrivée sur le tarmac, Madame Konaté/Gnanou a tenu à saluer individuellement plusieurs parachutistes en tenue, déjà équipés et en phase de contrôle avant l’embarquement. Son regard, droit et attentif, croisait les visages fermes de jeunes soldats prêts à se jeter dans le vide. Dans cet instant suspendu entre la terre et le ciel, la parole civile venait enlacer le silence militaire.

Puis, d’une voix ferme et posée, elle a pris la parole pour adresser un message solennel à l’ensemble des forces engagées :

« Le peuple burkinabè tout entier est mobilisé derrière vous. Vous incarnez l’espérance, la force tranquille, la détermination d’un pays debout. Ce que vous faites ici n’est pas une simple formation. C’est un acte de foi envers la nation. »

Faire corps avec les soldats : l’autorité au service du lien républicain

Ce déplacement, dans un contexte sécuritaire sensible, revêt une dimension hautement symbolique et stratégique. En venant directement sur le site d’embarquement des troupes parachutistes, la Gouverneure a voulu incarner la présence d’un État local engagé, solidaire, et reconnaissant.

Il ne s’agissait pas d’un simple geste protocolaire, mais d’un témoignage de confiance active envers l’armée, et plus particulièrement envers ces jeunes parachutistes — hommes et femmes — qui ont choisi de se préparer, chaque jour, à l’extrême.

Bravoure. Discipline. Abnégation. Trois mots que Madame la Gouverneure a martelés tout au long de son intervention, comme pour les inscrire au front de chaque conscience militaire présente ce matin-là.

Félicitations à l’encadrement : reconnaître l’ombre qui forme la lumière

À travers son message, Madame Konaté/Gnanou n’a pas oublié ceux qui, dans l’ombre, façonnent l’excellence : les instructeurs, les techniciens, les mécaniciens, les superviseurs logistiques du CITAP, mais aussi les personnels marocains déployés pour l’appui technique, notamment dans le pilotage des aéronefs, l’entretien du matériel et la supervision des opérations de largage.

« Votre travail quotidien, souvent invisible, est la clef de voûte de la fiabilité et de la sécurité de nos troupes. Le Burkina vous doit beaucoup. Et je suis venue ici pour vous le dire. Merci. »

Des mots simples, mais puissants. Une reconnaissance rare pour un métier exigeant, parfois ingrat, mais ô combien vital à la réussite des campagnes militaires.

Une campagne stratégique au cœur de l’effort national

Rappelons que la campagne de saut parachutiste 2025 mobilise 494 militaires burkinabè, répartis entre 149 officiers, 97 sous-officiers et 258 militaires du rang, dont 15 femmes soldats, symbole éloquent de l’inclusion croissante dans les forces armées nationales. À leurs côtés, 25 stagiaires venus de dix pays africains partenaires (dont le Mali, la Guinée, le Cameroun, le Sénégal, le Tchad, le Bénin, etc.), dans le cadre d’une coopération militaire Sud-Sud exemplaire.

Trois types de sauts sont au programme :

– Les sauts de brevet, pierre angulaire de la formation parachutiste,

– Les sauts tactiques, reproduction de scénarios de guerre avec équipement complet,

– Et les chutes opérationnelles, simulateurs d’interventions réelles en zones hostiles.

Cette initiative s’inscrit pleinement dans le cadre de la montée en puissance des forces burkinabè, face aux menaces terroristes, mais aussi dans la philosophie de mobilisation populaire portée par l’Initiative Présidentielle Faso Mêbo.

“Un peuple uni autour de son armée est invincible”

Avant de prendre congé des troupes, Madame la Gouverneure a lancé un dernier mot d’encouragement, empreint d’émotion :

« Vous incarnez le courage burkinabè. Celui qui ne plie pas. Celui qui n’abandonne jamais. Allez là où le devoir vous appelle. Revenez grandis, aguerris, et prêts à défendre ce pays qui vous regarde avec fierté. Vaincre le terrorisme, c’est notre combat à tous. Et nous le mènerons ensemble. »

Un tonnerre d’applaudissements, suivi d’un salut militaire impeccable, a ponctué cet instant d’unité rare entre la représentation de l’État civil et ses bras armés.

Conclusion : quand la parole d’une femme d’État devient munitions morales

Dans une atmosphère souvent dominée par les rapports de forces, les statistiques de guerre et les discours de commandement, la visite de Madame Mariama Konaté/Gnanou aura été une bouffée d’oxygène, un rappel éthique et affectif que derrière chaque casque, il y a une vie, un destin, une famille, et surtout un peuple.

Par sa présence, elle a rappelé que l’État n’est pas un lointain édifice, mais une voix qui marche aux côtés de ceux qui tombent pour lui, une main tendue vers ceux qui s’élancent dans le vide pour mieux nous défendre.

Saidicus Leberger

Pour Radio Tankonnon