• Commémoration d’Amadou Gon Coulibaly : la nation ivoirienne rend hommage à un homme d’État d’exception
  • San Pedro endeuillée : la maire Cissé Nakaridja appelle à la paix et à la justice après le décès tragique d’un jeune
  • Déjeuner à la Maison-Blanche : un échange entre Donald Trump et Joseph Boakai suscite la controverse
  • Affaire Mamadou Hawa Gassama : entre justice ivoirienne et tensions diplomatiques persistantes
  • Donald Trump assistera à la finale de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA : entre sport, diplomatie et stratégie d’influence
  • Aéroport international Félix Houphouët-Boigny : une plateforme résolument tournée vers la sous-région et le continent africain
  • Stade du 4-Août homologué : le Burkina Faso signe son retour dans le concert du football africain
  • Coupe du monde des clubs : Fluminense terrasse l’Inter Milan et écrit une nouvelle page de son histoire
  • Togo : Amnesty International dénonce une répression sanglante et appelle à une enquête indépendante
  • Togo : Censure numérique et libertés en péril – l’accès à Internet de nouveau restreint en pleine tension sociale
  • Mali : La nouvelle Charte de la Transition consacre un virage politique décisif vers le modèle AES
  • David Mabuza : disparition d’un stratège de l’ombre, figure controversée de la vie politique sud-africaine
  • Côte d’Ivoire : Le décès tragique d’Élise Tolah bouleverse l’opinion — L’artiste Molare au cœur d’un drame national
  • Togo : Entre colère populaire et arbitrage régional, la CEDEAO face au vertige de la crise
  • Marie-Paule Adjé dit « oui » : Une étoile s’unit dans la lumière au discret conquérant de l’Afrique
  • Burkina Faso : un nouveau découpage territorial à vocation stratégique et identitaire
  • Paris-Moscou : un dialogue rétabli sous haute tension, entre fractures ukrainiennes et inquiétudes nucléaires
  • Samandeni : le Chef d’État-Major de l’Armée de Terre au contact des troupes et des populations, dans une dynamique de remobilisation patriotique
  • CLÔTURE SOLENNELLE DU STAGE DE BREVET MILITAIRE DE PARACHUTISME (BMP) : UNE NOUVELLE PROMOTION À L’EXIGENCE DE LA MISSION
  • Kylian Mbappé – PSG : le divorce judiciaire d’un mariage à haute tension
  • À Kombissiri, Ibrahim Traoré porté en triomphe par une foule en liesse : entre ferveur populaire et attentes concrètes

    By in Actualités share share share share share share share share share share share share share share share share share share

    Kombissiri, 14 juin 2025Une marée humaine en liesse, des chants patriotiques, des drapeaux flottant dans la brise sahélienne et des cris d’allégresse qui fendent le ciel. Ce samedi 14 juin, Kombissiri, chef-lieu de la province du Bazèga, a vécu un moment de communion rare, à la hauteur des espérances nourries par une population assoiffée d’écoute, de reconnaissance et de changement.

    Le Président Ibrahim Traoré à Kombissiri
    Le Président Ibrahim Traoré à Kombissiri

    Alors qu’il se rendait à Manga pour une rencontre avec les forces vives de la région du Centre-Sud, le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a été accueilli à Kombissiri par une foule compacte et enthousiaste. Un bain de foule spontané, empreint de chaleur humaine et de vibrante ferveur patriotique, qui traduit l’attachement toujours croissant d’une frange importante de la population au leadership incarné par le jeune chef d’État.

    Une escale improvisée, une ferveur sincère
    Initialement, Kombissiri n’était pas inscrit comme point d’arrêt officiel sur l’itinéraire présidentiel. Mais dès les premières rumeurs de son passage, les populations sont sorties en masse, convergeant vers l’axe principal avec banderoles, tam-tams, slogans de soutien et prières de bénédiction. Le convoi présidentiel a dû ralentir, puis s’immobiliser, devant cette marée citoyenne qui n’a cessé de scander le nom de celui qu’elle appelle affectueusement « le Capitaine du Peuple« .

    Les images capturées par les téléphones portables, reprises en boucle sur les réseaux sociaux et par les télévisions nationales, montrent un président souriant, entouré de femmes en pagnes aux couleurs nationales, de jeunes exaltés, de vieux sages venus saluer « l’enfant du pays qui a relevé la tête du Burkina Faso ».

    Dans la foule, on entend des voix tremblantes d’émotion :

    « Il est jeune mais il a le courage des anciens, il n’a pas fui, il est resté avec nous ! » s’exclame Alimata, vendeuse au marché central.
    « Ce n’est pas seulement un président, c’est un symbole. On se reconnaît en lui, même quand tout est difficile », ajoute un enseignant retraité.

    Le poids symbolique de Kombissiri

    Située à une quarantaine de kilomètres au sud de Ouagadougou, Kombissiri n’est pas seulement une ville carrefour. Elle est aussi un haut lieu de mobilisation historique. Bastion de résistance paysanne, zone de fortes traditions, mais aussi de mémoire politique, elle incarne ce Burkina rural, vigilant, ancré dans la terre mais attentif aux soubresauts de la capitale.

    Y être ovationné sans artifice, sans estrade ni tribune officielle, relève d’un signal fort. C’est une forme d’investiture populaire, dans sa version la plus directe. Pour un président de transition qui ne cesse de réaffirmer que « la souveraineté appartient au peuple et non à une poignée de privilégiés », ce type d’accueil va bien au-delà d’une simple formalité : il s’agit d’un sacrement populaire.

    Des attentes à la mesure de l’espoir

    Mais sous cette ferveur sincère, se cache aussi un lot d’attentes urgentes. À Kombissiri comme à Manga, les préoccupations restent les mêmes : insécurité résiduelle dans certaines zones rurales, rareté des intrants agricoles, chômage des jeunes, écoles délabrées et centres de santé sous-équipés.

    L’accueil populaire n’occulte pas les réalités du quotidien. Si le président Traoré incarne l’espoir d’une refondation, c’est précisément parce que les populations ont besoin de croire que les jours meilleurs ne seront pas que des slogans.

    « On ne veut pas seulement applaudir. On veut aussi voir les routes, l’eau potable, les écoles reconstruites, les prix baissés au marché », murmure un habitant, tout en tenant sa fille sur les épaules pour qu’elle aperçoive le président.

    Le président, lui, n’a pas prononcé de discours à Kombissiri. Mais son silence fut éloquent. Il a serré des mains, il a salué les doyens, il a écouté des femmes lui parler en mooré, en kasséna, en français. Il a posé avec des enfants. Il a marché au milieu de la foule. C’était sa manière de dire : je suis des vôtres, je vous vois, je vous entends.

    En route vers Manga : le défi de la proximité continue

    Après l’escale symbolique à Kombissiri, le président a poursuivi sa route vers Manga, chef-lieu de la région du Centre-Sud, où l’attendaient forces vives, responsables coutumiers, religieux, corps constitués, représentants de jeunes et de femmes, dans le cadre d’une rencontre d’échanges citoyens, comme il en a initié dans plusieurs régions du pays.

    Dans une Transition souvent critiquée pour son flou institutionnel et ses défis sécuritaires persistants, Ibrahim Traoré parie sur la proximité et la légitimité de terrain. Là où d’autres se retrancheraient dans les palais climatisés, lui multiplie les immersions : Fada, Dori, Ouahigouya, Gaoua… et aujourd’hui Manga.

    Une image en construction : entre mythe et responsabilité

    À travers cette mobilisation spontanée, le capitaine Traoré continue de construire, consciemment ou non, une image d’homme du peuple, de chef accessible, de patriote incorruptible. Une figure qui tranche avec les routines du pouvoir burkinabè post-insurrectionnel, souvent empêtré dans les compromissions.

    Mais cette image, aussi forte soit-elle, devra tôt ou tard se confronter à l’épreuve des actes. L’histoire est pleine de figures charismatiques vite dévorées par les attentes non satisfaites.

    Car le peuple qui acclame aujourd’hui est le même qui questionnera demain.

    Conclusion : Kombissiri comme prélude

    L’accueil réservé à Ibrahim Traoré à Kombissiri est un marqueur politique fort. Il rappelle que, même au cœur des incertitudes, le peuple burkinabè sait reconnaître les siens. Mais il rappelle aussi que cette confiance est un capital fragile, qu’il faudra nourrir, renforcer et justifier par des décisions concrètes, équitables et courageuses.

    Le capitaine a le vent en poupe. Reste à savoir s’il saura le transformer en souffle durable pour porter le pays vers l’horizon tant espéré : un Burkina souverain, stable, juste et prospère.

    Saidicus Leberger

    © Radio Tankonnon | Tous droits réservés.

    Recommended posts
    Recommended posts