Riyad, 2 juin 2025 – L’avenir de Cristiano Ronaldo, figure emblématique du football mondial, suscite une fois de plus l’intérêt et l’émotion de millions de fans à travers le monde. À quelques semaines de la fin de son contrat avec le club saoudien d’Al-Nassr, l’incertitude plane sur la suite de sa carrière. Le directeur sportif du club, Fernando Hierro, a brisé le silence jeudi dernier lors d’une conférence de presse à Riyad, exprimant son « espoir qu’un accord soit trouvé » pour prolonger l’aventure du quintuple Ballon d’Or dans le Royaume.

Une déclaration mesurée, un avenir incertain

Face à une salle comble, Fernando Hierro, ancien capitaine du Real Madrid reconverti en dirigeant avisé, a usé de prudence mais non sans optimisme :

« Les gens travaillent, et nous espérons que toutes les parties concernées parviendront à un accord. »

Des mots simples, presque diplomatiques, mais lourds de sens dans un contexte où la star portugaise, âgée de 40 ans, n’a encore officiellement pris aucune décision publique.

Cette déclaration intervient quelques jours après un message énigmatique publié par Ronaldo lui-même sur le réseau social X. Sur une photo le montrant dans le mythique maillot jaune et bleu d’Al-Nassr, le capitaine portugais écrivait :

« Ce chapitre est terminé. L’histoire ? Elle est toujours en cours d’écriture. Merci à tous. »

De quoi faire naître une avalanche de spéculations sur une possible retraite, un retour en Europe, un transfert exotique, voire un ultime défi américain.

Un bilan mi-figue mi-raisin à Al-Nassr

Arrivé en grande pompe en décembre 2022, dans une opération qui avait fait trembler la planète football, Cristiano Ronaldo avait été accueilli comme le précurseur d’un nouvel âge d’or pour le championnat saoudien. La Pro League, alors en quête de crédibilité et de visibilité internationale, comptait sur lui pour incarner un changement d’échelle.

Sportivement, les résultats ont été contrastés. Si Ronaldo a empilé les buts – 54 en deux saisons –, son club n’a jamais réussi à décrocher le titre de champion, terminant deuxième en 2024 et troisième cette saison. En Ligue des champions asiatique, l’aventure a été arrêtée en demi-finale. Malgré ses performances individuelles, l’absence de trophée majeur ternit légèrement le tableau.

Sur le plan économique et médiatique, en revanche, le pari est plus que réussi. Les stades sont pleins, les droits TV ont explosé, et Al-Nassr s’est imposé comme l’un des clubs les plus suivis sur les réseaux sociaux, avec une hausse de plus de 600 % de ses abonnés depuis l’arrivée de Ronaldo. À lui seul, il a été un catalyseur de croissance pour tout le football saoudien, attirant dans son sillage des stars comme Benzema, Kanté ou encore Mahrez.

L’ombre d’un dernier défi : la Coupe du monde des clubs

Alors que le contrat de Ronaldo arrive à expiration à la fin de ce mois de juin, une lueur d’espoir pourrait naître de la nouvelle Coupe du monde des clubs, élargie à 32 équipes et prévue du 14 juin au 13 juillet 2025. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a récemment déclaré que « Cristiano Ronaldo pourrait participer à ce tournoi exceptionnel via une fenêtre de transfert unique créée spécialement pour cette édition ».

Le hic ? Al-Nassr ne s’est pas qualifié. Seul un transfert vers un club engagé – comme Al Hilal, le Real Madrid, Manchester City ou l’Inter Miami de Lionel Messi – pourrait ouvrir cette porte. Un scénario hollywoodien où Ronaldo et Messi se croiseraient une dernière fois sur la scène mondiale n’est plus totalement utopique.

La piste Inter Miami et la tentation américaine

Du côté de Miami, le nom de Ronaldo est régulièrement murmuré dans les coulisses. Le club floridien, propriété de David Beckham, a déjà réussi le coup de maître d’attirer Messi. Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout du rêve en réunissant les deux géants sur le même terrain, sous les mêmes couleurs ? L’option séduit, mais suppose des concessions salariales et un effort logistique d’envergure. Ronaldo, personnage aussi ambitieux que calculateur, ne prendrait une telle décision qu’en cas de projet solide, cohérent, et valorisant pour son image.

La tentation de la retraite… ou de la transition ?

Mais une autre hypothèse demeure plausible : celle d’une fin de carrière à Al-Nassr, suivie d’un rôle institutionnel dans la structuration du football saoudien. Il se murmure que des discussions informelles existent pour proposer à Ronaldo une reconversion en tant qu’ambassadeur, voire responsable technique ou conseiller du ministère des Sports. Le modèle du Qatar, avec Xavi, ou celui des États-Unis, avec Beckham, inspire Riyad.

Le joueur, qui n’a jamais caché son admiration pour les grands bâtisseurs et son envie de « rester utile au football », pourrait être tenté par un tel virage. En 2023, lors d’une interview au média espagnol Marca, il déclarait :

« Je ne veux pas qu’on me retienne seulement pour mes buts. Je veux construire quelque chose qui dure. »

Le mot de la fin ? Toujours en suspens…

À quelques jours de la fin d’un contrat qui a marqué une époque, Cristiano Ronaldo reste fidèle à sa légende : insaisissable, imprévisible, magnétique. Que son avenir s’écrive à Riyad, à Miami ou dans un rôle inédit, il demeure une icône planétaire, un monument du sport moderne dont chaque geste, chaque mot, chaque silence est scruté avec passion.

En attendant, Fernando Hierro l’a dit avec sobriété mais conviction :

« L’histoire continue. Peut-être ici. Peut-être ailleurs. Mais elle ne s’arrête pas. »

Et dans le livre d’or du football, la plume est encore entre les mains de Cristiano Ronaldo.

Saidicus Leberger

Pour Radio Tankonnon