CAF Ligue des Champions 2025 : Le sacre historique des Pyramids FC, nouvelle étoile du ciel africain
Le Caire, 1er juin 2025 – Un vent nouveau souffle sur le football africain. Le Pyramids FC, club encore inconnu du grand public continental il y a moins d’une décennie, vient de s’imposer au sommet du football africain en remportant, ce samedi soir, la Ligue des Champions de la CAF 2025, au terme d’une finale épique et haletante contre les redoutables Mamelodi Sundowns d’Afrique du Sud. Score final : 2-1 au Stade de la Défense Aérienne du 30 juin au Caire, et 3-2 sur l’ensemble des deux manches.

Une victoire qui n’est pas seulement un exploit sportif ; elle constitue un tournant dans l’histoire du football égyptien et africain, car elle vient non seulement mettre fin à l’hégémonie d’Al-Ahly, double tenant du titre et douze fois sacré, mais elle confirme aussi l’émergence d’une nouvelle puissance continentale, forgée dans la discrétion, la rigueur et l’ambition.
Une finale de haut niveau, entre tension tactique et moments de génie
Dès les premières minutes de la rencontre, les intentions des deux camps étaient claires. Les Sundowns, champions en 2016 et habitués de ce genre de rendez-vous, sont entrés sur la pelouse avec le panache et la solidité d’un club expérimenté. De leur côté, les Pyramids FC, soutenus par un public fervent et galvanisé par la perspective d’un sacre historique à domicile, ont répondu avec une intensité remarquable.
Le match aller, disputé une semaine plus tôt à Pretoria, s’était soldé par un nul 1-1, laissant le suspense entier. Mais au Caire, les Pyramids se sont montrés plus tranchants. À la 27e minute, c’est Fakhreddine Ben Youssef, l’attaquant tunisien, qui débloque la situation en reprenant de la tête un centre millimétré venu de la droite. Les tribunes chavirent de bonheur.
Les Sundowns égalisent à la 54e minute grâce à un exploit individuel de Teboho Mokoena, qui ajuste le gardien égyptien d’une frappe tendue des 25 mètres. Mais la joie sud-africaine sera de courte durée : à la 76e minute, Mohamed Chibi, le latéral marocain du Pyramids, délivre une passe lumineuse pour Ibrahim Adel, qui inscrit le but victorieux dans un rugissement collectif.
Un sacre qui consacre un projet méthodique
Fondé en 2008 sous le nom d’Al-Assiouty Sport, le club basé dans la capitale égyptienne a changé de visage en 2018 lorsqu’il est racheté par des investisseurs ambitieux, changeant de nom pour devenir Pyramids FC. Depuis, tout a été pensé, structuré et mis en œuvre pour construire une machine compétitive, capable de rivaliser avec les mastodontes du continent.
Dans une Égypte longtemps dominée par le duopole Al-Ahly–Zamalek, ce sacre revêt une portée quasi révolutionnaire. Le club entre dans le cercle très fermé des champions africains, rejoignant Al-Ahly, Zamalek et Ismaily, seuls clubs égyptiens à avoir soulevé le prestigieux trophée jusque-là. « Nous avons rêvé de ce moment depuis des années. C’est une consécration pour le travail, la discipline et la patience », déclare Ramon Diaz, l’entraîneur argentin du club, visiblement ému à la fin du match.
La chute d’un géant, l’émergence d’un autre
La victoire des Pyramids met également fin à deux années de domination sans partage de l’incontournable Al-Ahly, qui avait jusque-là tenu en respect tout le continent. En brisant cette hégémonie, Pyramids FC offre une bouche d’oxygène à la compétitivité continentale.
Pour les Sundowns, cette finale laisse un goût amer. « C’est le football, ça arrive. Nous avons perdu et nous passons à la prochaine Ligue des champions. Nous perdons de manière équitable. C’était un match juste. Merci », confie, avec une classe exemplaire, un supporter sud-africain croisé à la sortie du stade.
Mais au-delà du score, cette double confrontation aura tenu toutes ses promesses : de l’intensité, du suspense, des gestes de grande classe, et une démonstration tactique de haut niveau.
Une ferveur populaire au sommet
Côté égyptien, la liesse populaire est à son comble. Depuis le coup de sifflet final, les rues du Caire bruissent de klaxons, de chants et de drapeaux aux couleurs bleu et or du club. Les réseaux sociaux s’enflamment, les tribunes du stade se transforment en une mer humaine d’enthousiasme. « C’est notre moment ! Nous avons construit cette victoire pierre après pierre, année après année. Ce n’est pas seulement un titre, c’est une promesse d’avenir », s’exclame un jeune supporter au bord des larmes.
Le président du club, M. Mamdouh Eid, n’a pas caché sa fierté : « Nous avons prouvé que l’on peut bâtir une institution sérieuse, moderne, ambitieuse, et atteindre les sommets avec une vision claire. Cette victoire, c’est celle de toute une nation qui croit encore en la force du travail. »
Un nouvel ordre continental ?
Le sacre des Pyramids FC ne manquera pas de redistribuer les cartes du football africain. Dans une époque où les clubs traditionnels règnent souvent sans partage, cette victoire est une leçon d’humilité et un appel à l’innovation. Elle rappelle aussi que le professionnalisme, la gestion rigoureuse et les investissements ciblés peuvent produire des résultats tangibles, y compris sur les plus grandes scènes.
La CAF, par la voix de son président Patrice Motsepe, a salué « une victoire qui incarne l’avenir du football africain, dynamique, stratégique et résolument compétitif ».
Et maintenant ?
L’avenir du Pyramids FC s’annonce radieux. Ce titre leur ouvre les portes de la Supercoupe de la CAF ainsi qu’une possible participation à la Coupe du Monde des Clubs élargie, prévue dans les mois à venir. Mais au-delà des compétitions à venir, ce triomphe est un signal fort : l’Afrique du football est en mutation. Et le Pyramids FC, avec son étoile toute neuve, en est désormais l’un des porte-étendards.
Un nouveau roi est né sur les rives du Nil. Il s’appelle Pyramids. Et il ne regarde plus les sommets : il les habite.
Saidicus Leberger
Radio Tankonnon