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  • 2025, l’Afrique se lève pour la Justice : Réparations, Mémoire et Renaissance continentale

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    Introduction :

    En cette Journée de l’Afrique du 25 mai 2025, une page d’histoire semble s’ouvrir, trempée dans l’encre d’un courage politique longtemps différé. L’Union Africaine, consciente des blessures jamais pansées, des cicatrices encore à vif, a proclamé l’année 2025 comme celle de la Justice pour les Africains à travers les réparations. Une thématique incandescente, longtemps murmurée dans les couloirs diplomatiques, désormais hurlée depuis les pupitres présidentiels.

    Nouvelle Afrique
    Nouvelle Afrique

    À Accra, dans une atmosphère solennelle empreinte d’émotion, l’ancien président du Ghana, John Dramani Mahama, s’est levé, tel un tribun antique, pour prononcer un discours que l’histoire retiendra peut-être comme un tournant :

    « Il est temps de redresser les torts historiques !« 

    I. Le poids du passé : une dette morale et historique inextinguible

    L’Afrique est debout, mais ses pieds saignent encore sur le sable brûlant de l’Histoire. Esclavage, colonisation, pillages, partitions arbitraires, apartheid, néocolonialisme, ingérences, génocides silencieux — le continent n’a cessé d’être le théâtre d’une violence systémique, souvent maquillée sous les oripeaux du progrès.

    Ce que réclame l’Afrique aujourd’hui, ce n’est pas seulement une compensation matérielle — bien que celle-ci soit légitime — mais avant tout la reconnaissance d’une injustice structurante, celle qui a façonné l’ordre mondial moderne à son détriment. Le développement des puissances occidentales a été financé, en partie, par la destruction économique, sociale, culturelle et humaine de l’Afrique.

    Azali Assoumani
    Azali Assoumani

    Le président Azali Assoumani, à la tête de l’Union des Comores, a eu le courage de nommer les choses :

    « Il est de notre devoir de reconnaître et de faire reconnaître les injustices historiques subies par les Africains et les personnes d’ascendance africaine, notamment l’esclavage, la colonisation, l’apartheid et les génocides.« 

    Il ne s’agit plus de tendre la main, mais de rétablir la vérité. Car sans mémoire, il n’est point de justice. Et sans justice, il n’est point de paix durable.

    II. La puissance d’une parole panafricaine en éveil

    Ce 25 mai 2025, le ton n’était ni plaintif, ni nostalgique. Il était résolu, clair, limpide. De Dakar à Lusaka, de Moroni à Victoria, les voix africaines ont chanté à l’unisson, dans une polyphonie inédite, l’appel à la dignité restaurée.

    Bassirou Diomaye Faye
    Bassirou Diomaye Faye

    Le président Bassirou Diomaye Faye a formulé l’essentiel dans une phrase ciselée comme un vers de Césaire :

    « Notre continent est en marche, malgré les nombreux défis d’un monde en crise. Ensemble, continuons d’œuvrer pour l’intégration africaine en consolidant le legs des pionniers pour une Afrique paisible, souveraine et prospère.« 

    La prospérité dont il parle n’est plus une simple aspiration : elle devient une condition de survie. L’Afrique, riche de ses ressources naturelles et de sa jeunesse, refuse désormais d’être le théâtre des ambitions extérieures sans contrepartie équitable.

    III. Réparations : au-delà de l’argent, une redéfinition du contrat mondial

    L’un des malentendus persistants autour de la notion de « réparations » est de la réduire à un chèque — une sorte de solde de tout compte. Or, l’Afrique appelle à un nouveau paradigme moral, juridique et économique. Il s’agit de repenser les rapports internationaux sur des bases éthiques.

    Hakainde Hichilema
    Hakainde Hichilema

    Le président zambien Hakainde Hichilema, dont la rigueur économique est saluée sur le continent, a formulé cet impératif avec lucidité :

    « Le continent doit continuer à plaider pour une architecture financière internationale plus équitable, une architecture qui ne renforce plus les inégalités historiques mais qui permette à l’Afrique de définir sa propre voie vers un développement durable.« 

    Car comment prétendre à un avenir équilibré lorsque les institutions de Bretton Woods imposent aux pays africains des réformes destructrices sous couvert d’orthodoxie budgétaire ? Comment bâtir une souveraineté économique lorsque les termes de l’échange mondial restent aussi iniques qu’au XIXe siècle ?

    Les réparations doivent être systémiques : elles impliquent la refonte de l’aide au développement, la réforme des dettes odieuses, la reconnaissance des patrimoines culturels spoliés, l’intégration des voix africaines dans les instances décisionnelles mondiales.

    IV. Une Afrique en confiance : les atouts d’un géant au réveil

    Et pourtant, malgré les ombres du passé, l’Afrique regarde l’avenir avec ambition. Loin du fatalisme, elle se sait désormais forte. Comme l’a brillamment résumé Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine :

    Mahmoud Ali Youssouf
    Mahmoud Ali Youssouf

    « Avec plus de 2.5 milliards d’habitants en 2050, des millions d’hectares de terres arables, des ressources minières innombrables, des sources d’eau intarissables et un ensoleillement exceptionnel, le continent dispose de tous les atouts pour réaliser le rêve de tous les Africains : une Afrique que nous voulons intégrée, pacifique et prospère. »

    Ce rêve, autrefois utopique, devient aujourd’hui une feuille de route. L’agriculture de demain sera africaine. Le lithium du monde numérique sera africain. L’intelligence démographique, aujourd’hui sous-exploitée, deviendra le moteur d’un monde renouvelé.

    Mais pour cela, il faut d’abord se débarrasser des chaînes mentales, recracher les récits d’infériorité, construire des systèmes éducatifs endogènes, numériser les économies, industrialiser sans complexe.

    V. Réparations et diasporas : vers une réconciliation globale

    La question des réparations déborde les frontières du continent. Elle concerne également les diasporas africaines, en particulier en Amérique, en Europe, dans les Caraïbes. Car là aussi, l’histoire coloniale et esclavagiste a laissé des héritages douloureux : discriminations systémiques, violences policières, inégalités structurelles.

    À travers cette thématique, l’Afrique tend la main à ses enfants dispersés : elle leur offre une patrie idéologique, un combat commun, une cause juste. Le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, l’a magnifiquement exprimé :

    Wavel Ramkalawan
    Wavel Ramkalawan

    « Que nous renouvelions notre détermination collective à poursuivre la justice, à célébrer l’unité et à construire un continent où chaque génération peut s’élever et s’épanouir.« 

    Conclusion : Une mémoire pour l’avenir

    L’Afrique de 2025 n’est plus celle du silence ni de la soumission. Elle est celle de l’affirmation sans arrogance, de la lucidité sans vengeance, de la réconciliation sans renoncement.

    Les réparations ne sont pas une demande de pitié, mais un appel à la réparation du monde. Ce monde que l’Occident a bâti sur le déséquilibre, et que l’Afrique entend reconstruire sur la justice.

    Il reste du chemin. Il faudra des négociations, des résistances, des éclats. Mais une chose est sûre : le monde ne pourra plus faire semblant de ne pas entendre l’Afrique. Elle a parlé, elle s’est levée, et elle n’attendra plus que justice lui soit faite.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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