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  • Saisie spectaculaire de motos à la frontière ivoirienne : le Burkina frappe fort contre les circuits occultes du terrorisme

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    C’est une opération d’envergure qui vient de dévoiler, une fois de plus, les contours troubles du financement du terrorisme dans la bande sahélo-ouest-africaine. Le vendredi 23 mai 2025, dans la salle de conférence du ministère de la Sécurité à Ouagadougou, le ministre Mahamadou Sana s’est adressé à la presse nationale et internationale, présentant officiellement 160 tricycles et 900 motos de type Aloba saisis par les Forces de défense et de sécurité (FDS) à la frontière avec la Côte d’Ivoire.

    Motos saisies
    Motos saisies

    Ce butin logistique conséquent, selon les termes du ministre, a été intercepté le 7 avril dernier, alors que le convoi suspect s’apprêtait à franchir la frontière en direction de Korhogo, ville du nord ivoirien, connue pour être un carrefour stratégique des flux commerciaux transfrontaliers… mais aussi, parfois, des activités clandestines.

    Une saisie révélatrice d’un réseau d’approvisionnement souterrain

    Ce n’est pas une simple affaire de contrebande. C’est un coup de pied dans la fourmilière que viennent de donner les services de sécurité burkinabè. Car aucune réclamation officielle n’a été formulée depuis la saisie des engins, malgré l’ampleur de la marchandise. À l’ère des circuits commerciaux formalisés, ce silence vaut plus que mille aveux.

    « Ces véhicules ont été interceptés depuis le 7 avril 2025, alors qu’ils se dirigeaient en direction de la ville de Korhogo, en République de Côte d’Ivoire. À ce jour, personne ne s’est manifestée pour revendiquer leur propriété », a déclaré le ministre, regard grave, voix posée mais déterminée.

    Les premières conclusions des investigations, conduites sous le sceau du secret par les services compétents, pointent clairement vers des zones à risques sécuritaires dans la sous-région, notamment les confins entre le nord du Burkina, le Mali et l’ouest du Niger, où opèrent plusieurs groupes armés terroristes.

    Le mode opératoire consistait, selon toute vraisemblance, à alimenter en matériel roulant ces zones inaccessibles afin de renforcer les capacités de mobilité des groupes armés. Car dans le Sahel, une moto vaut parfois plus qu’un fusil, tant elle permet de frapper vite, fort, et de disparaître dans les dunes.

    L’étau se resserre autour des complices

    Le message du ministre Sana est sans ambiguïté : plus aucun laxisme ne sera toléré dans la lutte contre les complices internes de la nébuleuse terroriste. Il s’agit, selon lui, d’une guerre d’usure qui ne pourra être gagnée sans frapper au portefeuille et aux réseaux logistiques.

    « Hier, nous avons sensibilisé. Aujourd’hui, c’est la répression », a-t-il martelé, en réponse à ceux qui doutaient encore de la détermination des autorités burkinabè à frapper les têtes invisibles de l’hydre terroriste.

    Mahamadou Sana a promis que toutes les personnes physiques ou morales impliquées, de près ou de loin, dans cette tentative d’approvisionnement seront poursuivies avec la plus grande rigueur de la loi. Il a en ce sens salué la synergie entre les services de renseignement, la gendarmerie nationale et les douanes, qui ont permis l’interception de ce convoi atypique, sans effusion de sang.

    Les engins saisis, désormais outils de combat

    Dans une décision hautement symbolique et opérationnelle, le ministre a également annoncé que les engins saisis seront reversés aux unités combattantes sur le terrain. Ce réinvestissement tactique vise à transformer un acte criminel en atout stratégique pour les forces loyalistes engagées dans la reconquête du territoire.

    « Ces motos et tricycles seront mis à la disposition de nos unités de défense et de sécurité, afin de renforcer leur mobilité et leur efficacité dans les zones d’opération », a déclaré le ministre, sous les applaudissements des officiers présents dans la salle.

    Il s’agit d’un message fort adressé non seulement aux réseaux criminels, mais aussi à la population : tout ce qui est saisi au profit du terrorisme sera retourné contre lui.

    Une stratégie plus large de sécurisation des frontières

    Ce coup de filet s’inscrit dans un cadre plus large de contrôle des corridors stratégiques, mis en œuvre depuis le début de l’année 2025. Plusieurs points névralgiques aux frontières sud (Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Togo) font désormais l’objet d’une surveillance renforcée, grâce à un maillage conjoint entre militaires, forces paramilitaires, douanes et informateurs communautaires.

    Le ministère de la Sécurité travaille également à la mise en place d’un système d’identification systématique des engins de type Aloba, très prisés des groupes armés pour leur légèreté et leur endurance.

    Une guerre logistique, invisible mais décisive

    Ce que cette affaire révèle, en creux, c’est que la guerre contre le terrorisme est aussi une guerre de logistique. Car si les projecteurs se braquent souvent sur les affrontements armés, les attaques de villages ou les enlèvements, ce sont les flux invisibles de carburant, de pièces détachées, d’armes, de vivres, de motos et d’argent qui nourrissent la bête.

    Et c’est là que les États, lorsqu’ils le veulent, peuvent encore frapper là où ça fait mal. En l’occurrence, désarmer non pas seulement les mains qui tirent, mais les mains qui financent, transportent, réparent, protègent.

    Une mobilisation citoyenne appelée à s’intensifier

    Au-delà de l’action gouvernementale, le ministre a également appelé à une vigilance accrue de la population. Des mécanismes de dénonciation anonyme, la formation de comités de veille locaux et la collaboration avec les autorités territoriales sont en cours de structuration.

    « Le terrorisme, ce n’est pas seulement des hommes armés dans la brousse. C’est un système complexe, et chacun doit prendre ses responsabilités », a conclu le ministre.

    Un signal fort, mais un combat loin d’être achevé

    La saisie de ce convoi n’est ni la première, ni la dernière. Mais elle marque un tournant dans la politique de sécurité du Burkina Faso, de plus en plus offensive, méthodique et structurée. Dans un contexte régional encore miné par l’instabilité et les complicités transfrontalières, ce type d’opération est crucial pour briser les chaînes logistiques du mal.

    La route est encore longue, et le combat reste asymétrique. Mais chaque moto interceptée est une attaque évitée. Chaque réseau démantelé est une vie potentiellement sauvée. Chaque silence suspect est une piste à explorer.

    Le Burkina, désormais en posture de contre-offensive, entend reprendre non seulement son territoire, mais aussi sa souveraineté logistique, morale et juridique.

    RADIO TANKONNON 

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