À Koudougou, le ministre Jacques Sosthène Dingara plaide pour une éducation enracinée dans les valeurs culturelles africaines
Koudougou – C’est dans une atmosphère empreinte de solennité et de ferveur culturelle que le ministre de l’Enseignement de base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, Jacques Sosthène Dingara, a effectué ce mercredi 7 mai 2025, une visite hautement symbolique dans la commune de Koudougou. Accompagné d’une délégation composée de son secrétaire général, de membres de son cabinet, ainsi que de directeurs centraux et régionaux, le ministre s’est rendu sur le site culturel « Maasmé », haut lieu patrimonial d’Issouka, sous l’égide bienveillante de Sa Majesté Naaba Saaga 1er.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la refondation profonde du système éducatif burkinabè, en pleine mutation, et vise à réhabiliter les valeurs culturelles endogènes dans les fondements pédagogiques de l’enseignement de base. Le ministre Dingara entend ainsi replacer la culture, non plus en périphérie de l’instruction, mais au cœur de la formation citoyenne des générations futures.
Une pédagogie enracinée dans l’identité
Dans son allocution devant les écoliers rassemblés au pied du site sacré, le ministre a exprimé avec conviction l’impératif de reconnecter l’école burkinabè à ses sources ancestrales. « L’école ne doit pas être un outil d’aliénation, mais un levier d’émancipation enracinée dans nos valeurs de solidarité, d’intégrité et d’appartenance. C’est en honorant notre culture que nous formons des esprits libres et responsables », a-t-il martelé, sous les applaudissements des élèves et encadreurs.
La rencontre, loin d’être protocolaire, s’est voulue profondément interactive. Les élèves ont pu interroger le ministre, poser des questions sur le sens des symboles culturels présents sur le site, et écouter les récits transmis par les guides du musée Maasmé. Une démarche pédagogique qui donne corps à la volonté du ministère de rapprocher la sphère éducative du tissu communautaire et spirituel.
Un projet éducatif en phase avec les réalités locales
La présence du directeur régional Abylaicé Rouamba, des directeurs provinciaux du Boulkiemdé et du Sanguié, ainsi que de nombreux encadreurs pédagogiques, a traduit l’engagement des acteurs éducatifs à opérationnaliser cette vision sur le terrain. Tous ont salué l’initiative du ministre, qui entend faire du patrimoine culturel un outil d’apprentissage transversal.
« Nos élèves doivent comprendre qu’avant d’être des citoyens du monde, ils sont d’abord les héritiers d’une histoire, d’un peuple, d’une cosmogonie », a souligné l’un des directeurs provinciaux. Ce retour aux racines culturelles ne saurait être confondu avec un repli identitaire, ont tenu à rappeler les responsables, mais bien plutôt comme un ancrage solide pour mieux s’ouvrir au monde.

Issouka, un symbole fort de cette renaissance éducative
Le choix du site Maasmé, sanctuaire reconnu à l’échelle nationale et internationale, ne relève pas du hasard. Il incarne la mémoire vivante de la région et demeure un repère culturel pour la jeunesse de Koudougou. En s’y rendant avec sa délégation, le ministre Dingara a posé un acte fort, à la fois pédagogique et politique : celui de faire de la culture un pilier de la résilience éducative dans un Burkina Faso en quête de renouveau.
En marge des échanges, la délégation a pu s’imprégner des efforts locaux déployés pour préserver ce patrimoine, saluant la collaboration exemplaire entre le ministère, les autorités coutumières et les éducateurs.
Vers une éducation de la dignité
En conclusion, cette visite à Koudougou s’inscrit comme une pierre angulaire d’une stratégie globale de refondation du système éducatif burkinabè. Il s’agit, selon les propos du ministre, d’aller au-delà des réformes structurelles pour bâtir une école de la dignité, de la mémoire et de l’espoir.
« Nos enfants ne doivent pas seulement apprendre à lire et à écrire ; ils doivent apprendre à devenir. Devenir des Burkinabè debout, conscients de leur identité, ouverts mais enracinés », a affirmé le ministre, avec gravité.
À travers cette démarche, le Burkina Faso pose les jalons d’un système éducatif plus juste, plus proche des réalités locales, et capable de former des citoyens engagés dans la construction d’un avenir souverain, solidaire et profondément africain.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon