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    Bobo-Dioulasso, 1er mai 2025La scène est aussi brève que violente, aussi désolante que symptomatique d’un mal qui ronge lentement mais sûrement notre tissu social. Le mardi 30 avril 2025, aux environs de 9 heures du matin, un groupe d’individus non identifiés, arrivés en trombe sur des motocyclettes, a semé la panique au sein de l’Université Aube Nouvelle de Bobo-Dioulasso. Leur cible ? Le calme studieux des amphithéâtres, le droit des étudiants à recevoir une éducation paisible, et, plus concrètement, un véhicule appartenant à un enseignant, le professeur Issaka Sawadogo.

    Les témoins, encore sous le choc, décrivent une scène de chaos soudain : cris, bousculades, vitres brisées, étudiants courant dans tous les sens pour fuir la menace imprévisible. L’intervention de ces fauteurs de troubles n’a duré que quelques minutes, mais ses conséquences furent immédiates : la direction de l’établissement, dans un souci de responsabilité et de protection, a été contrainte de libérer les étudiants pour la journée. L’enseignement a été suspendu, et le silence retombé sur les lieux ne portait plus les échos du savoir, mais ceux du trouble et de la peur.

    Une attaque contre le savoir et l’ordre républicain

    Il convient de dénoncer avec la plus grande fermeté ces actes d’un autre âge, qui ne relèvent ni de la revendication structurée, ni de la protestation fondée, mais d’un pur vandalisme sans cause. Ce genre de comportement, aux antipodes des valeurs de responsabilité et de civisme que toute université devrait incarner et transmettre, constitue une attaque frontale contre l’esprit même de l’éducation.

    Le professeur Issaka Sawadogo, dont le véhicule a été saccagé, symbolise ici la victime innocente d’une dérive sociale inquiétante : celle qui banalise l’irrespect, qui glorifie la violence comme moyen d’expression, et qui sacrifie le débat intellectuel sur l’autel de l’intimidation physique. Il s’agit là d’un acte ignoble, qui n’honore en rien ceux qui s’y sont livrés, et encore moins la jeunesse qu’ils prétendent représenter.

    Une jeunesse trahie par certains de ses propres membres

    La jeunesse burkinabè, dans sa majorité, est travailleuse, courageuse, aspirante à un avenir meilleur, souvent dans des conditions d’apprentissage extrêmement difficiles. Mais lorsqu’une minorité sabote délibérément ce fragile espace d’élévation collective, elle trahit les efforts du plus grand nombre et jette une ombre sur l’ensemble d’une génération.

    Il serait irresponsable de généraliser ou de stigmatiser l’ensemble des étudiants ou des jeunes. Mais il serait tout aussi grave de banaliser ces événements en les réduisant à de simples “incidents”. Ce qui s’est produit à l’Université Aube Nouvelle n’est ni un jeu, ni une farce adolescente : c’est un acte criminel, puni par la loi, et qui appelle une réponse à la fois judiciaire et éducative.

    Le rôle des institutions et de la communauté éducative

    La réaction de l’administration universitaire, qui a su rapidement sécuriser les lieux et protéger les étudiants, est à saluer. Mais il ne saurait s’agir d’un simple repli ponctuel face à une menace éphémère. Ce drame appelle une mobilisation plus large. Les autorités locales, les forces de l’ordre, les responsables académiques, les leaders étudiants et les parents doivent ensemble poser un diagnostic lucide sur la montée de l’incivisme dans certains milieux scolaires et universitaires.

    Des sanctions exemplaires doivent être prononcées contre les coupables, une fois identifiés. Mais au-delà de la répression, il s’agit aussi de réinvestir l’éducation civique, de restaurer le respect de l’autorité légitime, de transmettre aux jeunes générations la noblesse du dialogue et du respect de l’autre, fût-il porteur d’un savoir ou d’un uniforme.

    Le silence serait complice

    Se taire face à cette montée de la violence gratuite serait faire preuve d’une lâcheté coupable. Il est de notre responsabilité collective — éducateurs, journalistes, artistes, citoyens — de nommer les choses par leur nom, d’alerter sans complaisance, de refuser la banalisation du vandalisme et de réaffirmer, haut et fort, que l’université est un sanctuaire.

    Ce sanctuaire ne peut être souillé par la peur. Il ne doit pas céder à l’intimidation. Il doit être défendu, protégé, valorisé. Car c’est là, dans ces salles de classe et ces amphithéâtres, que se forge l’avenir du Burkina Faso.

    Construire, et non détruire

    À l’heure où notre pays traverse des épreuves multiples — sécuritaires, économiques, sociales — il est plus que jamais vital de bâtir, de renforcer nos institutions, et de défendre les lieux de transmission du savoir. Le Burkina Faso a besoin de tous ses fils, sans distinction, pour se reconstruire. Il a besoin de citoyens debout, non de casseurs masqués.

    Ceux qui ont tenté de faire taire l’enseignement hier à l’Université Aube Nouvelle de Bobo-Dioulasso ont échoué. Car leur geste ne saurait jamais être plus fort que la volonté des enseignants à transmettre, ni plus puissant que l’aspiration des jeunes à apprendre. L’université rouvrira, les cours reprendront, les idées continueront de circuler. Et ceux qui croient pouvoir intimider par la violence devront comprendre que la République ne cèdera jamais devant la terreur.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

    Vidéo: Yasmine Sombié

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