Souveraineté ou soumission : à la Place Tiéfo Amoro, le Burkina a choisi
Ce 30 avril 2025, la Place Tiéfo Amoro de Bobo-Dioulasso ne fut pas qu’un simple théâtre de manifestation. Elle fut, l’espace d’un instant d’éternité, le sanctuaire d’un serment collectif. Ce jour-là, un peuple digne s’est levé, non pour quémander la paix, mais pour la proclamer au monde, en l’arrachant à ceux qui croient encore pouvoir soumettre l’Afrique par le chantage diplomatique, la désinformation stratégique, ou la guerre par procuration.

À l’appel de la Coordination Nationale des Associations de Veille Citoyenne (CNAVC), des milliers de Burkinabè ont convergé vers cette esplanade devenue agora du patriotisme, pour renouveler leur allégeance non pas à un homme, mais à un principe : la souveraineté. À une conviction : l’Afrique peut, l’Afrique doit, l’Afrique va s’affranchir de toute tutelle. Et à une vérité : le Capitaine Ibrahim Traoré incarne aujourd’hui, avec courage et constance, cette irréductible volonté populaire.
Certains observateurs hâtifs, prisonniers des prismes occidentaux, y verront une démonstration folklorique, voire populiste. D’autres, engoncés dans le cynisme néocolonial, y percevront une tentative de consolidation autoritaire. Mais ils se trompent lourdement. Ce que le peuple burkinabè a exprimé à la Place Tiéfo Amoro, c’est une rupture historique, mûrie dans les blessures du passé, nourrie par les trahisons du présent, et portée par une soif inextinguible de dignité.
Ce n’est pas une simple opposition à l’ordre mondial inique, c’est l’affirmation d’un ordre alternatif – enraciné dans la légitimité populaire, la culture du sacrifice, la défense du bien commun. Car en appelant à défendre leur Président, les Burkinabè défendent aussi leurs martyrs, leurs enfants, leur mémoire, leur sol, leur or, et leur avenir.
Faut-il rappeler à ceux qui s’indignent faussement de la posture burkinabè que le général américain Michael Langley, en qualifiant sans preuve le Chef de l’État d’enrichi personnel, a franchi une ligne rouge ? Non seulement il a insulté une institution souveraine, mais il a aussi ravivé les relents d’un paternalisme impérial qui n’a plus sa place sur cette terre africaine en éveil.
L’ère où l’on gouvernait nos pays par télécommande interposée est révolue. Le Burkina Faso, comme ses alliés de l’Alliance des États du Sahel (AES), se dresse avec lucidité et détermination contre cette tutelle honteuse. Et s’il faut, pour cela, affronter les sanctions, les diffamations et les embargos, qu’il en soit ainsi. Car ce peuple-là a déjà payé, en sang et en silence, le prix de la dépendance.
À Tiéfo Amoro, le peuple a parlé. Il a réhabilité la mémoire de Thomas Sankara en désignant Ibrahim Traoré comme son digne continuateur. Il a dit non aux ONG tentaculaires, non aux accords inégaux, non aux diplomates moralisateurs qui ferment les yeux sur leurs propres complices. Et surtout, il a dit oui à l’armée nationale, oui aux VDP, oui à la jeunesse consciente, et oui à l’unité sacrée des peuples libres d’Afrique.
Il ne s’agit pas d’idolâtrer un homme. Il s’agit de soutenir une vision : celle d’un Burkina debout, d’une Afrique décomplexée, d’un continent qui cesse enfin de baisser les yeux.
L’histoire retiendra que ce 30 avril 2025, une foule rassemblée à Bobo-Dioulasso n’a pas simplement brandi des pancartes. Elle a gravé dans la mémoire du monde un message limpide : la souveraineté n’est pas une faveur, c’est un droit. Et ce droit, désormais, se défend par tous les moyens.
Par Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon