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    Le stade municipal de Daloa a tremblé, ce samedi 20 avril 2025, sous les assauts sonores d’une clôture mémorable : la 17e édition du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA), délocalisée pour l’occasion à l’intérieur du pays, s’est achevée sur un feu d’artifice musical, dans une ambiance électrisante portée par deux colosses du rap et de la drill : Himra, figure montante du « rap ivoire », et Kaaris, le légendaire rappeur franco-ivoirien.

    Himra-Kaaris
    Himra-Kaaris

    Devant plus de 30 000 spectateurs massés dans les tribunes et sur les gradins, Daloa a vécu un moment d’histoire. Une nuit où la parole urbaine a résonné avec une rare intensité, portée par des artistes à la stature imposante, tant par leur art que par leur aura.

    Himra, le Chetté 1X, maître des lieux

    L’enfant prodige d’Abidjan, Himra, n’a pas tardé à enflammer la scène. En digne successeur spirituel de DJ Arafat, il a su conjuguer modernité musicale et héritage coupé-décalé. Sur des instrumentaux ciselés, puissants et nerveux, ses lyrics incisifs ont traversé la foule comme des éclairs : « Banger », « Lady Gaga » ou encore « Yorobo Drill Acte 3 » ont été scandés à l’unisson par une marée humaine visiblement conquise.

    Le jeune rappeur a pris l’espace scénique à bras-le-corps, imposant sa présence, déroulant un show calibré, alliant énergie brute, maîtrise du verbe et sens du spectacle. Son ascension fulgurante, amorcée avec le tube « Jeune & Riche » fin 2024, semble désormais irrésistible. À Daloa, il a confirmé ce que tout le monde pressentait : Himra n’est plus une étoile montante, il est déjà l’un des astres dominants de la galaxie musicale ivoirienne.

    Kaaris, titan de la drill, conquérant de son fief

    Mais le clou de la soirée fut sans nul doute l’entrée fracassante de Kaaris. À domicile, dans sa terre d’origine, le Zongo Le Dozo n’a pas fait dans la demi-mesure. Comme un Caterpillar lancé à pleine vitesse, il a tout renversé sur son passage. Enchaînant ses classiques avec une intensité rare, il a déployé toute la puissance de sa drill noire et acérée, cette musique qui mêle brutalité rythmique et réalisme social.

    Les hymnes de révolte urbaine comme « Zoo », « Diarabi », ou « Goulag » ont été entonnés avec ferveur par une jeunesse galvanisée, trouvant dans les mots du rappeur l’écho de ses colères et de ses aspirations. S’il y avait un doute, Kaaris l’a balayé d’un revers de micro : il demeure, malgré la montée de nouvelles générations, le boss incontesté du rap d’origine ivoirienne à l’international.

    Josey, Adeba Konan et Lato Crespino, la diversité en majesté

    Ce concert de clôture n’était pas seulement une démonstration de force des rappeurs. Il fut aussi une célébration de la richesse musicale ivoirienne dans toute sa diversité. L’éblouissante Josey, avec sa voix lumineuse et ses danses envoûtantes, a illuminé la scène. Ses mouvements gracieux, mêlés aux rythmes chaloupés du mapouka, ont électrisé le public, entre admiration féminine et fascination masculine.

    Adeba Konan et Lato Crespino ont également brillé, offrant des performances chaleureuses, ancrées dans la tradition autant que dans les réalités contemporaines. Tous ont contribué à faire de cette soirée un bouquet final riche en émotions, en sons et en couleurs.

    A’Salfo, chef d’orchestre des possibles

    Au terme de ce grand-messe musicale, A’Salfo, fondateur du FEMUA et leader du groupe Magic System, pouvait savourer le moment. Offrir un concert de Kaaris — dont les billets en Europe s’arrachent à plus de 300 euros — gratuitement aux habitants de Daloa, relevait de l’exploit logistique autant que du geste politique.

    En décentralisant le FEMUA, en amenant l’excellence artistique au plus près des populations de l’intérieur du pays, A’Salfo et ses Magiciens ont tenu leur promesse : faire du festival un événement populaire, inclusif, au service du vivre-ensemble et de la démocratisation de la culture.

    Un souffle nouveau pour la culture ivoirienne

    Au-delà de l’émotion, cette soirée de clôture à Daloa aura été un marqueur fort de la vitalité de la scène ivoirienne. Le FEMUA, en mêlant figures mythiques et jeunes talents, sons traditionnels et tendances internationales, s’impose désormais comme une référence continentale.

    Et si demain, le FEMUA devait s’exporter dans d’autres pays africains, il ne ferait que prolonger cette ambition née sur les terres d’Anoumabo : élever la musique urbaine au rang d’outil de rassemblement, de transmission et de transformation sociale.

    Car oui, la magie des Magiciens, c’est aussi cela : faire battre le cœur d’une nation au rythme de ses artistes.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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