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    Le ciel de Bobo-Dioulasso, ce 19 avril 2025, s’est paré d’une ferveur particulière. À partir de 15 heures, la Place de la Mairie s’est métamorphosée en un haut lieu d’expression culturelle, de réflexion citoyenne et d’engagement féminin, à l’occasion de la Journée de la Femme Bôbô Madarè, organisée avec brio par l’Association Madarè Dalla Ta Ton. Une manifestation profondément ancrée dans les valeurs d’unité, de transmission et de dignité, autour d’un thème d’une brûlante actualité : « Rôle et contribution de la femme Bôbô Madarè dans la recherche de la cohésion sociale et de la paix au Burkina Faso».

    Journée de la Femme Bôbô Madarè
    Journée de la Femme Bôbô Madarè

    Une mobilisation plurielle autour d’un idéal commun

    C’est devant une assemblée impressionnante, riche par sa diversité et sa représentativité, que s’est tenue cette journée mémorable. Autorités administratives, élus locaux, chefs coutumiers, responsables religieux, représentantes d’associations féminines, jeunes, notables, artistes et membres de la diaspora bôbô madarè, tous ont répondu présents à l’appel de l’Association Madarè Dalla Ta Ton.

    La solennité du décor, l’élégance des tenues traditionnelles, la retenue des discours et la profondeur des symboles ont conféré à l’événement une dimension à la fois spirituelle, politique et patrimoniale. Cette journée fut un espace d’union, une agora sacrée où l’identité féminine bôbô a épousé les exigences contemporaines de paix et de résilience communautaire.

    Journée de la Femme Bôbô Madarè
    Journée de la Femme Bôbô Madarè

    Une parole de femme, forte et digne

    Dans une prise de parole magistrale, empreinte de gravité et d’espérance, la Présidente de l’Association Madarè Dalla Ta Ton a captivé l’attention de l’assistance. Montée au créneau avec une conviction rare, elle a rappelé que la femme Bôbô Madarè, bien que souvent silencieuse dans les arènes politiques, est depuis toujours un pilier dans la consolidation de la paix sociale et la régulation des tensions intercommunautaires.

    « Nous sommes les gardiennes des foyers, mais aussi des mémoires. Nous sommes les premières consolatrices après les deuils, les premières médiatrices lors des différends. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons sortir de l’ombre pour éclairer les sentiers d’un Burkina Faso réconcilié avec lui-même », a-t-elle déclaré, sous une salve d’applaudissements.

    Elle a également lancé un appel vibrant aux autorités, les exhortant à intégrer davantage les femmes issues des communautés traditionnelles dans les mécanismes officiels de prévention des conflits et de dialogue social.

    Journée de la Femme Bôbô Madarè
    Journée de la Femme Bôbô Madarè

    La parade des peuples : un ballet d’harmonie et de fierté

    Moment fort de la journée, la grande parade des communautés invitées a offert au public un spectacle d’une rare intensité culturelle. Les différentes délégations, vêtues de leurs tenues traditionnelles les plus éclatantes, ont défilé en cortège majestueux, portant bannières, instruments, objets symboliques et chants ancestraux.

    Les femmes bôbô madarè, en tête de cortège, ont ouvert la marche avec élégance et dignité, symbolisant la fertilité, la sagesse et la force discrète qui irrigue la société. Suivirent les communautés sœurs venues des différents quartiers de Bobo et des régions voisines : Marka, Peulhs, Sénoufo, Dioula, Mossi, Samo… Un ballet vivant de fraternité, à la fois ancré et ouvert, traditionnel et contemporain.

    Les tambours, balafons et flûtes ont résonné en cadence avec les pas lents des femmes, comme pour rappeler que la paix est aussi une musique qui se danse dans la reconnaissance mutuelle.

    Journée de la Femme Bôbô Madarè
    Journée de la Femme Bôbô Madarè

    Des messages d’unité de la part des chefs religieux et coutumiers

    La présence de hauts dignitaires religieux et coutumiers a donné une dimension sacrée à la cérémonie. Dans leurs prises de parole sobres et empreintes de sagesse, ils ont unanimement salué le rôle historique et actuel des femmes dans la pacification des relations humaines.

    « Quand la parole des hommes échoue, c’est souvent dans les prières, les rituels et les bénédictions des mères que la paix renaît », a déclaré un chef coutumier respecté de la région, appelant à valoriser davantage le rôle des femmes dans les médiations communautaires.

    Les leaders religieux musulmans et chrétiens ont également rappelé la nécessité de bâtir des ponts entre les différences, et d’associer les femmes aux politiques de dialogue interreligieux.

    Journée de la Femme Bôbô Madarè
    Journée de la Femme Bôbô Madarè

    Une fête sobre, mais d’une rare intensité

    Au-delà des discours, la Journée de la Femme Bôbô Madarè fut aussi une célébration pleine de beauté et d’émotion. Des troupes artistiques locales ont donné des prestations chantées et dansées, magnifiant le rôle de la mère, de l’épouse, de la médiatrice. De jeunes filles ont récité des poèmes poignants sur la paix, la mémoire des ancêtres et l’espoir d’un avenir commun. Des chants traditionnels ont retenti jusqu’à la tombée de la nuit, comme pour inscrire cette journée dans la mémoire collective de la cité.

    Des stands d’exposition de produits artisanaux réalisés par des femmes ont été installés tout autour de la Place de la Mairie, mettant en lumière le savoir-faire textile, culinaire, cosmétique et ornemental des femmes Bôbô Madarè.

    Journée de la Femme Bôbô Madarè
    Journée de la Femme Bôbô Madarè

    Une vision d’avenir, enracinée dans les valeurs

    À travers cette journée, l’Association Madarè Dalla Ta Ton a posé un acte fort, à la fois symbolique et politique. Elle a montré que les femmes des communautés autochtones, souvent ignorées dans les grands débats nationaux, détiennent un capital social, culturel et spirituel précieux pour la reconstruction d’un Burkina apaisé.

    Par cette initiative, elles réclament non pas des privilèges, mais une reconnaissance juste et effective de leur rôle de bâtisseuses de liens, de veilleurs de paix et de transmettrices de valeurs.

    La fête fut belle, mais au-delà des apparences, elle fut surtout profondément utile. Car dans un pays qui cherche ses repères, ce sont parfois les pas des femmes, dans la poussière des chemins oubliés, qui tracent les routes les plus sûres vers l’harmonie.

    Et comme l’a résumé, avec émotion, une doyenne de l’association en clôture des festivités :

    « Tant que les femmes se lèveront pour la paix, aucune guerre ne pourra triompher longtemps. »

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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