PDCI-RDA en turbulence : L’absence de Tidjane Thiam et les tensions internes secouent le parti
Dans un climat politique déjà chargé de turbulences, le rendez-vous majeur du PDCI-RDA s’est tenu sans la présence de son principal architecte, Tidjane Thiam, président du parti. Retenu en France pour des « raisons de force majeure » – explication avancée par le professeur Cowppli-Bony, président honoraire – l’ancien dirigeant du Crédit Suisse s’est contenté de faire parvenir ses excuses. Selon un cadre interne, il aurait souhaité voir le report du bureau politique, mais cette option avait été écartée par la direction.

Des signaux d’alerte et des commentaires assombris
L’absence de Thiam n’est pas passée inaperçue dans les rangs du PDCI-RDA. Les interrogations se multiplient, certains cadres influents exprimant leurs craintes quant à une volonté affichée de la part du président d’éviter toute situation de « non-retour ». La source de ces doutes remonte à une procédure judiciaire imminente, initiée par une militante du parti, Valérie Yapo, contestant la légitimité de son élection à la tête du mouvement. L’affaire, dont l’examen par le tribunal des référés est fixé au 11 avril, alimente déjà de vives spéculations sur la stabilité de la direction actuelle.
Les ambitions et réserves des candidats à l’investiture
À l’approche de la convention, une nouvelle échéance est désormais programmée : les prétendants à l’investiture disposent d’un délai jusqu’au 16 avril pour déposer leurs candidatures. Parmi eux, le nom de Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce, résonne particulièrement dans le paysage politique. Ce dernier, lui aussi marqué par une absence marquante lors de la récente rencontre, a profité des réseaux sociaux pour dénoncer ce qu’il perçoit comme un manque de conditions propices à un dialogue sincère au sein du parti, accentuant ainsi le climat de division et de mécontentement.
Entre tensions internes et incertitudes judiciaires
À seulement onze jours de la convention, le PDCI-RDA entre dans une phase critique où les tensions internes se mêlent à des incertitudes judiciaires. L’absence de Thiam, conjuguée à la procédure en cours contre lui, jette une ombre sur l’organisation du processus d’investiture et sur l’avenir du parti dans un contexte où la transparence et la cohésion interne ne sauraient être compromises. Les observateurs politiques suivent de près l’évolution de la situation, conscients que les enjeux qui se jouent au sein du PDCI-RDA risquent d’impacter durablement le paysage politique national.
Dans ce climat de remises en question et de rivalités exacerbées, le parti se trouve à la croisée des chemins, devant concilier les impératifs d’une gouvernance transparente et les aspirations d’un renouvellement nécessaire pour affirmer sa légitimité sur la scène politique. Seul l’avenir dira si ces tensions internes pourront être apaisées avant la convention et l’éventuelle investiture, moments décisifs pour l’avenir du PDCI-RDA.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon