Éducation nationale en Côte d’Ivoire : un dialogue fructueux entre le ministère et les syndicats ravive l’espoir d’un climat scolaire apaisé
Abidjan, 8 avril 2025 — Dans un contexte marqué ces dernières semaines par des tensions palpables au sein du secteur éducatif, un vent d’apaisement semble enfin souffler sur l’école ivoirienne. En effet, la rencontre de ce mardi 8 avril entre la Ministre de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, Professeur Mariatou Koné, et les responsables de l’Intersyndicale du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (IS-MENA), marque un tournant significatif vers une décrispation tant espérée du climat social dans les établissements scolaires publics.

Une rencontre au sommet, un symbole de volonté politique
C’est dans la salle de conférence du 28e étage de la tour D, emblématique gratte-ciel dominant le Plateau, que s’est déroulé ce dialogue tant attendu. En initiant cette rencontre, la Professeure Mariatou Koné a une fois de plus démontré sa ferme volonté de privilégier l’écoute, la concertation et le dialogue permanent avec les partenaires sociaux, dans une dynamique de gouvernance inclusive et apaisée.
Face à une délégation syndicale représentative et attentive, la ministre n’a pas éludé les sujets sensibles, allant droit au cœur des préoccupations exprimées dans le dernier mot d’ordre de grève. Son message, empreint de fermeté mais également de bienveillance, s’est voulu à la fois pédagogique, rassembleur et résolument tourné vers l’intérêt supérieur de l’élève.
Un appel à la responsabilité et à la préservation du droit à l’éducation
« L’école ne doit jamais être le champ de ruines de nos différends. Elle est le socle de la nation, le berceau de l’espérance collective », a affirmé Mme la Ministre dans un discours d’ouverture qui a donné le ton d’une rencontre empreinte de respect mutuel. Elle a exhorté les leaders syndicaux à faire preuve de retenue, de lucidité et de responsabilité en ces temps où la nation tout entière regarde vers son système éducatif avec espoir et inquiétude mêlés.
Avec gravité et conviction, Mariatou Koné a souligné que le droit à l’éducation, inscrit dans la Constitution, ne saurait être sacrifié sur l’autel de revendications, fussent-elles légitimes. « Nous sommes tous comptables de l’avenir de ces milliers d’enfants qui nous sont confiés », a-t-elle martelé, rappelant que la voix du dialogue reste la plus noble, la plus féconde et la plus durable.
Une écoute sincère et un engagement renouvelé du gouvernement
Au-delà du discours institutionnel, cette rencontre fut l’occasion pour les représentants syndicaux de faire entendre, dans un cadre serein, les attentes profondes du corps enseignant : revalorisation statutaire, respect de la liberté syndicale, amélioration des conditions de travail, équité dans les affectations, gestion des carrières, sans oublier la question centrale des arriérés de primes et d’indemnités.
David Bli Blé, porte-parole de l’IS-MENA, s’est félicité du climat d’écoute et de considération instauré par la ministre. Dans une déclaration empreinte d’apaisement et de sens du compromis, il a salué la posture ouverte de l’autorité ministérielle : « Madame la Ministre est notre Capitaine. Nous nous sommes parlés, nous nous sommes compris. » Une phrase forte, qui résonne comme le symbole d’un retour progressif à la confiance entre les partenaires éducatifs.
Un souffle nouveau sur les relations sociales dans l’éducation
La symbolique de cette rencontre dépasse largement le cadre du seul Ministère de l’Éducation. Elle est perçue par de nombreux observateurs comme le signal d’une volonté gouvernementale affirmée d’engager un dialogue social constructif, dans une période où la stabilité de l’école est essentielle à la cohésion nationale.
En effet, les tensions récurrentes entre l’administration éducative et les syndicats d’enseignants ont trop souvent affecté le calendrier scolaire, perturbé les examens nationaux et semé l’incertitude dans les familles. Le face-à-face de ce 8 avril, transformé en main tendue réciproque, pourrait ainsi marquer le début d’une nouvelle ère dans les relations entre l’État et les forces syndicales du secteur éducatif.
L’élève au cœur des préoccupations partagées
Il convient de souligner que, tout au long des échanges, un acteur silencieux mais omniprésent a guidé les discours et les engagements : l’élève ivoirien. À travers les propos de la ministre comme de ceux du porte-parole de l’IS-MENA, c’est l’avenir de la jeunesse ivoirienne qui a été placé au centre des discussions.
Dans un pays où l’éducation reste le levier essentiel de l’ascension sociale et du développement, la préservation du calendrier scolaire, la stabilité des apprentissages et l’amélioration de l’environnement pédagogique apparaissent comme des impératifs non négociables. C’est pourquoi cette rencontre constitue un véritable moment de lucidité collective, où l’intérêt supérieur de l’enfant a pris le pas sur les antagonismes.
Vers un accord-cadre durable ?
Si aucune déclaration officielle n’a encore été faite quant à la levée formelle du mot d’ordre de grève, les signaux envoyés à l’issue de cette rencontre sont clairement positifs. La Ministre a réitéré son engagement à poursuivre les discussions de manière sectorielle et technique, avec la mise en place de cellules de suivi et d’évaluation des engagements gouvernementaux. Quant aux syndicats, ils se sont dits disposés à retourner consulter leurs bases dans un esprit de responsabilité.
Conclusion : un espoir à préserver
La journée du 8 avril 2025 restera sans doute comme une date charnière dans la trajectoire sociale du système éducatif ivoirien. Loin des déclarations martiales et des ruptures stériles, elle a été marquée par une volonté partagée de se comprendre, de se respecter et d’agir ensemble pour bâtir une école de qualité, inclusive et stable.
Dans un pays où chaque progrès éducatif est une victoire sur la précarité, sur l’ignorance et sur les inégalités, le dialogue entre la ministre et les syndicats représente une étincelle d’espérance à cultiver précieusement.
Le chantier reste immense, mais les fondations du dialogue sont désormais réaffirmées. Il appartient à toutes les parties prenantes, dans un esprit républicain, de les consolider pour l’avenir des enfants de Côte d’Ivoire.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon