Mobilisation historique aux États-Unis contre la guerre à Gaza : un cri mondial pour la justice en Palestine
Washington | 6 avril 2025 – C’est une marée humaine, portée par la douleur, la colère et l’espoir, qui a déferlé sur Washington et plusieurs grandes villes des États-Unis, dans une démonstration de solidarité sans précédent avec le peuple palestinien. Des milliers de manifestants, issus notamment des communautés palestinienne, arabe, musulmane, mais aussi de nombreux citoyens américains, ont investi les rues dans le cadre de la Journée mondiale d’action, appelant à la fin immédiate de l’agression militaire israélienne dans la bande de Gaza.

À Washington, cœur battant de la contestation, la manifestation a pris une dimension hautement symbolique. Non loin de la Maison Blanche, des chaussures d’enfants ont été disposées en silence le long des avenues, hommage poignant aux milliers de jeunes vies fauchées depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023. Une immense banderole, portant les noms des martyrs palestiniens, a été hissée, recouvrant partiellement les grilles du parc Lafayette, comme pour rappeler à la plus haute autorité américaine les conséquences humaines de son soutien inconditionnel à l’État hébreu.
Un rejet unanime de la répression universitaire
Au-delà de l’indignation face au bilan humain, les manifestants ont également dénoncé la répression croissante dans les universités américaines. De nombreux étudiants, engagés dans la défense des droits des Palestiniens, font aujourd’hui face à des arrestations, des intimidations et des sanctions disciplinaires. Ce climat de censure et de persécution alarme les défenseurs des droits humains, qui y voient une remise en cause grave de la liberté d’expression sur les campus.
« Être solidaire du peuple palestinien n’est pas un crime », a lancé une étudiante de l’université de Columbia, arborant un keffieh noir et blanc, avant de poursuivre : « Ce que nous demandons, c’est la justice, l’égalité et la fin d’un apartheid brutal qui dure depuis trop longtemps. »
Une guerre qui ne dit pas son nom, mais qui tue chaque jour
Depuis la reprise des opérations militaires par les forces israéliennes le 18 mars, à la suite d’un cessez-le-feu temporaire, les chiffres sont accablants : 1.309 nouveaux martyrs palestiniens, 3.184 blessés supplémentaires, selon les autorités sanitaires locales. Le bilan global depuis le début des hostilités, le 7 octobre 2023, s’élève désormais à plus de 50.669 morts et 115.225 blessés, pour l’essentiel des civils, dont une grande proportion d’enfants et de femmes.
Un appel au réveil des consciences mondiales
De New York à Chicago, en passant par Los Angeles, Detroit, Atlanta ou Seattle, des rassemblements simultanés ont renforcé l’ampleur de cette journée de mobilisation. Slogans, pancartes et discours passionnés ont exprimé une exigence claire : mettre fin à ce qu’ils qualifient de « guerre d’extermination« , et obliger la communauté internationale à assumer ses responsabilités face aux crimes documentés à Gaza.
Des voix s’élèvent pour appeler à des sanctions contre Israël, à une suspension de l’aide militaire américaine et à la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine dans les enceintes diplomatiques. Une pression croissante que l’administration américaine, jusque-là inflexible, ne pourra ignorer indéfiniment.
« Chaque pas dans la rue est un cri pour ceux qu’on a réduits au silence« , résumait sobrement un manifestant, le regard embué. À travers cette mobilisation, les peuples réclament une chose simple, mais essentielle : que les droits humains soient inaliénables, pour tous, sans exception.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon