La Synagogue Kahal d’Asilah : Un renouveau éclatant du patrimoine juif marocain
Asilah, Maroc – Au cœur du quartier historique du Mellah d’Asilah, la synagogue Kahal, édifiée en 1824, renaît de ses cendres pour retrouver toute sa splendeur d’antan. Longtemps laissée à l’abandon, cette institution spirituelle, restaurée avec soin et dévouement, incarne aujourd’hui le renouveau d’un héritage séculaire et demeure un témoignage vivant de la riche histoire juive de Tanger.

Sous l’impulsion d’Aaron Abikzer et de Sonia Cohen Toledano, la restauration a métamorphosé non seulement le bâtiment, mais aussi l’ensemble des objets religieux et des traditions qui y sont intimement liés. Grâce à l’appui indéfectible des habitants d’Asilah et à la consultation minutieuse d’anciens dessins architecturaux, la communauté juive de Tanger a pu restituer fidèlement l’aspect originel de la synagogue. Les bancs en bois, la chaire dite « teba » d’où l’on lit la Torah, ainsi que de nombreux objets et photographies familiales, retrouvent ainsi leur éclat d’antan, préservant la mémoire d’une communauté autrefois florissante.
Parallèlement, le projet de restauration s’est étendu aux installations annexes, notamment le mikvé, bain rituel consacré à la purification, et au cimetière juif, perché face à la mer, où reposent les membres des familles juives de la région. Ces lieux, empreints de spiritualité et de recueillement, ont été officiellement inscrits au patrimoine marocain en 2025, scellant ainsi leur statut de trésors historiques et culturels.
La renaissance de la synagogue Kahal, désormais transformée en site touristique prisé, témoigne de la résilience et de l’engagement de la communauté pour la préservation de ses traditions. À une époque marquée par le déclin de la population juive au Maroc, cette initiative ambitieuse rappelle l’importance de la mémoire collective et de la valorisation du patrimoine immatériel.
Au-delà de son rôle de lieu de culte, la synagogue Kahal se présente comme un symbole fort de la coexistence et du dialogue interculturel, rappelant à tous que le patrimoine, lorsqu’il est chéri et entretenu, peut perdurer bien au-delà des contingences du temps.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon