Afrobasket dames 2025 : la Côte d’Ivoire sous pression pour livrer à temps les infrastructures du Parc des sports de Treichville
Rabat – Abidjan | Avril 2025 – À moins de quatre mois du coup d’envoi de la 27ᵉ édition de l’Afrobasket dames, prévu du 25 juillet au 3 août 2025 à Abidjan, la Côte d’Ivoire joue une partie décisive non pas sur le parquet, mais dans les coulisses de l’organisation. Du 3 au 5 avril dernier, à Rabat, le président de la Fédération ivoirienne de basket-ball (FIBB), Moussa Diarra, a présenté devant le bureau central de FIBA Afrique l’état d’avancement des préparatifs, lors d’une réunion stratégique à haute valeur symbolique.

« Les échanges ont été fructueux. J’ai pu exposer les actions du comité d’organisation, les sites d’hébergement pour les équipes ont été identifiés, le plan de communication validé, et la date du tirage au sort fixée au 23 avril 2025 », a déclaré le patron de la balle orange ivoirienne, visiblement confiant quant à l’agenda établi.
Cependant, derrière ce tableau globalement rassurant, une ombre subsiste — et non des moindres : la rénovation du site principal de la compétition, le Parc des sports de Treichville, demeure au point mort à ce jour.
Une course contre la montre enclenchée
Les inquiétudes de FIBA Afrique sont palpables. L’instance dirigeante du basket-ball continental s’interroge ouvertement sur la capacité du pays hôte à respecter les délais, alors même que les travaux de remise à niveau sont censés démarrer « courant avril », selon les assurances obtenues par Moussa Diarra auprès de l’État ivoirien. Le calendrier serré interpelle les membres du board africain, qui prévoient deux missions d’inspection — en avril et en mai — afin d’évaluer concrètement l’évolution des travaux.
La pression monte donc d’un cran sur les autorités ivoiriennes, appelées à honorer leurs engagements dans un contexte où la confiance des instances sportives a été quelque peu ébranlée par le retrait soudain de la Côte d’Ivoire de l’organisation de la CAN U20, prévue initialement cette année.
Des infrastructures existantes à remettre aux normes
Le Parc des sports de Treichville n’est pas une coquille vide. Il abrite déjà quatre salles fonctionnelles, dont trois (la salle polyvalente et les Hall 1 et 2) avaient été érigées à l’occasion de l’Afrobasket masculin en 2013. Ces structures ont depuis résisté au poids du temps, mais elles doivent aujourd’hui être entièrement rénovées pour satisfaire aux normes exigeantes de la Fédération internationale de basket-ball (FIBA).
Le défi est clair : il ne s’agit pas de bâtir, mais de remettre à niveau — ce qui, dans le jargon de l’organisation sportive, n’est pas forcément plus aisé, tant les attentes sont élevées.
Une occasion diplomatique et sportive à ne pas manquer
Pour la Côte d’Ivoire, l’Afrobasket dames 2025 représente bien plus qu’un simple tournoi continental. C’est une plateforme d’expression de son soft power sportif, un prolongement du succès populaire et politique de la Coupe d’Afrique des Nations de football, brillamment remportée à domicile en février dernier.
Organiser avec brio cette compétition féminine permettrait non seulement de consolider l’image d’une nation sportive majeure, mais également de promouvoir l’égalité dans le sport et de réaffirmer la place de la femme dans les grandes compétitions continentales.
Derrière ce projet, c’est aussi une histoire d’hommes : celle de Moussa Diarra, président combatif de la FIBB, et celle du Dr Alphonse Bilé, ancien sélectionneur légendaire et aujourd’hui directeur Afrique de la FIBA, dont le regard demeure attentif à ce que son pays honore son rang.
À trois mois de l’Afrobasket dames 2025, le compte à rebours est enclenché.
Et la balle est désormais dans le camp de l’État ivoirien, seul à même de transformer cette opportunité en succès éclatant ou, à l’inverse, en rendez-vous manqué.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon