Eba Aka Jérôme : La Côte d’Ivoire en deuil d’une légende de la musique
La Côte d’Ivoire pleure la disparition d’une de ses figures emblématiques de la musique. Eba Aka Jérôme, auteur de la célèbre chanson « Trahison », s’est éteint dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 mars 2025 au Centre hospitalier régional d’Aboisso, sa région natale du Sud-Comoé.

Né le 30 octobre 1947 dans le département d’Aboisso, Eba Aka Jérôme s’est initié à la musique en autodidacte dans les années 1960, apprenant la guitare sur l’instrument de son père. En 1978, il connaît un succès retentissant avec « Trahison« , une chanson initialement interprétée en agni puis traduite en français par l’artiste lui-même. Ce titre est rapidement devenu un classique, traversant les frontières et faisant danser des millions d’Africains pendant plusieurs décennies.
Au-delà de son talent de chanteur, Eba Aka Jérôme était également reconnu pour ses compétences de guitariste et son rôle de chef d’orchestre du groupe Sanwi Star. Son style unique, mêlant des genres africains tels que le soukous, le highlife et le coupé-décalé, a marqué les années 1970 et 1980, influençant de nombreux artistes de la scène musicale ivoirienne.
Malgré une santé fragile ces dernières années, l’artiste n’a jamais cessé de se produire sur scène, répondant toujours présent aux événements officiels et aux hommages qui lui étaient rendus. Depuis 2014, il bénéficiait d’une pension gouvernementale en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la culture ivoirienne.
La disparition d’Eba Aka Jérôme laisse un vide immense dans le paysage musical ivoirien. Les hommages affluent de toutes parts, témoignant de l’impact profond de son œuvre sur plusieurs générations de mélomanes. Sa voix inimitable et ses mélodies envoûtantes continueront de résonner dans les cœurs, perpétuant l’héritage d’un artiste hors pair qui a su, par sa musique, unir les âmes et transcender les époques.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon