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  • Ouili : L’art en éveil pour une Afrique en quête de dignité

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    Dans un élan vibrant et solennel, les metteurs en scène burkinabè Aristide Tarnagda et Bougobali Aguibou Sanou ont offert, lors de la cérémonie d’ouverture de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), un spectacle chorégraphique intitulé « Ouili » qui a transcendé les simples apparences pour révéler l’âme d’un continent en lutte pour sa liberté et son identité. Sous l’égide du Palais des Sports de Ouaga 2000, une centaine d’artistes se sont unis dans une performance magistrale, mêlant chants parodiques, danses chorégraphiques et musique envoûtante, pour offrir aux spectateurs une véritable ode à l’Afrique.

    Aristide Tarnagda (à droite) et Sanou Bogobali (à gauche)
    Aristide Tarnagda (à droite) et Sanou Bogobali (à gauche)

    Un voyage symbolique en trois tableaux

    La scénographie d’« Ouili » se décline en trois tableaux distincts, chacun portant un message fort et empreint de symbolisme. Dès les premiers instants, le public est invité à plonger dans une introspection collective, où l’art devient le vecteur d’un combat pour la dignité et l’émancipation du continent. Ce parcours, à la fois émouvant et militant, rappelle à chacun la nécessité de s’assumer et de refuser l’indignité, dans un monde où les stigmates du passé continuent de peser sur les aspirations d’un avenir meilleur.

    Un casting d’exception pour un engagement authentique
    Aristide Tarnagda, homme de lettres et de théâtre reconnu à l’échelle internationale, et Bougobali Aguibou Sanou, chorégraphe international n’ont pas ménagés leurs efforts pour réunir autour d’eux des figures emblématiques de la culture africaine. Parmi elles, on retrouve la star de la musique traditionnelle burkinabè Issaka Ouédraogo, surnommé « Zougnazagmda », dont la prestance a insufflé au spectacle une dimension mystique et ancestrale. La performance a également bénéficié de la participation d’Awa Boussim, du champion du monde du log-lift burkinabè Iron Biby, de la talentueuse comédienne Georgette Paré et de l’icône du cinéma Gaston Kaboré. Chacun de ces intervenants, par son art et sa présence, a contribué à tisser une toile collective célébrant la force et la diversité culturelle de l’Afrique.

    Une cérémonie d’ouverture emblématique

    Dans un décor grandiose, le Palais des Sports, rempli à craquer et vibrant au rythme des applaudissements, a servi de toile de fond à ce moment historique. La cérémonie d’ouverture, marquée par la présence d’illustres personnalités telles que le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, et le Maréchal Idriss Déby Itno, président du Tchad – pays invité d’honneur – s’est imposée comme un rendez-vous de haute voltige où l’art se fait écho des combats politiques et sociaux. Le public, composé aussi bien d’enfants que de figures de proue du septième art africain, a été transporté dans un univers où chaque note, chaque geste et chaque parole résonnait comme un appel à l’unité et à l’émancipation.

    L’art comme arme et moteur de transformation

    Au-delà de la simple esthétique, « Ouili » se présente comme une déclaration d’intention. Aristide Tarnagda, lauréat du grand prix littéraire d’Afrique noire en 2017, a conçu ce spectacle pour rappeler à l’Afrique toute la beauté et la richesse de ses cultures. Il incarne par son œuvre une volonté farouche de confronter les injustices et de promouvoir une identité culturelle forte. Les chants parodiques et les danses rythmées par un orchestre maîtrisé soulignent une critique sociale incisive, tout en rendant hommage aux grands hommes qui ont marqué l’histoire du continent.

    Hommage aux légendes de la lutte africaine

    L’un des moments les plus émouvants de la soirée fut sans conteste le vibrant hommage rendu aux figures emblématiques de l’émancipation africaine. Parmi elles, le charismatique Thomas Sankara et l’inoubliable Patrice Lumumba, dont les idéaux et le courage continuent d’inspirer des générations. De surcroît, le spectacle a marqué un dernier adieu au célèbre cinéaste malien Souleymane Cissé, disparu le 19 février, dont l’héritage cinématographique et militant demeure une source d’inspiration pour tous ceux qui rêvent d’un continent libéré des entraves du passé.

    L’engagement d’un art vivant et en mutation

    « Ouili » n’est pas simplement une performance artistique ; c’est une véritable déclaration de foi en l’avenir de l’Afrique. En mobilisant enfants, femmes, hommes, anonymes et stars du septième art, Aristide Tarnagda a réussi à créer une communion intense entre les artistes et leur public. Chaque instant du spectacle a réaffirmé l’idée que l’art, lorsqu’il est utilisé comme un outil de transformation sociale, peut devenir une arme redoutable contre l’oppression et la marginalisation.

    Un festival portant les aspirations du continent

    La 29ᵉ édition du FESPACO, qui se déroule du 22 février au 1er mars sous le thème « cinéma d’Afrique et identités culturelles », s’annonce comme un creuset de rencontres, de débats et d’émotions. Avec près de 20 000 festivaliers attendus, cet événement majeur du calendrier culturel panafricain incarne l’espoir d’un renouveau artistique et politique. La présence du Tchad en tant que pays invité d’honneur souligne la dimension régionale et inclusive de ce rendez-vous, qui célèbre la diversité des expressions culturelles et cinématographiques du continent.

    Vers une Afrique réinventée

    En définitive, le spectacle chorégraphique « Ouili » d’Aristide Tarnagda et Bougobali Aguibou Sanou marque une étape décisive dans l’histoire culturelle africaine. À travers une mise en scène audacieuse et un engagement artistique sans compromis, le metteur en scène a su faire vibrer les cœurs et éveiller les consciences. Son œuvre, à la fois célébration et appel à la responsabilité, rappelle que l’Afrique, riche de ses traditions et de ses luttes, ne cesse de se réinventer pour bâtir un avenir empreint de liberté et de dignité. Dans une atmosphère électrique et empreinte d’émotion, la cérémonie d’ouverture du FESPACO a ainsi inscrit, une fois de plus, le septième art africain dans la lignée des grandes révolutions culturelles et sociales.

    Le message est clair : l’art est un levier puissant, capable de transcender les frontières et de susciter le changement. Alors que le rideau se refermera sur cette édition du FESPACO, les échos d’« Ouili » continueront de résonner, porteurs d’un rêve commun pour une Afrique plus libre, plus fière et plus juste.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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