Bobo-Dioulasso: Un an après le retrait de la CEDEAO, l’AES célèbre sa souveraineté et son destin commun
Sous un ciel clément de janvier, la ville de Bobo-Dioulasso, berceau culturel du Burkina Faso, a vibré au rythme d’une cérémonie historique. Ce mardi 28 janvier 2025 marquait le premier anniversaire du retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision audacieuse, qui a redéfini les contours de la géopolitique régionale et affirmé la volonté de ces nations de prendre en main leur destin.

Organisée par la CNAVC section Hauts-Bassins, cette commémoration a été bien plus qu’un simple rappel des événements passés. Elle s’est imposée comme une réaffirmation collective de la souveraineté, de la résilience et de l’unité des peuples du Sahel. Dans une ambiance à la fois solennelle et festive, la population bobolaise, fière et déterminée, a célébré cette journée avec ferveur, exprimant son soutien indéfectible au président Ibrahim Traoré et à la vision portée par l’AES.
Une décision historique, un an après
Le 28 janvier 2024 restera gravé dans les mémoires comme une date charnière pour les pays de l’AES. Ce jour-là, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, unis par des défis communs – insécurité, ingérences extérieures et quête de souveraineté –, ont annoncé leur retrait de la CEDEAO. Une décision qui a fait couler beaucoup d’encre, suscité des débats passionnés et parfois des critiques, mais qui, un an plus tard, apparaît comme un acte fondateur d’une nouvelle ère.
Pour les populations du Sahel, ce retrait n’était pas un rejet de la coopération régionale, mais plutôt une réclamation légitime d’un partenariat équitable et respectueux. Face à une CEDEAO perçue comme trop éloignée des réalités sahéliennes, l’AES a choisi de tracer sa propre voie, fondée sur la solidarité, l’autonomie stratégique et la défense des intérêts communs.

Bobo-Dioulasso, cœur battant de la célébration
C’est dans ce contexte que Bobo-Dioulasso a accueilli cette cérémonie mémorable. Dès les premières heures de la journée, la ville s’est parée de ses plus beaux atours. Les drapeaux du Burkina Faso, du Mali et du Niger flottaient fièrement, symboles d’une alliance forgée dans l’adversité mais tournée vers l’avenir.
La cérémonie a réuni une mosaïque d’acteurs clés de la société : leaders coutumiers, dont la sagesse et l’ancrage dans les traditions ont guidé les peuples à travers les âges ; leaders religieux, garants de la cohésion sociale et spirituelle ; représentants des organisations de la société civile, voix des aspirations populaires ; opérateurs économiques, moteurs du développement ; et autorités sécuritaires, protecteurs de la nation. Tous ont convergé vers un même message : le soutien à l’AES et à ses dirigeants.
Les allocutions ont été empreintes d’émotion et de détermination. Les intervenants ont salué le courage des chefs d’État de l’AES, en particulier le président Ibrahim Traoré, dont le leadership visionnaire a insufflé un nouvel élan à la région. Ils ont également rappelé les défis qui persistent – l’insécurité, les difficultés économiques, les pressions extérieures – mais ont insisté sur la capacité des peuples du Sahel à surmonter ces épreuves par l’unité et la persévérance.

Une célébration culturelle et artistique
La cérémonie n’aurait pas été complète sans les prestations des artistes, qui ont illuminé la journée de leurs talents. Musiciens, danseurs, poètes et griots ont offert des performances envoûtantes, mêlant tradition et modernité. Leurs chants et leurs rythmes ont célébré l’histoire, la culture et la résilience des peuples du Sahel, tout en exprimant leurs espoirs pour l’avenir.
Chaque note, chaque parole, chaque mouvement semblait dire : « Nous sommes fiers de notre héritage, et nous sommes prêts à construire notre avenir. » Les artistes, véritables ambassadeurs de la culture sahélienne, ont rappelé que l’AES n’est pas seulement une alliance politique ou économique, mais aussi une communauté de destin, unie par des valeurs et des aspirations communes.

Un message clair : soutien à l’AES et à ses dirigeants
Au-delà des festivités, cette célébration a été l’occasion pour la population bobolaise de réaffirmer son adhésion à la vision portée par l’AES. Les discours et les échanges ont souligné l’importance de cette alliance pour la stabilité et le développement de la région. Les participants ont exprimé leur confiance en la capacité des dirigeants de l’AES à relever les défis actuels et à construire un avenir prospère.
Le président Ibrahim Traoré, bien que physiquement absent, était au cœur des discussions. Son engagement en faveur de la souveraineté nationale, de la lutte contre le terrorisme et de la promotion du développement économique a été salué comme une source d’inspiration pour toute la région.

Un an après, quel bilan pour l’AES ?
Un an après le retrait de la CEDEAO, il est encore tôt pour dresser un bilan exhaustif de l’AES. Cependant, les premiers signes sont encourageants. Sur le plan sécuritaire, les pays membres ont intensifié leur coopération militaire, renforçant leur capacité à lutter contre les groupes armés. Sur le plan économique, des initiatives communes ont été lancées pour promouvoir l’autosuffisance et réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur.
Mais surtout, l’AES a redonné aux peuples du Sahel un sentiment de fierté et d’appartenance. En choisissant de prendre leur destin en main, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont montré que la souveraineté n’est pas un vain mot, mais un combat quotidien, une aspiration légitime.

Conclusion : un vent nouveau souffle sur le Sahel
Alors que le soleil se couchait sur Bobo-Dioulasso, la cérémonie s’est achevée dans une ambiance d’optimisme et de détermination. Les participants, unis dans leur diversité, ont exprimé leur souhait de voir l’AES réussir et prospérer. « Bon vent à l’AES ! » ont-ils clamé, dans un élan de solidarité et d’espoir.
Un an après le retrait de la CEDEAO, l’AES incarne plus que jamais l’aspiration des peuples du Sahel à la paix, à la sécurité et à la prospérité. Les défis restent immenses, mais la volonté de les surmonter est plus forte que jamais. Et comme l’a rappelé un griot lors de la cérémonie : « Le chemin est long, mais chaque pas compte. Et aujourd’hui, nous marchons ensemble. »
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon