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    Ouagadougou — Le Bureau Burkinabè du Droit d’Auteur (BBDA), fleuron de la défense des droits des créateurs en Afrique, est aujourd’hui confronté à une crise existentielle. Autrefois classé parmi les meilleurs bureaux de droit d’auteur du continent par la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC), l’institution vacille sous le poids des dysfonctionnements internes, des défis structurels, et d’un leadership contesté. À l’approche de son 40ᵉ anniversaire, une question brûlante s’impose : que reste-t-il de cette maison jadis exemplaire ?

    Logo du BBDA
    Logo du BBDA

    Une réputation jadis exemplaire

    En 2019, le BBDA faisait la fierté de tout un continent. Il se hissait au rang de troisième meilleure société de gestion des droits d’auteur en Afrique, derrière l’Algérie et l’Afrique du Sud, et dominait la zone UEMOA. Ce classement, établi par la CISAC, soulignait l’efficacité de ses mécanismes de gestion, sa transparence dans la collecte et la redistribution des redevances, ainsi que sa capacité à défendre les intérêts des artistes burkinabè.

    Le BBDA brillait par son professionnalisme, son ancrage dans la dynamique culturelle du pays, et son rôle de catalyseur pour l’épanouissement des industries créatives. Cette ascension était en grande partie due à la gestion visionnaire de son ancien directeur, Walib Bara. Sous sa direction, l’institution avait atteint un niveau de respectabilité et de performance très enviable, faisant office de référence sur le continent.

    Une dégringolade alarmante

    Depuis 2022, ce tableau idyllique s’est progressivement effrité. L’institution, victime de problèmes de gouvernance, d’une baisse des recettes et de tensions internes, s’est retrouvée rétrogradée dans le classement de la CISAC. Cette chute, lourde de conséquences symboliques et pratiques, témoigne d’un déclin qu’aucune réforme significative n’a encore pu enrayer.

    Les créateurs, les véritables bénéficiaires des services du BBDA, sont les premières victimes de cette crise. Nombre d’entre eux déplorent des retards dans la redistribution des droits, une opacité croissante dans les opérations et une perte de confiance envers une institution qui se voulait leur maison.

    Un danger imminent : Le risque de crise en 2025

    Les inquiétudes actuelles rappellent la crise majeure qui a secoué le BBDA dans les années précédentes. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, le bureau pourrait sombrer dans une situation similaire, voire pire. Plusieurs facteurs alimentent ce risque :

    La gouvernance en question

    Depuis plusieurs années, le BBDA souffre d’une instabilité à sa direction. Les nominations controversées, le manque de concertation avec les créateurs et la faiblesse des mécanismes de redevabilité ont contribué à éroder sa crédibilité.

    La baisse des recettes

    La diminution des revenus issus des droits d’auteur est un autre indicateur préoccupant. La faiblesse des campagnes de sensibilisation, le relâchement dans les contrôles et une collecte inefficace des redevances expliquent en partie cette tendance.

    La perte de confiance des créateurs

    Une frange croissante d’artistes burkinabè accuse le BBDA d’inaction face à leurs doléances. Certains envisagent même de se tourner vers des structures alternatives ou de mener des actions en justice pour obtenir gain de cause.

    L’Image internationale érodée

    La rétrogradation par la CISAC a terni l’image du BBDA sur la scène internationale. Cette perte de crédibilité complique les partenariats avec d’autres institutions similaires et freine les initiatives transnationales.

    Walib Bara
    Walib Bara

    Le retour de Walib Bara : Une solution salutaire

    Dans ce contexte, le retour de Walib Bara à la tête du BBDA pourrait représenter une solution salutaire. Son expérience, sa vision stratégique et son bilan exceptionnel plaident en faveur de son retour. Sous sa direction, le BBDA avait non seulement gagné en crédibilité, mais avait aussi montré qu’il était possible de conjuguer rigueur administrative et promotion de la création artistique. Beaucoup d’artistes et d’observateurs estiment qu’il est l’homme de la situation pour remettre l’institution sur les rails.

    Vers un redressement possible ?

    Malgré cette situation critique, il reste un espoir de redressement pour le BBDA. Plusieurs pistes peuvent être explorées pour relancer l’institution et restaurer sa grandeur passée :

    • Réforme de la gouvernance: Une réforme en profondeur, basée sur la transparence et la participation active des créateurs, est essentielle. La mise en place d’une direction compétente, intègre et connectée aux besoins des artistes pourrait insuffler une nouvelle dynamique.
    • Renforcement de la collecte des revenus: La modernisation des outils de collecte et une lutte renforcée contre la piraterie et l’exploitation illégale des œuvres pourraient considérablement augmenter les recettes.
    • Sensibilisation et formation: Une campagne massive de sensibilisation sur les droits d’auteur, destinée à la fois aux créateurs et aux exploitants, est nécessaire. Par ailleurs, des formations régulières pourraient renforcer les compétences des agents du BBDA.
    • Partenariats stratégiques: Le BBDA doit renouer avec ses partenaires internationaux, notamment la CISAC, pour bénéficier de leur expertise et intégrer des initiatives globales de soutien aux créateurs.

    Un avenir à reconstruire

    À l’aube de son 40ᵉ anniversaire, le BBDA se trouve à la croisée des chemins. Cette institution, autrefois symbole de réussite et de leadership culturel, ne peut se permettre de disparaître ou de sombrer davantage dans la médiocrité.

    Les créateurs, soutenus par les autorités et la société civile, doivent se mobiliser pour exiger une réforme rapide et efficace. Le BBDA, maison des artistes et poumon culturel du Burkina Faso, a encore les ressources pour redevenir un modèle de gestion des droits d’auteur en Afrique.

    Seule une action collective, guidée par une vision claire et ambitieuse, permettra de sauver cette institution emblématique et de rétablir la fierté des créateurs burkinabè.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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