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  • L’Alliance du Sahel : une coalition politique, militaire et économique face aux défis du terrorisme et de la souveraineté

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    L’année 2024 aura marqué un tournant décisif pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays sahéliens unis par une histoire commune, des défis similaires, mais surtout une volonté partagée de réaffirmer leur souveraineté et de se soustraire à une dépendance historique envers les puissances étrangères. Regroupés sous le sceau de l’Alliance du Sahel, ces États ont multiplié les initiatives politico-militaires et économiques, consolidant une coopération sans précédent dans la lutte contre le terrorisme et le renforcement de leur résilience économique.

    Sommet des chefs d'Etats de l'AES
    Sommet des chefs d’Etats de l’AES

    Entre la signature d’accords de non-agression, l’adoption de projets économiques communs, et le retrait progressif des bases militaires américaines et françaises de la région, l’Alliance incarne une nouvelle ère de gestion locale des crises. Mais quels enseignements tirer de cette alliance ? Quels défis persistent ? Et surtout, quel impact cette dynamique aura-t-elle sur l’avenir du Sahel ?

    Une alliance née des cendres de la dépendance

    Depuis des décennies, le Sahel est pris dans les griffes d’une instabilité chronique. La montée en puissance de groupes terroristes, conjuguée à une dépendance militaire et économique envers les puissances occidentales, a fragilisé les États de la région. Toutefois, les récents bouleversements géopolitiques, marqués par des ruptures diplomatiques avec la France et des reconfigurations de partenariats stratégiques, ont offert une opportunité inédite de repositionnement.

    C’est dans ce contexte que le Traité d’Alliance Politico-Militaire du Sahel (TAPS) a vu le jour en septembre 2023. Les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger – respectivement le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel Assimi Goïta et le général Abdourahamane Tchiani – ont décidé d’unir leurs forces pour répondre à une question fondamentale : comment reconquérir leur souveraineté face aux menaces internes et externes ?

    Les piliers de l’Alliance du Sahel

    Cette coalition repose sur trois axes stratégiques majeurs :

    1. Coopération politico-militaire : la lutte contre le terrorisme

    La bataille contre le terrorisme reste au cœur des préoccupations de l’Alliance. Face à l’expansion des groupes armés non étatiques, les trois pays ont mis en place des structures communes telles que :

    • Les Forces Conjointes de Défense du Sahel (FCDS) : une armée mutualisée regroupant 30 000 soldats issus des trois nations, opérant de manière coordonnée pour sécuriser les frontières communes et démanteler les réseaux terroristes.
    • Le Centre d’Analyse et de Partage de Renseignements (CAPR) : basé à Bamako, il centralise les informations pour permettre des interventions rapides et efficaces.
    • Des accords de non-agression : garantissant que les États membres ne s’ingéreront pas dans les affaires intérieures des autres, consolidant ainsi un climat de confiance entre les partenaires.

    Ces initiatives, bien que récentes, ont déjà porté leurs fruits. Des territoires naguère contrôlés par des groupes armés, notamment dans le Gourma (Mali) et l’Est burkinabè, ont été repris grâce à des offensives coordonnées.

    2. Coopération économique et culturelle : un levier pour la résilience

    Conscients que la stabilité passe aussi par le développement économique, les membres de l’Alliance ont adopté une stratégie commune de mutualisation des ressources. Parmi les initiatives phares :

    • Le Fonds d’Investissement pour la Résilience Sahélienne (FIRS) : destiné à financer des projets agricoles, énergétiques et d’infrastructures, en tirant parti des ressources minières et hydriques partagées.
    • Le Programme Commun de Développement Agricole (PCDA) : visant à moderniser l’agriculture sahélienne pour garantir l’autosuffisance alimentaire et créer des emplois.
    • La valorisation du patrimoine culturel : avec des projets communs de promotion du tourisme sahélien, mettant en avant la richesse historique et culturelle des trois nations.

    3. Souveraineté et retrait des bases étrangères

    L’un des moments forts de 2024 fut le retrait progressif des bases militaires françaises et américaines du Sahel, notamment celles situées au Tchad et au Niger. Longtemps perçues comme des symboles d’une ingérence étrangère, ces bases avaient cristallisé le mécontentement populaire et suscité des tensions diplomatiques.

    L’Alliance, en affirmant sa capacité à gérer elle-même ses crises sécuritaires, a ouvert la voie à une réappropriation de son destin. Ce retrait n’a pas pour autant signifié un isolement. Les pays membres continuent de collaborer avec des partenaires non traditionnels, tels que la Russie et la Turquie, pour l’acquisition d’équipements militaires et la formation de leurs forces armées.

    Des défis persistants

    Malgré ces avancées, l’Alliance du Sahel n’est pas exempte de défis. Parmi les obstacles majeurs :

    • La pression économique : Les trois pays, déjà fragilisés économiquement, doivent trouver des ressources pour financer leurs ambitions, sans compromettre leurs équilibres budgétaires.
    • La coordination opérationnelle : Mutualiser les efforts militaires et économiques nécessite une harmonisation des politiques nationales, un exercice complexe en raison des disparités institutionnelles.
    • La gestion des attentes populaires : Si l’Alliance suscite un espoir immense, elle devra produire des résultats tangibles pour répondre aux attentes de populations éprouvées par des années de conflits.

    Une alliance porteuse d’espoir

    Malgré ces défis, l’Alliance du Sahel représente une lueur d’espoir pour une région longtemps perçue comme une zone de désespoir. En prenant leur destin en main, le Burkina Faso, le Mali et le Niger démontrent qu’il est possible de transformer des faiblesses structurelles en opportunités.

    L’année 2024 aura ainsi marqué un tournant, non seulement pour ces trois pays, mais également pour l’ensemble du continent africain. À travers leur union, ces États redéfinissent les contours de la souveraineté africaine, ouvrant la voie à une ère où les décisions seront prises en Afrique, pour l’Afrique.

    Dans un Sahel en quête de stabilité, l’Alliance incarne une promesse : celle d’un avenir où les défis, aussi immenses soient-ils, peuvent être surmontés par une solidarité indéfectible et une vision commune.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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