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  • La Confédération des États du Sahel fait un pas décisif : un espace sans visa pour les ressortissants de la CEDEAO

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    Bamako, Niamey, OuagadougouDans une déclaration retentissante, les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, formant la Confédération des États du Sahel (AES), ont annoncé, ce samedi 16 décembre, la création d’un espace sans visa pour tous les ressortissants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision majeure qui intervient à la veille du sommet d’Abuja, où les dirigeants de la CEDEAO doivent débattre de la réintégration éventuelle de ces trois pays suspendus depuis leurs coups d’État respectifs.

    Les 3 pays de la Confédération des Etats du Sahel (CES)
    Les 3 pays de la Confédération des Etats du Sahel (CES)

    Ce geste, présenté comme une preuve d’ouverture malgré leur volonté affirmée de se retirer de la CEDEAO, redéfinit les rapports entre l’AES et l’organisation régionale.

    Un acte d’ouverture malgré la rupture

    Une décision symbolique à portée stratégique

    Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré à la télévision nationale malienne : « La Confédération des États du Sahel est un espace sans visa pour tout ressortissant des États membres de la CEDEAO. » Par cette annonce, l’AES réaffirme sa volonté de favoriser l’unité des peuples de l’Afrique de l’Ouest, malgré ses différends politiques avec l’organisation sous-régionale.

    Concrètement, cette initiative garantit aux citoyens des 15 pays membres de la CEDEAO le droit d’entrer, de circuler, de résider et de s’établir librement au sein des trois États de l’AES, dans le respect des lois nationales en vigueur.

    Un message clair sur la souveraineté

    Cette décision intervient dans un contexte de tensions exacerbées entre les régimes de l’AES et la CEDEAO, accusée par Bamako, Ouagadougou et Niamey d’être manipulée par la France, ancienne puissance coloniale. En janvier dernier, ces trois États ont officiellement annoncé leur retrait de l’organisation, une démarche qualifiée d’« irréversible » dans un communiqué publié vendredi.

    Pour les dirigeants de l’AES, cet espace sans visa illustre leur ambition de réorienter l’intégration régionale selon leurs propres termes, tout en soulignant leur ouverture envers les populations ouest-africaines. « Il ne s’agit pas de nous isoler, mais de créer un espace de souveraineté et de solidarité basé sur des valeurs communes », a insisté un proche du président burkinabè Ibrahim Traoré.

    Une Confédération en quête de renouveau géopolitique

    Un territoire stratégique mais vulnérable

    La Confédération des États du Sahel regroupe trois pays enclavés totalisant une population de 72 millions d’habitants et un territoire couvrant plus de 4 millions de km². Malgré ses ressources naturelles abondantes, cet espace est confronté à d’importants défis sécuritaires et économiques.

    Les attaques terroristes, exacerbées par l’effondrement des structures étatiques dans certaines zones, continuent de déstabiliser la région. Sur le plan économique, la dépendance à l’aide internationale et les sanctions imposées par la CEDEAO ont considérablement ralenti les activités commerciales et accru la précarité.

    Une intégration régionale redéfinie

    En se déclarant espace sans visa pour les ressortissants de la CEDEAO, l’AES semble vouloir réinventer les principes d’intégration régionale, avec un accent sur la circulation des personnes comme levier économique et social. Cette décision pourrait revitaliser les échanges transfrontaliers et renforcer les liens culturels entre les populations, au-delà des clivages politiques.

    « Les populations ouest-africaines ont toujours été interconnectées par des liens historiques, commerciaux et familiaux. Nous devons préserver cela, malgré nos différends institutionnels », a souligné le ministre des Affaires étrangères nigérien lors de la réunion ministérielle de Niamey.

    Un contexte international sous haute tension

    Le sommet d’Abuja : un test pour la CEDEAO

    Le sommet extraordinaire de la CEDEAO, prévu ce dimanche à Abuja, est placé sous le signe de la discorde. Les États membres devront statuer sur l’avenir des relations avec l’AES et sur la faisabilité d’un dialogue avec des régimes militaires qui, depuis plusieurs mois, multiplient les critiques à l’encontre de l’organisation.

    Selon les textes de la CEDEAO, le retrait des trois pays ne deviendra effectif qu’en janvier 2025, soit un an après son annonce officielle. Cependant, la décision de l’AES de déclarer son espace sans visa à destination des ressortissants de la CEDEAO est perçue comme un acte unilatéral, susceptible d’accroître les tensions.

    Des alliés controversés

    Sur la scène internationale, l’AES poursuit son rapprochement avec des acteurs comme la Russie et la Turquie, au détriment des partenaires traditionnels de l’Afrique de l’Ouest. Ce réalignement stratégique inquiète certains membres de la CEDEAO, qui redoutent une fragmentation géopolitique accrue au sein de la région.

    Une initiative aux multiples enjeux

    Entre pragmatisme et calcul politique

    Si l’annonce de l’espace sans visa est saluée par certains pour son potentiel économique et humain, elle soulève des questions sur ses motivations réelles. Certains analystes y voient un moyen pour l’AES de rallier les populations ouest-africaines à sa cause, en contournant les élites politiques souvent alignées avec la CEDEAO.

    Par ailleurs, cette démarche pourrait constituer une tentative de désamorcer les critiques internationales en prônant l’ouverture, alors même que l’AES est accusée de chercher à se détacher des normes démocratiques et des engagements régionaux.

    Le défi de la mise en œuvre

    La réussite de cette initiative dépendra en grande partie de la capacité des trois États à garantir la sécurité des frontières et à mettre en place les infrastructures nécessaires pour faciliter la libre circulation. Dans un contexte marqué par l’insécurité et les contraintes économiques, cela représente un défi colossal.

    Vers une nouvelle ère pour l’Afrique de l’Ouest ?

    La déclaration de l’AES en faveur d’un espace sans visa pour les ressortissants de la CEDEAO constitue un tournant dans les relations entre ces deux ensembles géopolitiques. Tout en affirmant leur indépendance, le Mali, le Burkina Faso et le Niger cherchent à maintenir des liens forts avec leurs voisins ouest-africains, en redéfinissant les règles du jeu.

    Si les intentions de l’AES divisent, elles témoignent d’une volonté de réinventer l’intégration régionale à partir des réalités du Sahel, tout en adressant un message clair à la CEDEAO : l’avenir de l’Afrique de l’Ouest ne peut être envisagé sans une refonte profonde de ses institutions et de ses priorités.

    L’histoire jugera si cette initiative ouvrira la voie à une coopération renouvelée ou si elle marquera une fracture irréversible dans une région déjà confrontée à tant de défis. Mais pour l’heure, le Sahel avance, à sa manière.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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