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  • Voiceout Deaf : L’agriculture comme levier d’inclusion pour les personnes sourdes en Afrique du Sud

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    À Westonaria, petite localité située à quelques encablures de Johannesburg, un silence atypique enveloppe les vastes champs de légumes. Ce calme apparent masque une effervescence singulière : ici, la majorité des ouvriers agricoles sont sourds et communiquent exclusivement en langue des signes.

    Des travailleurs communiquent en utilisant un langage des signes-(Themba Hadebe)
    Des travailleurs communiquent en utilisant un langage des signes-(Themba Hadebe)

    Ces terres fertiles sont le berceau d’une initiative révolutionnaire, Voiceout Deaf, un collectif agricole créé par Matebogo Victoria, une entrepreneure visionnaire elle-même malentendante. Ce projet novateur transcende le simple cadre de l’agriculture pour devenir un modèle de résilience et d’inclusion sociale en Afrique du Sud, où les personnes en situation de handicap restent souvent marginalisées.

    Une réponse aux défis de l’isolement et du chômage

    L’idée de Voiceout Deaf a germé dans l’esprit de Matebogo Victoria lorsqu’elle a pris conscience des obstacles systémiques auxquels sont confrontées les personnes sourdes dans le pays. Accès limité à l’éducation, marginalisation sur le marché de l’emploi et isolement social : autant de barrières que l’entrepreneure souhaitait abolir.

    « Avant de quitter mon emploi, j’ai constaté que de nombreuses personnes sourdes restaient à la maison, sans perspective d’avenir. Elles subissent de plein fouet les problèmes d’accessibilité, notamment en matière de communication », explique-t-elle.

    Face à ce constat, Victoria a transformé sa vision en réalité en 2019, en fondant Voiceout Deaf. L’objectif était clair : offrir aux personnes sourdes une formation agricole, une source de revenus et un environnement de travail adapté à leurs besoins.

    Un espace inclusif pour cultiver compétences et dignité

    Dans les champs de Westonaria, les participants cultivent une variété de légumes, notamment des tomates, des laitues et des épinards, avec une précision et une passion remarquables. Loin de se limiter à la production agricole, le collectif agit comme un incubateur d’autonomie financière et de dignité.

    Pour Sbongile Maake, une agricultrice sourde de 27 ans, ce projet a transformé son quotidien. « Travailler ici m’a donné une nouvelle perspective sur ma vie. J’apprends de nouvelles compétences tout en recevant un salaire. Pour la première fois, je peux subvenir à mes besoins sans dépendre de ma famille », confie-t-elle.

    En plus de transmettre des techniques agricoles, Voiceout Deaf s’efforce d’élargir les horizons de ses participants en les sensibilisant aux multiples opportunités qu’offre le secteur. Qu’il s’agisse de l’utilisation de plantes médicinales dans la pharmacologie ou de l’intégration de produits agricoles dans les industries cosmétiques, le projet encourage une approche holistique de l’agriculture.

    Une initiative alignée avec un contexte politique favorable

    L’initiative de Victoria s’inscrit dans un contexte national marqué par des avancées significatives en matière de reconnaissance des droits des personnes sourdes. En 2023, la langue des signes sud-africaine a été officiellement ajoutée à la liste des langues nationales, devenant ainsi la 12e langue officielle du pays.

    Cependant, les défis persistent. « La langue des signes n’a pas encore intégré le jargon technique de nombreux secteurs, y compris celui de l’agriculture. Cela limite les opportunités d’apprentissage et d’innovation pour nos participants », déplore Victoria.

    Malgré ces contraintes, le projet est un succès retentissant. Depuis sa création, Voiceout Deaf a étendu ses activités à plusieurs fermes dans la région de Gauteng. Ces exploitations fournissent des supermarchés locaux en produits frais, démontrant ainsi la viabilité économique de l’agriculture inclusive.

    Des retombées sociales et économiques tangibles

    Outre l’autonomisation des personnes sourdes, le projet génère des impacts sociaux considérables. Il brise les stéréotypes sur les capacités des personnes en situation de handicap et sensibilise la communauté locale à l’importance de l’inclusion.

    La réussite de Voiceout Deaf a également attiré l’attention des décideurs politiques et des organisations internationales. Plusieurs ONG ont exprimé leur intérêt à reproduire ce modèle dans d’autres régions d’Afrique, où les défis liés au handicap et à l’emploi restent aigus.

    Un avenir à cultiver avec espoir

    Pour Matebogo Victoria, l’aventure ne fait que commencer. Elle rêve d’élargir les activités de Voiceout Deaf à d’autres secteurs, comme l’élevage et la transformation alimentaire. « Nous voulons prouver que les personnes sourdes peuvent exceller dans tous les domaines, à condition qu’on leur offre les outils et le soutien nécessaires », affirme-t-elle avec détermination.

    Alors que les champs de Westonaria continuent de prospérer, ils témoignent d’un message puissant : l’inclusion n’est pas seulement un impératif moral, mais également un levier de transformation sociale et économique. Grâce à Voiceout Deaf, le silence des champs résonne aujourd’hui comme une symphonie d’espoir et de dignité retrouvée pour les personnes sourdes d’Afrique du Sud.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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