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  • Burkina Faso : Une gestion opaque des subventions des partis politiques sanctionnée par la Cour des comptes

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    Ouagadougou, décembre 2024La publication du rapport annuel 2023 de la Cour des comptes jette une lumière crue sur la gestion souvent opaque des subventions publiques par les formations politiques au Burkina Faso. Deux partis majeurs, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et le Nouveau temps pour la démocratie (NTD), se trouvent au cœur de cette tourmente. Ces derniers, bénéficiaires de montants significatifs en 2021, n’ont pas fourni les pièces justificatives exigées par la loi, suscitant une sanction sans précédent : leur exclusion du bénéfice des subventions publiques.

    Bilan de la subvention des partis politiques par la Cour des Comptes
    Bilan de la subvention des partis politiques par la Cour des Comptes

    Une situation alarmante et des montants en jeu colossaux

    Le rapport 2023 de la Cour des comptes révèle que le MPP, ancien parti au pouvoir, a perçu 271 976 726 francs CFA au titre des subventions hors campagne en 2021. Cependant, il n’a présenté aucun document détaillant l’usage de ces fonds. De son côté, le NTD, ex-parti de la majorité présidentielle, a bénéficié de 43 717 566 francs CFA, sans fournir le moindre rapport justificatif. En conséquence, la Cour exige le remboursement intégral de ces sommes, soit un total de 315 694 292 francs CFA.

    Mais ces deux partis ne sont pas des cas isolés. Selon le document, 56 acteurs politiques, parmi lesquels d’autres partis et personnalités, sont concernés par l’absence de rapports financiers accompagnés des pièces justificatives concernant les subventions reçues. Que ce soit pour les campagnes des élections législatives et présidentielle de 2020 ou pour le financement hors campagne de 2021, la situation reflète un manque criant de transparence dans la gestion des fonds publics.

    Le montant total à rembourser au Trésor public par ces entités atteint la somme astronomique de 590 446 420,672 francs CFA, une somme qui illustre l’ampleur du problème.

    Des sanctions inédites : exclusion et remboursement obligatoire

    La Cour des comptes ne s’est pas contentée de dresser un état des lieux. Pour la première fois, elle a exclu les partis politiques fautifs des prochaines subventions publiques. Une décision radicale qui traduit une volonté ferme de mettre fin à des pratiques jugées inadmissibles. En outre, la Cour a émis des décisions contraignantes exigeant le remboursement intégral des montants perçus de manière injustifiée. Ces mesures pourraient être suivies de poursuites judiciaires, ouvrant ainsi la voie à une responsabilité pénale des dirigeants politiques impliqués.

    696 millions de francs CFA à rembourser sur deux ans

    Le rapport précise également que pour les exercices 2022 et 2023, le montant cumulé des décisions de remboursement s’élève à 696 551 306,672 francs CFA, incluant 106 millions 104 886 francs CFA déjà communiqués dans le précédent rapport public de 2022. Cette accumulation de créances démontre l’ampleur du défi pour le système politique burkinabé, où la gestion des fonds publics par les partis reste une source récurrente de controverses.

    Les implications politiques et institutionnelles

    L’affaire soulève des questions profondes sur la gouvernance des partis politiques au Burkina Faso. La transparence dans l’utilisation des fonds publics, essentielle pour garantir la confiance des citoyens, semble ici gravement compromise. Cette situation pourrait également ternir davantage l’image des formations politiques auprès d’une population déjà sceptique vis-à-vis de ses dirigeants.

    Par ailleurs, cette crise reflète des carences structurelles dans le contrôle des dépenses des partis politiques. Bien que la loi exige des rapports financiers détaillés, les mécanismes de suivi et de sanction ont longtemps manqué de rigueur, favorisant des abus répétés.

    Vers un assainissement du paysage politique ?

    La fermeté affichée par la Cour des comptes pourrait marquer un tournant dans la gestion des fonds publics alloués aux partis politiques. En excluant les fautifs des futures subventions, elle envoie un message clair : l’impunité ne sera plus tolérée. Cette démarche pourrait encourager un assainissement du paysage politique, à condition qu’elle s’accompagne de réformes structurelles.

    Pour certains analystes, cette affaire pourrait également entraîner un recul de l’influence des partis traditionnels, notamment le MPP et le NTD, au profit de formations émergentes. Les prochaines élections pourraient alors refléter une recomposition politique accélérée par ces scandales financiers.

    Un enjeu pour la démocratie et la gouvernance

    Au-delà des partis politiques, cette affaire met en lumière l’importance d’une gestion rigoureuse des fonds publics dans une démocratie. Les subventions, destinées à soutenir les activités des formations politiques, doivent être utilisées pour renforcer le débat démocratique, et non pour des intérêts opaques ou personnels.

    Pour le Burkina Faso, qui traverse des défis multiples, notamment sécuritaires et économiques, cette exigence de transparence et de responsabilité est cruciale. En redressant les pratiques dans ce domaine, le pays peut espérer restaurer la confiance entre les citoyens et leurs institutions politiques.

    Cette affaire, bien que préoccupante, pourrait représenter une opportunité pour le Burkina Faso d’initier des réformes profondes visant à améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion des ressources publiques. Reste à voir si la fermeté de la Cour des comptes sera suivie d’actes concrets et de changements durables.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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