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  • Simone Gbagbo investie pour la présidentielle ivoirienne : une candidature porteuse d’ambitions et de défis

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    Le village de Moossou, niché dans la commune historique de Grand-Bassam, a été le théâtre, ce samedi 30 novembre 2024, d’un événement politique majeur en Côte d’Ivoire : l’investiture officielle de Simone Ehivet Gbagbo comme candidate à l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025. Acclamée par une foule compacte venue des quatre coins du pays, celle que l’on surnomme la « Dame de fer » a été désignée porte-étendard du Mouvement des Générations Capables (MGC), parti qu’elle a fondé en 2022.

    L’ancienne Première dame Simone Gbagbo candidate à la présidentielle de 2025 (Ph AFP-Sia Kambou)
    L’ancienne Première dame Simone Gbagbo candidate à la présidentielle de 2025 (Ph AFP-Sia Kambou)

    Cette candidature marque une étape décisive dans le parcours politique d’une femme au passé aussi complexe qu’influent. Ancienne Première dame, Simone Gbagbo se présente comme une figure de rupture, à la fois par son projet politique ambitieux et par la distance affirmée avec son ex-époux et ancien président, Laurent Gbagbo, avec qui elle a partagé les honneurs et les épreuves du pouvoir.

    Un discours d’investiture sous le signe de la transformation nationale

    Dans son allocution, Simone Gbagbo a dressé un portrait sans concession de la Côte d’Ivoire actuelle, dénonçant les fractures sociales, économiques et politiques qui, selon elle, freinent le développement du pays. « La Côte d’Ivoire a besoin d’un nouveau souffle, d’une gouvernance ancrée dans l’excellence et la justice sociale », a-t-elle déclaré, sous les applaudissements nourris de ses partisans.

    Elle a énuméré les grandes lignes de son programme, qui se veut à la fois audacieux et réaliste. La réconciliation nationale occupe une place centrale dans sa vision, avec la promesse d’une amnistie générale visant à tourner définitivement la page des crises politiques et électorales qui ont marqué l’histoire récente du pays.

    En matière économique, Simone Gbagbo prône la souveraineté alimentaire et une industrialisation ambitieuse, afin de réduire la dépendance aux importations et de transformer structurellement l’économie ivoirienne. Elle a également annoncé l’instauration de services militaire et civique obligatoires, qu’elle perçoit comme des leviers pour renforcer le patriotisme et l’unité nationale.

    Une figure controversée mais incontournable

    Simone Ehivet Gbagbo n’est pas une novice dans l’arène politique. Son engagement remonte aux années 1980, où elle militait déjà pour le multipartisme en Côte d’Ivoire. Première femme à occuper le poste de Première dame avec un rôle politique affirmé, elle a été une actrice clé des deux mandats présidentiels de Laurent Gbagbo (2000-2011).

    Cependant, son parcours est marqué par des zones d’ombre. Accusée de complicité dans les violences postélectorales de 2010-2011, elle a été condamnée à 20 ans de prison en 2015 pour atteinte à la sûreté de l’État, avant d’être libérée en 2018 à la suite d’une amnistie décrétée par le président Alassane Ouattara.

    Aujourd’hui, elle cherche à se réinventer en femme d’État autonome, détachée de l’ombre de son ancien époux. Leur séparation, officielle depuis 2021, est perçue comme le symbole d’un nouveau chapitre dans sa vie politique.

    Une coalition de l’opposition en gestation ?

    Le choix de Moossou, son village natal, pour l’investiture n’est pas anodin. Ce lieu chargé de symbolisme illustre son désir de s’appuyer sur ses racines pour porter un projet inclusif.

    Le rassemblement de samedi a été marqué par la présence de plusieurs figures de l’opposition ivoirienne, notamment le vice-président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et Charles Blé Goudé, président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep). Ce rapprochement entre différentes formations politiques laisse entrevoir la possibilité d’une coalition d’opposition pour faire face au candidat du parti au pouvoir, qui pourrait être Alassane Ouattara ou son successeur désigné.

    Simone Gbagbo a salué cette unité naissante, affirmant que « l’avenir de la Côte d’Ivoire ne peut se construire qu’avec toutes ses forces vives, unies dans un même élan de progrès et de justice ».

    Un défi de taille dans un paysage politique polarisé

    La candidature de Simone Gbagbo intervient dans un contexte politique tendu, où les blessures des crises passées ne sont pas totalement refermées. Si elle bénéficie du soutien de nombreux militants, son parcours reste controversé pour une partie de la population.

    Ses détracteurs lui reprochent un passé marqué par des discours jugés parfois belliqueux et son rôle présumé dans les violences postélectorales. Ils estiment que sa candidature risque de raviver des tensions au lieu de les apaiser.

    Pour ses partisans, en revanche, Simone Gbagbo incarne la résilience et le renouveau. Ils la présentent comme une leader capable de réconcilier les Ivoiriens tout en insufflant une dynamique de transformation profonde.

    Un programme ambitieux et des interrogations

    L’originalité du programme de Simone Gbagbo réside dans son équilibre entre réformes structurelles et propositions symboliques. La souveraineté alimentaire, l’industrialisation, et la réconciliation nationale sont autant de priorités ambitieuses, mais elles soulèvent des questions sur leur faisabilité.

    L’instauration de services militaire et civique obligatoires, en particulier, a suscité des débats. Si certains y voient une mesure nécessaire pour renforcer l’unité nationale, d’autres craignent une militarisation excessive de la société.

    Par ailleurs, la capacité de Simone Gbagbo à mobiliser un large électorat reste incertaine. Si elle bénéficie d’une base militante fidèle, elle devra convaincre au-delà de son cercle traditionnel pour espérer remporter une élection qui s’annonce très disputée.

    Vers une présidentielle historique ?

    La candidature de Simone Gbagbo à l’élection présidentielle de 2025 ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire. Première femme investie par un grand parti pour briguer la magistrature suprême, elle porte l’espoir d’un changement de paradigme dans un paysage politique dominé depuis des décennies par des figures masculines.

    Reste à savoir si la « Dame de fer » parviendra à s’imposer dans une élection où elle devra affronter des adversaires expérimentés et faire face à un électorat exigeant. Pour l’heure, son investiture à Moossou marque une étape décisive dans sa quête de pouvoir, sous le regard attentif d’une nation en quête de stabilité et de renouveau.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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