CAN 2025 : Les Étalons du Burkina Faso face au défi de la discipline et du sacrifice
Avec une qualification acquise pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc, les Étalons du Burkina Faso ont franchi une étape importante. Cependant, une récente défaite en phase éliminatoire a ravivé les interrogations sur la préparation et la discipline de l’équipe nationale. À plus d’un an de ce rendez-vous continental, les critiques constructives affluent, notamment celles d’Adama Salambéré, journaliste sportif des éditions Sidwaya et de l’Agence d’information du Burkina (AIB), qui appelle à des réformes profondes pour amener au Maroc une équipe prête à briller.

Une qualification en demi-teinte
Le parcours des Étalons lors des éliminatoires a été marqué par des performances contrastées. Si la qualification était déjà assurée avant la dernière journée, la défaite subie lors de l’ultime match a semé le doute dans l’esprit des supporters et des analystes. Pour Adama Salambéré, cette déconvenue est le reflet d’un laisser-aller préoccupant. « Les équipes qui aspirent à conquérir le trophée le plus prestigieux du continent doivent montrer une constance et une rigueur exemplaires, même lorsque les enjeux semblent moindres », soutient-il.
L’exemple des nations maghrébines, à l’image du Maroc, a été souligné pour illustrer cette constance. « Le Maroc, qualifié d’office, et d’autres équipes du Maghreb ont montré un sérieux remarquable lors de leurs derniers matchs, malgré l’absence de pression liée à la qualification », déclare le journaliste, regrettant que les Étalons n’aient pas adopté la même mentalité.
La discipline en question
Au-delà des performances sportives, c’est la discipline au sein de l’équipe qui est pointée du doigt. Plusieurs défections lors des derniers rassemblements ont mis en lumière des failles dans la gestion du groupe. « Il y a un peu de laisser-aller dans l’équipe », observe Adama Salambéré. Ce manque de rigueur pourrait, selon lui, compromettre les ambitions burkinabè sur la scène continentale.
Un aspect particulièrement critiqué est la gestion des blessures des joueurs. Le journaliste appelle à une politique plus stricte en la matière. « Si un joueur se déclare blessé, il doit se présenter en sélection pour être examiné par le staff médical des Étalons », préconise-t-il. Cette pratique permettrait d’éviter les absences non justifiées et de renforcer la confiance entre le sélectionneur, les joueurs et l’encadrement.
Des sélections à revoir
Le choix des joueurs a également été un sujet de débat. Adama Salambéré fustige les sélections qu’il qualifie de « complaisance », soulignant les limites affichées par certains remplaçants lors du match contre le Malawi. Pour maximiser les chances de succès, il insiste sur la nécessité de convoquer les joueurs les plus en forme du moment, en mettant de côté tout favoritisme.
« Le sélectionneur Brama Traoré doit s’appuyer sur une politique de mérite stricte, en sélectionnant des joueurs capables de répondre aux exigences des grandes compétitions », insiste-t-il. Cette approche, estime-t-il, renforcerait la compétitivité du groupe et créerait une saine émulation au sein de l’équipe.
Le défi tactique et physique
Sur le plan purement sportif, les Étalons doivent également relever des défis de taille pour rivaliser avec les meilleures nations africaines. « Chaque compartiment du jeu mérite une attention particulière », avertit le journaliste. La défense, bien que solide dans l’ensemble, devra se préparer à affronter des attaques rapides et techniques, notamment celles des équipes nord-africaines et ouest-africaines.
Au milieu de terrain, la transition entre la récupération et l’attaque devra être fluidifiée, tandis que l’efficacité offensive reste un point à améliorer. « Le potentiel est là, mais il faut un encadrement rigoureux pour transformer ce potentiel en résultats », affirme Adama Salambéré.
La CAN 2025 se déroulant en hiver, les conditions climatiques seront également un facteur déterminant. Les Étalons devront s’adapter à un calendrier compact et à des conditions de jeu potentiellement éprouvantes, ce qui exigera une préparation physique minutieuse.
Un appel au sacrifice
Pour Adama Salambéré, la clé du succès réside dans l’état d’esprit du groupe. « Il faut envoyer à la CAN une équipe disciplinée prête au sacrifice », martèle-t-il. Ce sacrifice se traduit par une implication totale des joueurs, une discipline exemplaire et une volonté inébranlable de défendre les couleurs nationales, quel que soit l’adversaire ou la situation.
La notion de sacrifice s’applique également au staff technique, qui doit être prêt à prendre des décisions difficiles pour le bien de l’équipe. « Aucun joueur ne doit être intouchable, et chaque décision doit être guidée par l’objectif ultime : la victoire », insiste-t-il.
Une opportunité historique
La CAN 2025 représente une occasion unique pour le Burkina Faso de s’imposer comme une puissance du football africain. Avec des joueurs talentueux tels que Bertrand Traoré, Edmond Tapsoba et Lassina Traoré, les Étalons disposent d’une génération capable de marquer l’histoire. Toutefois, le succès ne sera possible que si l’équipe aborde la compétition avec une préparation rigoureuse et un état d’esprit conquérant.
« Nous avons les moyens d’aller loin, mais cela dépendra de notre capacité à tirer les leçons des erreurs passées et à bâtir une équipe unie et disciplinée », conclut Adama Salambéré.
Conclusion
La route vers la CAN 2025 est encore longue, mais les défis à relever sont nombreux et pressants. Entre discipline, rigueur et sacrifice, les Étalons doivent se montrer à la hauteur des attentes de tout un pays. À travers les critiques constructives d’Adama Salambéré, c’est un appel à l’excellence qui est lancé, afin que le Burkina Faso puisse, peut-être, écrire l’une des plus belles pages de son histoire footballistique au Maroc.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon