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  • Haïti : Alix Didier Fils-Aimé investi Premier ministre dans un climat politique tendu

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    Le 18 novembre 2024, Haïti a connu un tournant politique majeur avec l’investiture d’Alix Didier Fils-Aimé, nouvellement nommé Premier ministre par le Conseil présidentiel de transition. Cette nomination survient après une série de turbulences politiques qui ont conduit à la révocation de son prédécesseur, Garry Conille, dans un contexte de crise politique et de profondes tensions sociales.

    Haïti - Le nouveau gouvernement prête serment (Photo-AP)
    Haïti – Le nouveau gouvernement prête serment (Photo-AP)

    Dans un climat d’instabilité, marqué par des conflits internes et des défis d’ordre sécuritaire et économique, la prise de fonction de Fils-Aimé est perçue comme un acte d’espoir et un appel à la réconciliation nationale. Cependant, les défis auxquels il devra faire face sont colossaux. La situation politique de l’île, déjà fragile, a été exacerbée par des luttes de pouvoir, des scandales de corruption et une insécurité galopante qui rend chaque décision du gouvernement susceptible de mettre en péril l’avenir du pays.

    Une nouvelle équipe de gouvernement face à une crise persistante

    L’un des principaux actes symboliques de la journée a été l’investiture des nouveaux membres du gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé. En tout, 18 ministres, dont quatre femmes, et un secrétaire d’État, ont formé ce cabinet aux contours plutôt larges. Contrairement à son prédécesseur, Garry Conille, qui avait opté pour un gouvernement restreint de 14 ministres, le Premier ministre Fils-Aimé a choisi de créer une équipe plus étoffée, un choix qui pourrait témoigner de sa volonté de donner une représentation large à tous les secteurs de la société haïtienne dans un climat de réconciliation nationale.

    Dans son discours inaugural, Alix Didier Fils-Aimé a souligné que son mandat serait axé sur la restauration de l’ordre démocratique, la lutte contre l’insécurité et la reconstruction du pays. « Notre mission est claire : nous devons redonner de l’espoir à notre peuple en affrontant avec détermination les défis majeurs auxquels Haïti est confronté », a-t-il déclaré. Cependant, derrière ces mots d’espoir, la réalité sur le terrain semble tout autre. Le pays est plongé dans une crise multiforme où l’insécurité, l’instabilité politique et les inégalités économiques semblent insurmontables.

    Une transition politique agité et marquée par des conflits internes

    La nomination de Fils-Aimé n’a pas été un processus simple. Il fait en effet partie d’un gouvernement de transition instauré par le Conseil présidentiel de transition (CPT), un organe temporaire créé en avril 2024 pour restaurer l’ordre constitutionnel et choisir un Premier ministre capable de sortir Haïti de la crise. Mais ce conseil a rapidement été miné par des divisions internes et des luttes de pouvoir qui ont exacerbé les tensions politiques.

    Les désaccords entre le CPT et Garry Conille ont atteint leur apogée en novembre 2024, lorsque l’ancien Premier ministre a publiquement exigé la démission de trois membres du conseil, qu’il accusait d’être impliqués dans un scandale de corruption. Ce geste, jugé irréfléchi par certains observateurs politiques, a eu l’effet de précipiter sa chute. Ces trois membres du CPT, qui détenaient un droit de vote, se sont alliés à d’autres pour signer la résolution actant la révocation de Garry Conille. L’ancien Premier ministre a alors quitté ses fonctions pour la seconde fois, après une première éviction en 2012, provoquée par un conflit similaire avec le président de l’époque.

    Certains analystes ont qualifié les démarches de Conille de « suicidaires », estimant que son obstination à s’attaquer publiquement aux membres du conseil a nui à sa crédibilité et fragilisé sa position. D’autres estiment que son éviction est symptomatique des fractures profondes qui gangrènent les institutions haïtiennes.

    Un gouvernement qui doit répondre à des attentes élevées

    La tâche d’Alix Didier Fils-Aimé est d’autant plus complexe qu’il doit désormais naviguer dans un environnement politique fracturé. En tant qu’ancien responsable de la Chambre de commerce, il devra également relever le défi de stimuler l’économie haïtienne, qui se trouve dans un état de délabrement avancé. Le pays fait face à une grave crise économique, exacerbée par des années de mauvaise gestion, de corruption et d’absence de réformes structurelles. Le taux de chômage est élevé, l’inflation grève le pouvoir d’achat des Haïtiens, et les infrastructures publiques sont dans un état de dégradation avancé.

    Cependant, la priorité immédiate d’Alix Didier Fils-Aimé sera d’affronter l’insécurité croissante. Haïti, autrefois un havre de stabilité dans la région, est aujourd’hui plongée dans une spirale de violence alimentée par les gangs armés. Ces groupes criminels ont pris le contrôle de vastes secteurs du pays, rendant la vie quotidienne de millions de citoyens extrêmement difficile. La population est exposée aux kidnappings, aux violences armées et aux attaques, ce qui a eu des répercussions dévastatrices sur les activités économiques et sociales.

    Dans ce contexte, la lutte contre l’insécurité devra être au cœur des priorités du gouvernement Fils-Aimé, tout en assurant la mise en œuvre des réformes économiques et politiques promises.

    Les défis liés à la gouvernance et à la transition démocratique

    Le cadre politique et institutionnel du pays demeure profondément fragilisé. L’absence d’un véritable État de droit, les réformes institutionnelles en suspens et l’incapacité de l’administration à instaurer une gouvernance transparente pèsent lourdement sur la crédibilité des autorités de transition. La majorité des Haïtiens, déçus par les échecs répétés des précédents gouvernements, nourrit des attentes élevées quant à la capacité du gouvernement de Fils-Aimé à renouer avec une gestion saine et à redonner confiance aux citoyens.

    Le Premier ministre, conscient de ces défis, a exprimé son engagement à promouvoir une réconciliation nationale, tout en insistant sur la nécessité de lutter contre la corruption et de rétablir l’ordre dans les institutions. Toutefois, de nombreux observateurs estiment que la réussite de cette transition dépendra de la capacité des dirigeants à travailler de manière collective, à réduire les tensions politiques internes et à répondre aux demandes urgentes de la population.

    Conclusion : L’espoir d’un renouveau dans un pays en crise

    L’investiture d’Alix Didier Fils-Aimé à la tête du gouvernement haïtien symbolise un tournant dans une période de turbulences politiques et sociales. Bien qu’il ait pris ses fonctions dans un contexte particulièrement difficile, avec une économie en crise, des tensions politiques internes et une insécurité galopante, le nouveau Premier ministre a une occasion historique de restaurer la confiance du peuple haïtien.

    Mais pour ce faire, il devra faire face à une multitude de défis : renforcer les institutions, instaurer un dialogue inclusif entre toutes les forces vives du pays, et surtout lutter contre l’impunité et les gangs armés. Les Haïtiens attendent des actions concrètes et efficaces, non seulement pour restaurer la stabilité, mais aussi pour poser les bases d’un avenir meilleur, loin des tumultes du passé. Dans les mois à venir, il sera crucial de suivre de près la mise en œuvre des réformes promises par le gouvernement et d’observer si Haïti pourra se relever de cette crise prolongée et redonner de l’espoir à ses citoyens.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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