la Sécurité et le bien-être des communautés frontalières au Burkina Faso
Ouagadougou, Burkina Faso — Dans un contexte de défis migratoires et sécuritaires sans précédent, le Ministre de la Sécurité, le Commissaire divisionnaire de Police Mahamadou Sana, a reçu ce lundi 4 novembre 2024 à Ouagadougou Madame Aissatou Guisse, Représentante Résidente de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Burkina Faso. Cet échange, qualifié de fructueux et prometteur par les observateurs, s’est articulé autour des projets de l’OIM en collaboration avec le ministère de la Sécurité, ainsi que des perspectives de développement pour répondre aux besoins des populations frontalières vulnérables.

Des actions concertées pour accompagner les communautés frontalières
Au cours de cette rencontre, Madame Guisse a dressé un panorama des initiatives de l’OIM au Burkina Faso, initiatives qui s’inscrivent dans une logique d’accompagnement des efforts gouvernementaux en matière de gestion des migrations et de renforcement de la sécurité aux frontières. Elle a rappelé que les régions frontalières constituent une priorité pour l’OIM, l’organisation ayant constaté l’urgence de soutenir les communautés locales, souvent marginalisées et premières affectées par les vagues d’insécurité.
« Nous concentrons nos efforts dans les zones frontalières pour appuyer le gouvernement burkinabè dans ses priorités, notamment sur le plan structurel. Il est crucial de renforcer l’accès aux services sociaux pour ces communautés éloignées, qui, de par leur position géographique, sont les premiers remparts face aux diverses menaces régionales », a expliqué Madame Guisse. Ce soutien implique non seulement des initiatives de développement économique, mais également des programmes de protection sociale, visant à améliorer les conditions de vie de ces populations en difficulté.
Renforcement des liens entre le Burkina Faso et ses voisins : Une priorité de l’OIM
L’un des points saillants de la discussion a été l’importance de promouvoir des relations de bon voisinage aux frontières du Burkina Faso avec les pays limitrophes, notamment le Bénin, le Togo, et la Côte d’Ivoire. Madame Guisse a évoqué la nécessité d’encourager un dialogue transfrontalier efficace, en partenariat avec les gouvernements de ces nations, afin de garantir la paix et la coopération dans ces régions souvent fragiles.
« La collaboration avec les voisins régionaux du Burkina Faso est essentielle pour construire un environnement harmonieux et sécurisé aux frontières. Cette coopération vise à permettre un contrôle efficace des flux migratoires tout en assurant la libre circulation des biens et des personnes de manière encadrée », a précisé Madame Guisse. Pour ce faire, l’OIM projette d’intensifier ses initiatives de renforcement des capacités, notamment auprès des agents frontaliers et des communautés locales, qui jouent un rôle crucial dans la sécurité et la stabilité de ces zones.
Le soutien de l’OIM pour un environnement de sécurité inclusive
En réponse aux préoccupations du Ministre de la Sécurité, Madame Guisse a rappelé les projets déjà en cours, axés sur l’amélioration des infrastructures locales et l’augmentation de l’accès aux services de base dans les zones frontalières. L’OIM met l’accent sur une approche holistique, intégrant la sécurité, le développement et l’inclusion sociale. Parmi ces projets figurent des formations pour les forces de l’ordre locales, des programmes de sensibilisation auprès des communautés et des initiatives visant à favoriser la coexistence pacifique et la résilience communautaire.
Le Ministre Sana, tout en saluant les efforts de l’OIM, a souligné l’importance de poursuivre un dialogue constructif avec les populations locales, élément clé dans la lutte contre les menaces régionales, y compris le terrorisme. Il a insisté sur la nécessité de concevoir des projets capables de répondre efficacement aux besoins concrets des habitants de ces régions, soulignant que la sécurité frontalière ne peut être dissociée du développement socio-économique.
« Les défis auxquels nous faisons face sont immenses, mais le soutien de l’OIM nous donne les moyens de mettre en œuvre des actions concrètes qui protègent et autonomisent nos citoyens. Nous sommes convaincus que le développement et la sécurité vont de pair », a-t-il déclaré.
Des projets futurs orientés vers le développement humain et la protection sociale
Madame Guisse a également exprimé le souhait de l’OIM de lancer de nouveaux programmes pour répondre aux besoins croissants des populations frontalières. Elle a évoqué des projets d’amélioration des infrastructures communautaires, l’extension des services de santé et d’éducation, ainsi que des actions pour faciliter l’intégration socio-économique des personnes déplacées internes, souvent vulnérables et en quête de stabilité.
Les nouvelles initiatives de l’OIM s’orienteront également vers la création d’opportunités d’emploi pour les jeunes de ces zones reculées, afin de lutter contre la précarité économique, souvent à l’origine de l’instabilité. Ces programmes pourraient inclure des formations professionnelles en partenariat avec le secteur privé, ainsi que des initiatives de soutien aux microentreprises, pour renforcer le tissu économique local.
Un partenariat durable pour un Burkina Faso résilient
La rencontre entre le Ministre Sana et Madame Guisse a réaffirmé l’engagement de l’OIM à travailler de concert avec le Burkina Faso pour le renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale. Les deux responsables ont convenu de la nécessité de maintenir une collaboration constante, tant au niveau stratégique qu’opérationnel, afin d’atteindre des résultats concrets. Ce partenariat s’inscrit dans une vision à long terme, visant à renforcer les capacités nationales et à promouvoir un développement équilibré entre les différentes régions du pays.
L’OIM, à travers son expertise et ses ressources, se veut un partenaire solide pour le Burkina Faso, en l’accompagnant dans ses efforts de consolidation de la paix et de promotion du bien-être des citoyens. Avec cette rencontre, l’organisation et le gouvernement burkinabè jettent les bases d’une coopération renforcée, alliant sécurité et développement pour le bénéfice des communautés frontalières, véritables sentinelles de la nation.
Des communautés au cœur des préoccupations
Enfin, le Ministre de la Sécurité a exprimé sa satisfaction quant à l’orientation des actions de l’OIM, qui visent à placer les communautés au centre des efforts de développement. « La sécurité des populations ne peut être garantie sans leur bien-être. Nos communautés doivent être des acteurs à part entière de ce processus, et nous nous réjouissons de la vision humaniste que porte l’OIM », a-t-il conclu.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon