Bobo-Dioulasso, le 2 novembre 2024 — Dans un contexte où les défis sécuritaires, économiques et sociaux se multiplient au Sahel, la Coalition des Jeunes Acteurs pour le Développement (COJAD), en partenariat avec l’Union Panafricaine de la Jeunesse (UPJ), a inauguré à Bobo-Dioulasso une initiative inédite : le premier Forum régional des jeunes leaders. Réunis sous le thème « Apports et contributions des jeunes pour le renforcement de la paix, de la sécurité et du développement durable dans l’AES », des centaines de jeunes venus des quatre coins du Burkina Faso et des pays voisins de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont débattu, échangé et esquissé des pistes d’engagement concret en faveur de la stabilité et du progrès dans la région.

Une jeunesse résolument engagée pour la paix et le civisme

Dans une salle comble, Abdoul Aziz Sidibé, président du comité d’organisation du forum, a ouvert les travaux en insistant sur l’urgence d’une implication collective des jeunes dans les enjeux de paix et de sécurité. « Quand les jeunes s’unissent pour la paix et le développement, ils deviennent les piliers d’une nation prospère », a-t-il affirmé avec ferveur, soulignant que la jeunesse représente une force incontournable pour bâtir un avenir harmonieux au Sahel.

Pour la COJAD, l’ambition de ce forum est de créer un cadre de dialogue et d’échange structuré, permettant aux jeunes de s’informer, de s’exprimer et de développer leur potentiel de leadership. Ce cadre, pensé comme un incubateur d’idées et de solutions, vise à doter les jeunes d’outils concrets pour devenir des acteurs de changement au sein de leurs communautés. « Pour lier la paix et le développement, il faut que les jeunes se mettent ensemble main dans la main avant de parler de paix et de développement dans les pays de l’AES », a ajouté Abdoul Aziz Sidibé, rappelant le rôle vital des jeunes dans la cohésion sociale et la résilience communautaire.

Un forum axé sur le dialogue et la construction de solutions concrètes

Le forum s’est articulé autour de plusieurs conférences et ateliers participatifs, offrant un espace d’apprentissage et de réflexion aux jeunes leaders. La conférence inaugurale, animée par le conférencier Omar Cissé, a abordé les défis actuels auxquels fait face l’AES, en particulier les questions de sécurité et de cohésion sociale. M. Cissé a encouragé les jeunes à embrasser une mentalité de solidarité active, insistant sur l’importance d’une union forte pour préserver la stabilité régionale : « Il est essentiel que les jeunes prennent conscience des avantages d’une telle cohésion et qu’ils s’engagent activement pour le bien-être de leur nation. »

Ces échanges ont permis aux participants de partager des expériences, mais aussi d’élaborer des stratégies pour renforcer la paix au sein de leurs communautés. Les discussions se sont concentrées sur des initiatives de promotion du civisme, de la tolérance et du dialogue intercommunautaire. Les jeunes ont ainsi pu mesurer l’impact que des actions concertées et positives peuvent avoir sur la lutte contre les tensions et les violences qui ébranlent la région.

Le soutien des autorités, un levier pour le succès des initiatives de la jeunesse
Le forum a également été marqué par la présence de représentants gouvernementaux, venus apporter leur appui à cette initiative d’envergure. Représentant le ministre de la Jeunesse, Kusavie Crépin Somda, directeur provincial de la jeunesse du Houet, a tenu à saluer la pertinence du thème et l’initiative de la COJAD et de l’UPJ. « L’importance d’une telle conférence n’est plus à démontrer au regard des défis actuels auxquels font face les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) », a-t-il déclaré, soulignant que les autorités sont pleinement conscientes du potentiel de la jeunesse et de son rôle déterminant dans la consolidation de la paix et de la stabilité.

Ce soutien institutionnel réaffirme la place de la jeunesse dans l’agenda national, une jeunesse perçue non seulement comme un héritage, mais aussi comme une force motrice pour l’avenir. La présence des autorités au forum, en tant qu’observateurs et facilitateurs, a été un signal fort de l’engagement gouvernemental à accompagner les jeunes dans leur démarche d’autonomisation et de responsabilité citoyenne.

Actions citoyennes et initiatives de terrain : le forum comme catalyseur de changement

Au-delà des débats et échanges, le forum a donné lieu à des actions concrètes, symboliques de l’engagement des jeunes pour l’amélioration de leur environnement immédiat. Une séance de salubrité a été organisée au centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Lafiabougou, dans le secteur 20 de Bobo-Dioulasso. Cette action, visant à améliorer les conditions sanitaires de cet établissement, a également été l’occasion de sensibiliser la jeunesse à l’importance de l’engagement citoyen et du respect des infrastructures publiques.

En clôture du forum, les participants ont assisté à la « Nuit de l’excellence de la jeunesse africaine », un événement honorant des jeunes ayant fait preuve d’initiatives remarquables dans divers domaines, allant de l’entrepreneuriat social à l’innovation technologique. Cette célébration visait à encourager l’ensemble des jeunes leaders à poursuivre leurs efforts pour le développement de leurs communautés, tout en reconnaissant l’impact positif de l’engagement individuel et collectif.

En conclusion : vers une jeunesse consciente, active et engagée pour le futur de l’AES

La première édition du Forum régional des jeunes leaders aura marqué les esprits, tant par l’enthousiasme des participants que par la profondeur des échanges. Avec une jeunesse consciente de ses responsabilités et prête à relever les défis, le Sahel trouve là une nouvelle génération de leaders, motivés par des valeurs de paix, de civisme et de développement durable.

L’ambition des organisateurs, portée par la COJAD et l’UPJ, est désormais de faire de ce forum un rendez-vous annuel, un espace incontournable pour la jeunesse de l’AES, propice à la formation, à l’inspiration et à la mise en commun d’initiatives pour un avenir meilleur. Plus qu’un simple rassemblement, le forum a été une déclaration d’engagement, une affirmation du potentiel inestimable de la jeunesse burkinabè et sahélienne à bâtir un futur de paix et de prospérité.

Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon