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    Casablanca, 1er novembre 2024Fouad Abdelmoumni, un économiste marocain de renom et fervent défenseur des droits de l’homme, a été placé en détention à Casablanca après avoir formulé des critiques virulentes à l’égard du gouvernement sur les réseaux sociaux. Cette arrestation intervient dans un climat tendu, alors que le président français Emmanuel Macron effectuait une visite officielle au Maroc, une occasion qui a suscité des tensions et des interrogations quant à l’engagement de Paris en matière de droits humains dans le royaume nord-africain.

    Le président français Emmanuel Macron salue les Marocains après avoir prononcé un discours au Parlement, dans la capitale Rabat, le 29 octobre 2024 - Copyright © africanews - Mosa'ab Elshamy/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
    Le président français Emmanuel Macron salue les Marocains après avoir prononcé un discours au Parlement, dans la capitale Rabat, le 29 octobre 2024 – Copyright © africanews – Mosa’ab Elshamy/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

    Une arrestation controversée

    Les procureurs marocains ont appréhendé Abdelmoumni mercredi dernier, l’accusant de diffusion de fausses informations et d’accusations injustifiées envers d’autres personnes sur les réseaux sociaux. Si la justice venait à le condamner, il risquerait jusqu’à cinq ans de prison en vertu des lois sur la cybercriminalité. L’Association marocaine de soutien aux prisonniers politiques a dénoncé cette arrestation, la qualifiant d’arbitraire et de représailles contre les positions audacieuses de l’économiste, soulignant qu’elle s’inscrit dans une série de harcèlements orchestrés par les autorités à l’encontre des militants politiques et des défenseurs des droits humains.

    « Cette arrestation représente une nouvelle escalade dans la politique de répression des autorités à l’encontre des militants politiques et des droits de l’homme dans le pays », a déclaré l’association dans un communiqué. Pour beaucoup, cette intervention illustre le climat d’intimidation qui plane sur les voix critiques au Maroc, particulièrement dans un contexte où le pays cherche à maintenir une image positive lors des visites diplomatiques.

    Les accusations et les circonstances de l’arrestation

    Fouad Abdelmoumni, 66 ans, n’est pas un inconnu dans le milieu des droits de l’homme au Maroc. Ancien prisonnier politique, il a été arrêté et torturé pendant l’ère répressive du roi Hassan II, connue sous le nom d’« Années de plomb ». Depuis lors, il est devenu un fervent défenseur des droits humains et a publiquement soutenu les mouvements pour la démocratie au Maroc, notamment pendant le printemps arabe et le mouvement « Hirak » de 2017.

    La veille de son arrestation, Abdelmoumni avait critiqué le Maroc sur les réseaux sociaux, affirmant que le royaume utilisait des méthodes telles que l’espionnage pour faire pression sur la France en matière de coopération sur l’immigration clandestine. Cette critique a été mal accueillie par les autorités, qui voient dans ses déclarations une menace à l’ordre établi.

    Il est important de noter qu’Abdelmoumni n’a pas encore été officiellement inculpé, mais il devrait comparaître devant le tribunal vendredi. Selon son avocate, Souad Brahma, les charges qui pèsent sur lui pourraient être directement liées à son dernier billet sur les réseaux sociaux. « Il a été arrêté pour avoir exprimé son opinion, ce qui constitue une violation flagrante de son droit à la liberté d’expression », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’accès à son client lui a été refusé, malgré l’autorisation du tribunal.

    Le contexte politique et diplomatique

    L’arrestation d’Abdelmoumni se produit alors que Emmanuel Macron s’est rendu à Rabat pour une visite officielle, lors de laquelle il a rencontré le roi Mohammed VI et d’autres dirigeants marocains. Bien que Macron ait exprimé son intention d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre la France et le Maroc, son silence sur les droits de l’homme durant sa visite a été noté avec inquiétude par les observateurs.

    Les relations entre Paris et Rabat ont été marquées par des tensions dans le passé, mais les deux pays ont récemment renforcé leurs liens politiques et économiques. Cette semaine, plusieurs accords économiques ont été signés, touchant des domaines allant des transports à l’infrastructure de dessalement. Dans ce contexte, Macron a réitéré son soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental contesté, une question sensible qui alimente le ressentiment dans la région.

    Les implications de l’arrestation

    L’arrestation d’Abdelmoumni soulève des questions essentielles sur la liberté d’expression au Maroc. Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé l’utilisation d’outils de répression, notamment le logiciel israélien Pegasus, pour surveiller les militants des droits de l’homme, y compris Abdelmoumni. Ce dernier a fait l’objet d’une attention particulière dans un rapport de Human Rights Watch de 2022, qui a souligné le ciblage systématique des critiques par les autorités marocaines.

    L’arrestation d’Abdelmoumni, combinée à d’autres incidents similaires, reflète un climat de peur et de répression qui sévit au Maroc. La façon dont cette situation évoluera pourrait avoir des répercussions sur les relations entre le Maroc et ses partenaires internationaux, en particulier dans un contexte où la communauté internationale devient de plus en plus vigilante vis-à-vis des violations des droits de l’homme.

    Conclusion : Vers une mobilisation pour les droits de l’homme

    En conclusion, l’arrestation de Fouad Abdelmoumni est emblématique des tensions qui existent entre les aspirations à la démocratie et à la défense des droits humains d’une part, et le désir des autorités marocaines de maintenir un contrôle ferme sur la dissidence d’autre part. À un moment où les relations franco-marocaines sont en pleine redéfinition, cette affaire rappelle l’importance cruciale de l’engagement envers les droits de l’homme dans le discours international.

    La communauté internationale, et particulièrement la France, doit porter une attention particulière à la situation des droits de l’homme au Maroc, en s’assurant que les voix critiques ne soient pas étouffées au nom de la stabilité politique. L’arrestation d’Abdelmoumni pourrait bien être le catalyseur d’une nouvelle mobilisation en faveur des droits de l’homme au Maroc, mettant en lumière les luttes des militants et leur détermination à défendre la liberté d’expression face à la répression.

    RADIO TANKONNON 

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