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  • Mali : Assimi Goïta, nouveau général d’armée, s’inscrit dans la lignée des grandes figures militaires du pays

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    Bamako, 24 octobre 2024C’est une étape historique dans la vie politique et militaire du Mali qui vient d’être franchie. Le Président de la transition, Assimi Goïta, a été promu au rang de général d’armée, devenant ainsi le plus haut gradé de l’armée malienne. Avec cette distinction suprême de général 5 étoiles, Goïta entre dans l’histoire en tant que troisième général d’armée du Mali, succédant aux figures emblématiques des anciens présidents Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré.

    Assimi Goïta
    Assimi Goïta

    Cette promotion revêt une signification particulière, tant pour la carrière de cet homme, qui incarne aujourd’hui la volonté d’une nouvelle ère de stabilité et de souveraineté au Mali, que pour l’armée malienne, qui traverse des moments cruciaux dans sa lutte contre le terrorisme et les défis internes. Assimi Goïta s’impose désormais comme une figure centrale de l’État malien, symbolisant à la fois la continuité de l’autorité militaire et l’espoir d’un avenir plus sûr et prospère pour son pays.

    Assimi Goïta : Un parcours militaire au sommet

    Né en 1983 à Bamako, Assimi Goïta a gravi les échelons de la hiérarchie militaire malienne avec une détermination et une rigueur qui lui ont valu le respect de ses pairs et de la nation. Dès son jeune âge, il intègre les rangs des forces armées, où il se distingue par son sens aigu du devoir et de la discipline. Formé dans les meilleures écoles militaires du Mali et de l’étranger, Goïta se spécialise dans les opérations spéciales, un domaine qui le prépare aux missions délicates et complexes auxquelles il sera confronté.

    C’est au sein du prestigieux Bataillon des Forces Spéciales que Goïta forge sa réputation d’homme de terrain, toujours au cœur de l’action, notamment dans la lutte contre les groupes terroristes au nord du Mali. Ses missions sur le terrain, ses compétences tactiques et sa capacité à inspirer ses hommes en ont fait un leader respecté, à la fois par ses subordonnés et ses supérieurs.

    Le tournant décisif de sa carrière intervient le 18 août 2020, lorsque, à la tête du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), il renverse le président Ibrahim Boubacar Keïta, accusé de mauvaise gestion et d’incapacité à répondre aux défis sécuritaires. Ce coup d’État, bien que controversé sur la scène internationale, trouve un écho favorable au sein d’une grande partie de la population malienne, fatiguée par l’instabilité chronique et l’insécurité galopante.

    La symbolique d’un général d’armée dans l’histoire du Mali

    Avec sa récente promotion au rang de général d’armée, Assimi Goïta rejoint un cercle restreint dans l’histoire militaire et politique du Mali. Avant lui, seuls deux autres hommes avaient reçu ce titre prestigieux : Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré, deux figures qui ont marqué des époques charnières du Mali contemporain.

    Moussa Traoré, qui a dirigé le Mali d’une main de fer de 1968 à 1991, fut le premier à porter ce grade. L’ancien président, issu des rangs de l’armée, a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire et a incarné pendant plus de deux décennies une gestion autoritaire, souvent critiquée pour son manque de libertés démocratiques, mais qui a aussi laissé l’empreinte d’un dirigeant soucieux de la stabilité de l’État.

    Quant à Amadou Toumani Touré, souvent appelé « ATT », il est considéré comme le père de la démocratie malienne. Lui aussi issu des forces armées, ATT a joué un rôle crucial en 1991 en renversant le régime de Moussa Traoré et en organisant la transition démocratique qui a permis la tenue des premières élections libres au Mali. Général d’armée à son tour, il a été élu président en 2002, après une période transitoire marquée par son leadership, et a dirigé le pays jusqu’à son renversement en 2012.

    Aujourd’hui, Assimi Goïta s’inscrit dans cette lignée de chefs militaires devenus dirigeants politiques, mais dans un contexte radicalement différent. Contrairement à ses prédécesseurs, Goïta doit composer avec un Mali confronté à des défis de sécurité beaucoup plus complexes, où l’insurrection djihadiste, l’instabilité régionale et les divisions internes menacent l’intégrité même de l’État.

    Une armée au cœur des défis sécuritaires

    La promotion d’Assimi Goïta intervient à un moment où l’armée malienne est engagée dans une guerre longue et difficile contre les groupes armés terroristes qui sévissent dans le Sahel. Depuis 2012, le Mali est en proie à une insécurité persistante, exacerbée par la présence d’organisations terroristes affiliées à Al-Qaïda et à l’État islamique. La rébellion touareg, qui avait initialement déclenché cette instabilité, s’est rapidement mêlée à une insurrection djihadiste, plongeant le pays dans une spirale de violence qui ne cesse de s’étendre.

    Pour Assimi Goïta, la situation sécuritaire du Mali exige une refonte complète de l’appareil militaire et une mobilisation sans précédent des ressources humaines et matérielles. Depuis son accession au pouvoir, il a entrepris des réformes visant à moderniser les forces armées maliennes, en renforçant leurs capacités opérationnelles et en multipliant les partenariats internationaux, notamment avec la Russie, dans un contexte de rupture progressive avec les anciennes puissances coloniales comme la France.

    Sa vision pour l’armée malienne est celle d’une force capable non seulement de défendre les frontières du pays, mais aussi de participer activement à la sécurisation du Sahel, une région devenue un bastion du terrorisme international. À cet égard, la promotion de Goïta au grade de général d’armée symbolise l’importance qu’il accorde au renforcement de l’armée comme pilier de la souveraineté et de la stabilité du Mali.

    Les défis politiques d’un général-président

    Si Assimi Goïta est aujourd’hui salué pour ses succès sur le plan militaire, ses défis politiques restent colossaux. La transition qu’il dirige, entamée après le coup d’État de 2020, a été marquée par des tensions avec la communauté internationale, en particulier avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a imposé des sanctions en raison des retards dans la mise en place d’un calendrier électoral.

    Néanmoins, Assimi Goïta a su gagner en légitimité auprès de nombreux Maliens, qui voient en lui un dirigeant déterminé à restaurer l’intégrité du territoire national et à libérer le pays de l’emprise des puissances étrangères. Sa promotion au rang de général d’armée, au-delà de son aspect militaire, est perçue comme une reconnaissance de son rôle central dans la refondation de l’État malien.

    L’avenir du Mali sous le commandement d’Assimi Goïta

    Assimi Goïta, général d’armée et président de la transition, incarne aujourd’hui un Mali en quête de renouveau. Face aux multiples crises, tant sécuritaires que politiques, il devra continuer à naviguer entre son héritage militaire et les exigences de la gouvernance civile. Sa récente promotion constitue un symbole fort de son autorité, mais elle lui impose également une responsabilité immense : celle de mener le pays vers une stabilité durable, tout en assurant la transition démocratique que le peuple malien attend.

    Dans un contexte international marqué par des alliances mouvantes et des tensions géopolitiques, Goïta devra également équilibrer ses relations avec les partenaires internationaux tout en affirmant la souveraineté du Mali. En tant que général d’armée, il est désormais le garant de la défense nationale, mais aussi un acteur clé dans la réconciliation et la reconstruction de l’unité nationale, mise à mal par des années de conflits internes.

    Ce 24 octobre 2024 marque donc non seulement la consécration d’une carrière militaire exemplaire, mais aussi un tournant dans l’histoire politique du Mali. Assimi Goïta, en devenant général d’armée, entre dans le panthéon des grands dirigeants militaires du pays, avec la lourde tâche d’assurer la pérennité et la stabilité d’un Mali qui aspire à la paix et à la prospérité.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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