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  • Air Sénégal se repositionne en Afrique de l’Ouest : une nouvelle ligne entre Dakar et Ouagadougou à partir du 28 octobre

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    Dakar, 24 octobre 2024Dans le cadre d’une stratégie de réorganisation visant à surmonter ses difficultés financières et opérationnelles, la compagnie nationale Air Sénégal a annoncé l’ouverture d’une nouvelle ligne directe entre Dakar et Ouagadougou, prévue pour le 28 octobre 2024. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de renforcer la connectivité intra-africaine, en misant particulièrement sur le corridor ouest-africain, où la demande en matière de transport aérien connaît une progression constante.

    Air Sénégal
    Air Sénégal

    L’annonce, relayée par l’Agence Ecofin, révèle que quatre vols hebdomadaires seront opérés entre les capitales sénégalaise et burkinabè. Ce nouveau service permettra d’ouvrir une passerelle aérienne directe entre ces deux pôles régionaux, comblant ainsi un manque souvent ressenti par les voyageurs et les opérateurs économiques, en particulier dans un contexte où les échanges commerciaux et les mouvements migratoires entre les pays ouest-africains s’intensifient.

    Cette liaison, qui reliera Dakar à Ouagadougou en seulement trois heures de vol, offrira une alternative aux multiples escales actuellement nécessaires sur d’autres compagnies opérant sur ce trajet. Le lancement de cette nouvelle route intervient dans un contexte complexe pour Air Sénégal, une compagnie engagée dans un processus de restructuration, mais aussi dans une bataille pour sa survie et sa pérennité dans un marché de plus en plus compétitif.

    Une stratégie de recentrage : priorité aux liaisons régionales

    Face à des difficultés financières récurrentes et à des pertes cumulées dues à la crise mondiale de l’aviation post-COVID, Air Sénégal a dû revoir son modèle économique en profondeur. Cette réorganisation s’est traduite par la suspension de plusieurs de ses routes internationales les plus coûteuses, notamment les liaisons vers des destinations phares telles que New York, Lisbonne et Marseille. Le retour vers un focus régional apparaît donc comme une tentative pragmatique de reconquête du marché ouest-africain, qui reste un vivier de croissance pour les compagnies locales.

    Ce recentrage sur les liaisons régionales et domestiques, bien que dicté par des impératifs financiers, correspond également à un besoin crucial de renforcer la connectivité intra-africaine, souvent défaillante, où les déplacements aériens restent, malgré les avancées, encore ponctués de longues escales et d’inconfortables correspondances. L’Afrique de l’Ouest, avec ses villes dynamiques et ses économies en pleine expansion, représente un marché à fort potentiel, et Dakar, en tant que hub stratégique, souhaite retrouver une place de choix au sein de ce réseau.

    Selon l’Agence Ecofin, la décision d’ouvrir cette nouvelle ligne vers Ouagadougou reflète également l’ambition du Sénégal d’entretenir des relations économiques plus étroites avec le Burkina Faso. Ce pays enclavé, dont la stabilité est fragilisée par des défis sécuritaires, n’en demeure pas moins un acteur clé en matière de commerce régional, de transit de marchandises, et de migration de main-d’œuvre. Renforcer les liaisons aériennes avec le Burkina Faso est donc perçu comme une opportunité à saisir, tant pour Air Sénégal que pour les opérateurs économiques sénégalais, burkinabè, et ouest-africains dans leur ensemble.

    Un marché concurrentiel dominé par Asky, Ethiopian Airlines et Air Côte d’Ivoire

    Cependant, la route Dakar-Ouagadougou n’est pas un terrain vierge. Air Sénégal s’y mesure à une concurrence déjà bien établie, notamment des compagnies telles qu’Asky, Ethiopian Airlines et Air Côte d’Ivoire, qui proposent des liaisons avec escales mais jouissent d’une réputation solide pour leur ponctualité, leurs tarifs compétitifs et leurs services. Ces transporteurs ont su s’imposer au fil des années en offrant des alternatives fiables aux voyageurs ouest-africains.

    Asky, basée à Lomé, se positionne comme l’une des principales compagnies de la sous-région, avec une offre très diversifiée reliant plusieurs capitales ouest-africaines. Ethiopian Airlines, quant à elle, avec sa flotte moderne et son réseau international tentaculaire, reste une référence en termes de service et d’efficacité, tandis qu’Air Côte d’Ivoire a consolidé sa présence en Afrique de l’Ouest avec des vols réguliers et bien fréquentés.

    Face à ces géants, Air Sénégal devra déployer des efforts significatifs pour convaincre et fidéliser une clientèle exigeante, notamment sur le plan de la ponctualité et de la qualité des services. La réduction des temps de vol, la suppression des correspondances et des escales, ainsi qu’une politique tarifaire attractive seront les principaux leviers de cette reconquête.

    Une liaison stratégique pour les échanges économiques et humains

    Au-delà des considérations commerciales, cette nouvelle ligne revêt une importance géopolitique et stratégique. La relation entre le Sénégal et le Burkina Faso est marquée par des échanges économiques, culturels et humains historiques. Ces deux pays, membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), partagent des intérêts communs en matière de commerce, de sécurité régionale et de diplomatie.

    Le Sénégal, avec son port de Dakar, reste un point d’entrée essentiel pour le commerce burkinabè, tandis que les flux migratoires entre les deux pays sont anciens et profonds, les Burkinabè constituant une communauté significative au Sénégal, notamment dans les secteurs de la construction, de l’agriculture et du commerce. La mise en place d’une liaison aérienne directe vient ainsi renforcer ces relations séculaires, facilitant à la fois les voyages d’affaires et les déplacements personnels, dans un climat de plus en plus favorable à la coopération régionale.

    Les autorités sénégalaises espèrent également que cette liaison contribuera à accroître les échanges touristiques, le Burkina Faso, malgré les défis sécuritaires, conservant des atouts majeurs en termes de tourisme culturel, avec ses festivals de renommée internationale comme le FESPACO, ainsi que son riche patrimoine historique. Dakar, de son côté, ambitionne de se positionner comme une destination touristique incontournable, non seulement pour les voyageurs européens, mais aussi pour ses voisins ouest-africains.

    Une relance sous haute surveillance

    Si l’ouverture de cette ligne est porteuse d’espoir pour Air Sénégal, elle se fait néanmoins sous l’œil attentif des analystes et des experts du secteur. En effet, la compagnie nationale sénégalaise, malgré ses ambitions et ses investissements, peine encore à trouver une stabilité financière durable. Les annulations de vols, les retards et les difficultés opérationnelles ont, par le passé, terni l’image d’Air Sénégal, et la survie de la compagnie dépendra largement de sa capacité à redresser la barre dans un environnement extrêmement compétitif.

    La nouvelle équipe dirigeante d’Air Sénégal mise donc sur une rationalisation de ses coûts, une optimisation des opérations et une amélioration des services à bord pour regagner la confiance des passagers. La qualité du service client, la ponctualité et la sécurité des vols seront des éléments clés dans ce processus de relance, tandis que la stratégie de recentrage sur les liaisons régionales pourrait constituer une base solide pour une croissance durable.

    Le choix de se concentrer sur des lignes comme celle reliant Dakar à Ouagadougou, qui répondent à des besoins réels et immédiats de mobilité dans la sous-région, est perçu comme une étape pragmatique dans la redéfinition de la stratégie d’Air Sénégal. En réduisant les coûts liés à l’exploitation des routes long-courrier, la compagnie espère rationaliser ses opérations et se concentrer sur des segments de marché plus accessibles et moins risqués, tout en développant des synergies avec les autres acteurs du secteur.

    Perspectives d’avenir pour Air Sénégal

    L’ouverture de la ligne Dakar-Ouagadougou symbolise donc un nouveau départ pour Air Sénégal, à un moment où la compagnie doit impérativement se réinventer pour survivre. Ce pari sur le régional, bien que risqué, pourrait s’avérer payant si la compagnie parvient à capitaliser sur les besoins croissants en matière de mobilité dans la sous-région ouest-africaine, tout en améliorant la qualité de ses services.

    Les semaines et mois à venir seront cruciaux pour la nouvelle direction d’Air Sénégal, qui devra jongler entre restructuration, satisfaction des clients, et maintien d’une offre compétitive face à des adversaires de taille. Si le succès de cette relance est encore incertain, une chose est claire : Air Sénégal entend bien marquer son empreinte sur le ciel ouest-africain, en dépit des turbulences rencontrées.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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