Inondations récurrentes à Hèrèdougou : les recherches de l’Institut géographique du Burkina pour une solution durable
Les submersions récurrentes qui frappent le village de Hèrèdougou, situé dans la région ouest du Burkina Faso, continuent de susciter des inquiétudes croissantes parmi la population locale et les autorités. À la suite d’instructions claires du ministre des Infrastructures, Adama Luc Sorgho, des recherches approfondies sont actuellement menées par l’Institut géographique du Burkina (IGB), une structure spécialisée, dans le but de comprendre les causes réelles de ces inondations fréquentes qui perturbent les infrastructures routières, notamment le pont reliant les différentes localités.

Le village de Hèrèdougou, régulièrement touché par des inondations, est devenu un point critique d’intervention. Chaque saison des pluies, la chaussée principale et le pont de Hèrèdougou se retrouvent submergés, rendant les déplacements impossibles et affectant l’économie locale. Le phénomène prend une ampleur préoccupante, affectant non seulement la circulation des biens et des personnes, mais aussi la sécurité des habitants. Cette situation a conduit les autorités à initier une série d’enquêtes techniques pour déterminer les causes sous-jacentes et proposer des solutions structurelles adaptées.
Des travaux d’investigation minutieux en quête d’explications
Sous la direction du directeur général de l’IGB, Alidou Nagabila, des experts sont mobilisés depuis plusieurs mois pour mener à bien ces investigations. Après une première intervention en août dernier, où des données initiales avaient été collectées, les équipes sont revenues sur le terrain le 11 octobre 2024, afin d’approfondir leurs analyses.
L’Institut géographique du Burkina, en collaboration avec le bureau d’études Aquatis, a déjà mis en lumière plusieurs éléments causant les inondations en aval du pont. Ces premières observations ont permis d’établir un diagnostic partiel des principales zones de vulnérabilité. Les travaux actuels visent à localiser les zones de fuites des eaux en amont, afin de compléter l’analyse et d’élaborer une stratégie globale pour maîtriser le flux hydrique dans la région.
Équipés de technologies avancées, les techniciens de l’IGB réalisent des levés topographiques et des imageries aériennes de haute précision sur les deux rives du pont. Ces images permettent de détecter les éventuelles déviations dans le cours naturel des eaux et d’identifier les points où des solutions d’aménagement hydrologique pourraient être implantées. L’objectif final est de proposer des actions concrètes pour éviter à l’avenir les débordements et les submersions qui affectent l’infrastructure et les populations.

Des investigations nécessaires pour la préservation des infrastructures routières
Le pont de Hèrèdougou, principal point d’accès pour de nombreux habitants des villages environnants, constitue un maillon crucial du réseau routier dans cette zone. Sa submersion fréquente pendant la saison des pluies met en péril les déplacements et menace de couper la région du reste du pays, notamment en termes d’approvisionnement alimentaire, d’accès aux soins médicaux, et d’échanges commerciaux.
L’ampleur des dégâts causés par les inondations, notamment l’érosion accélérée des sols et la fragilisation des structures environnantes, pousse les autorités à envisager des solutions pérennes. Les équipes de l’IGB se sont donc attachées à relever tous les éléments topographiques et hydrologiques susceptibles d’influencer la gestion des eaux dans cette région.
Les premières hypothèses mettent en avant des dysfonctionnements dans le système naturel de drainage, exacerbés par l’accumulation de débris et de sédiments en aval du pont. Ce phénomène est aggravé par les fortes précipitations, accentuant la saturation des sols et le débordement des rivières. La présence de marécages et la déforestation dans certaines zones contribuent également à l’augmentation du risque de submersion.

L’Institut géographique du Burkina : au service de la nation
L’Institut géographique du Burkina, bras technique du ministère des Infrastructures, est une institution de référence dans le domaine de la cartographie et de la géodésie au Burkina Faso. Sous la direction d’Alidou Nagabila, l’IGB a pour mission première de produire et de gérer des informations géographiques essentielles pour la planification et l’aménagement du territoire.
Les investigations actuelles autour du pont de Hèrèdougou relèvent de la mission d’utilité publique de l’Institut, qui consiste à élaborer et à mettre en œuvre la politique nationale en matière d’information géographique. Les travaux d’imagerie aérienne et de levés topographiques qui y sont menés s’inscrivent dans cette mission, permettant à l’État de disposer de données précises pour intervenir de manière efficace et rapide face aux défis posés par les inondations.
En plus de son rôle dans la normalisation et le contrôle des travaux géodésiques et cartographiques, l’IGB intervient également dans la production de cartes thématiques, nécessaires à la gestion des crises et à la planification des infrastructures. En l’occurrence, la collecte de données topographiques à Hèrèdougou est essentielle pour permettre aux ingénieurs de concevoir des ouvrages résistants aux aléas climatiques et hydrologiques.
Vers des solutions durables : des recommandations attendues
Les résultats des enquêtes menées par l’IGB, combinés aux analyses du bureau d’études Aquatis, devraient permettre d’élaborer des recommandations pratiques pour remédier aux problèmes récurrents d’inondation à Hèrèdougou. Plusieurs pistes de solution sont déjà envisagées, allant de l’aménagement des berges à la construction de barrages ou de digues de protection.
Les autorités locales, en partenariat avec les experts géographiques et hydrologiques, devront également réfléchir à une gestion plus durable des ressources naturelles, notamment en ce qui concerne la préservation des forêts et des zones humides. La réduction de la déforestation et la reforestation dans les zones à risque figurent parmi les mesures potentiellement efficaces pour atténuer les effets des inondations et limiter l’érosion des sols.
De plus, les travaux d’imagerie aérienne réalisés par l’IGB permettront d’identifier les zones nécessitant une meilleure gestion des infrastructures de drainage et d’assainissement, pour que les prochaines saisons des pluies ne se transforment pas à nouveau en catastrophes pour les habitants de Hèrèdougou.
Une initiative qui s’inscrit dans un cadre plus large
Les recherches menées à Hèrèdougou s’inscrivent dans un cadre plus large de réformes et de modernisation des infrastructures initiées par le ministère des Infrastructures sous la direction d’Adama Luc Sorgho. Le gouvernement burkinabè a fait de la lutte contre les inondations une priorité, en réponse aux nombreuses catastrophes naturelles qui ont frappé le pays ces dernières années.
Grâce aux efforts conjoints de l’IGB et des autres structures de l’État, des solutions innovantes devraient permettre de renforcer la résilience des infrastructures routières et hydrologiques dans tout le Burkina Faso. Le cas de Hèrèdougou, avec son pont fréquemment submergé, constitue un exemple emblématique de l’importance cruciale d’une planification géographique rigoureuse et d’une gestion adaptée des eaux.
Ainsi, les efforts actuels de l’Institut géographique du Burkina, en coordination avec les autorités locales et nationales, visent à assurer la sécurité des populations, à protéger les infrastructures vitales, et à garantir un développement harmonieux et durable du territoire national, face aux défis imposés par le changement climatique et les aléas naturels.
RADIO TANKONNON