Protocole additionnel entre le Burkina Faso et le Saint-Siège : Un nouveau chapitre pour la coopération juridique et diplomatique
Le 11 octobre 2024 marquera une étape importante dans les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Saint-Siège avec la signature officielle d’un Protocole additionnel à l’Accord sur le statut juridique de l’Église catholique au Burkina Faso. Cet acte, hautement symbolique, a été paraphé par le Nonce Apostolique au Burkina Faso, Son Excellence Monseigneur Michael Francis Crotty, et le Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré. Il représente un jalon supplémentaire dans l’établissement d’une relation stable, fluide et constructive entre l’État burkinabè et le Saint-Siège.

Le Contexte d’une Coopération Diplomatique Solide
Depuis plus de cinq décennies, les relations entre le Burkina Faso et le Vatican reposent sur une base solide de collaboration diplomatique, spirituelle et humanitaire. Le rôle de l’Église catholique au Burkina Faso ne se limite pas à sa dimension religieuse, mais s’étend aux domaines économique, social et culturel, où elle a joué un rôle crucial.
La signature de ce Protocole additionnel vise à lever les obstacles juridiques qui entravaient l’application de l’Accord initial, signé le 19 juillet 2019, qui concernait le statut juridique de l’Église catholique. Il s’agit d’un ajustement administratif et institutionnel qui garantit désormais la reconnaissance officielle des personnalités juridiques des institutions de l’Église catholique sur le territoire burkinabè. Ce texte législatif permet non seulement une meilleure application des accords déjà existants, mais aussi une modernisation du cadre réglementaire encadrant les activités de l’Église.
Une réalisation diplomatique essentielle
Le Nonce Apostolique, Monseigneur Michael Francis Crotty, a exprimé sa grande satisfaction lors de la cérémonie de signature, en soulignant que cet accord « certifie la personnalité juridique des institutions de l’Église catholique au Burkina Faso », apportant ainsi une clarification bienvenue sur les relations entre l’Église et l’État. Cette formalisation, qui intervient après un long processus de négociations, marque une victoire des deux parties pour une meilleure gouvernance et gestion des activités ecclésiastiques et caritatives sur le territoire burkinabè.
De son côté, le ministre Karamoko Jean Marie Traoré s’est félicité de la conclusion de ce processus, qu’il a qualifié de « bien abouti ». Il a également rappelé l’importance de cet accord pour le renforcement des liens diplomatiques et de coopération entre le Burkina Faso et le Saint-Siège. « Nous espérons que cette signature contribuera à consolider davantage la coopération entre nos deux États et à faciliter la mission humanitaire et spirituelle de l’Église au Burkina Faso », a déclaré le ministre lors de son discours.
Le Rôle de l’Église Catholique au Burkina Faso
La contribution de l’Église catholique au développement du Burkina Faso est indéniable. Que ce soit dans les domaines de l’éducation, de la santé, ou de l’action sociale, l’Église a constamment œuvré pour l’amélioration des conditions de vie des Burkinabè, en particulier les plus vulnérables. Elle gère des centaines d’écoles, de centres de soins et d’organisations caritatives à travers tout le pays, jouant ainsi un rôle de premier plan dans la lutte contre la pauvreté et dans l’éducation des jeunes générations.
Le ministre Traoré a souligné l’importance de l’Église dans le développement socio-économique et culturel du Burkina Faso, en affirmant que « son action humanitaire et caritative a été une véritable bouée de sauvetage pour de nombreuses communautés, notamment en ces temps de crises sécuritaires et économiques ». Les institutions ecclésiastiques agissent souvent dans les zones rurales les plus reculées, où les services de l’État sont parfois absents, offrant ainsi un soutien crucial aux populations locales.
Un engagement personnalisé du Nonce Apostolique
Dans son discours, le ministre Traoré n’a pas manqué de souligner l’engagement personnel du Nonce Apostolique, Son Excellence Monseigneur Michael Francis Crotty, qui a joué un rôle prépondérant dans l’aboutissement de cet accord. Depuis son arrivée au Burkina Faso, le représentant du Saint-Siège s’est illustré par sa diplomatie active et son souci de dynamiser les relations entre le Vatican et le Burkina Faso. Il a multiplié les efforts pour garantir une meilleure coordination entre les autorités religieuses et étatiques, afin de favoriser un climat de collaboration fructueuse, notamment dans les domaines sensibles de l’éducation et de l’assistance aux déplacés internes, durement touchés par l’insécurité.
Le Nonce Apostolique s’est ainsi fait le chantre de la diplomatie vaticane, en plaidant pour un dialogue permanent entre les acteurs politiques, religieux et civils afin de promouvoir la paix et la stabilité au sein des communautés burkinabè. Cet accord témoigne de sa volonté de renforcer la coopération et la compréhension mutuelle entre les deux parties.
Un nouveau souffle pour une coopération de long terme
La signature de ce Protocole additionnel représente une avancée significative pour l’avenir des relations entre le Burkina Faso et le Saint-Siège. En formalisant juridiquement la présence de l’Église catholique, l’État burkinabè assure désormais un cadre légal stable et protecteur pour les institutions ecclésiastiques, leur permettant ainsi de poursuivre sereinement leurs missions spirituelles et humanitaires.
Cet accord n’est pas seulement un aboutissement ; il ouvre également la voie à de nouvelles perspectives de coopération, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la culture. Le gouvernement burkinabè et le Saint-Siège pourront désormais travailler en étroite collaboration pour le développement durable du pays, en misant sur le renforcement des capacités des jeunes, la promotion des valeurs de tolérance et de dialogue, et la consolidation de la paix dans un contexte régional marqué par l’instabilité.
Le ministre Traoré a, par ailleurs, réaffirmé l’engagement de son gouvernement à continuer de soutenir les initiatives de l’Église catholique dans ses actions en faveur de la cohésion sociale et du développement humain. « Le Burkina Faso est fier de cette collaboration exemplaire avec le Saint-Siège, qui a contribué de manière significative à l’avancement de notre société sur divers plans », a-t-il déclaré en conclusion de son allocution.
Une collaboration durable entre le Burkina Faso et le Saint-Siège
Avec plus de 50 ans de relations diplomatiques, le Burkina Faso et le Saint-Siège ont su bâtir une relation de confiance mutuelle, fondée sur le respect et la coopération. La signature de ce Protocole additionnel confirme la volonté des deux États de pérenniser et d’intensifier cette collaboration, dans un esprit de solidarité et de service commun aux populations.
Ce partenariat, marqué par l’action concrète de l’Église catholique en faveur du développement socio-économique du Burkina Faso, constitue un exemple de coopération réussie entre une entité religieuse et un État laïc. L’Église catholique, par ses actions et ses engagements, reste un acteur incontournable du progrès et de la stabilité dans le pays, contribuant activement à l’amélioration des conditions de vie des Burkinabè, tout en promouvant les valeurs universelles de paix, de justice et de dignité humaine.
Ainsi, à travers cet accord, le Burkina Faso et le Saint-Siège franchissent une nouvelle étape dans la consolidation de leur partenariat au service du bien commun et du développement humain intégral. Un nouveau chapitre s’ouvre, porteur d’espoir et de promesses pour l’avenir de ce pays qui, malgré les défis auxquels il fait face, peut compter sur l’appui inconditionnel de ses partenaires spirituels et diplomatiques.
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