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  • Sénégal : la course aux législatives anticipées s’intensifie dans un paysage politique fragmenté

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    Le Sénégal s’apprête à vivre un nouveau tournant de son histoire politique avec les élections législatives anticipées, convoquées à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye. Cette décision, qui intervient moins d’un an après sa victoire au premier tour de la présidentielle, ouvre une ère d’incertitude et de recomposition dans le paysage politique sénégalais. En effet, la date fatidique du 17 novembre approche, et déjà 49 partis ou coalitions ont déposé leurs listes de candidats avant la clôture du processus, le 29 septembre dernier.

    Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko - Macky Sall
    Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko – Macky Sall

    Un paysage politique en recomposition

    Le scrutin s’annonce sous des auspices complexes, marqués par une fragmentation sans précédent des forces politiques. Cette situation est le fruit de la désagrégation progressive amorcée avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye en mars dernier. Ce jeune président, issu du Pastef et succédant à Macky Sall, a redéfini les équilibres qui avaient prévalu pendant plus d’une décennie au sein de l’Assemblée nationale.

    La dissolution de la coalition historique Benno Bokk Yakaar (BBY), qui avait dominé la scène législative sénégalaise pendant douze ans, illustre à elle seule l’ampleur de cette recomposition. Le coup de grâce à cette coalition est survenu avec une lettre de Macky Sall, adressée à ses fidèles et partenaires politiques le 2 septembre dernier. L’ancien président a ainsi acté la fin de l’alliance entre son parti, l’Alliance pour la République (APR), le Parti socialiste (PS) d’Aminata Mbengue Ndiaye, et l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse. Ces formations, qui avaient incarné l’unité sous le sceau de BBY, ont choisi des chemins divergents en vue des législatives.

    De nouvelles alliances : Takku Wallu Sénégal et Jàmm ak Njariñ

    Le paysage se redessine rapidement, et de nouvelles coalitions émergent. L’une des plus notables est Takku Wallu Sénégal, qui rassemble désormais l’APR, le Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, et Rewmi, le parti de l’ex-premier ministre Idrissa Seck. Cette alliance a d’ailleurs fait un choix hautement symbolique pour la tête de liste : Macky Sall lui-même, revenu sur le devant de la scène pour briguer un siège au sein de la prochaine Assemblée. Ce retour est perçu comme une tentative de rétablir son influence après son retrait de la présidentielle de mars.

    De son côté, Amadou Ba, ancien Premier ministre et candidat malheureux de Benno Bokk Yakaar à la présidentielle, a décidé de tracer sa propre voie avec la formation de la coalition Jàmm ak Njariñ. S’appuyant sur d’anciens alliés de l’APR, tels que le PS, l’AFP, la Ligue démocratique et d’autres petits partis de gauche, Ba tente de fédérer un camp fragmenté pour peser dans ces législatives qui s’annoncent déterminantes pour l’avenir du pays. Sa coalition espère ainsi redonner un souffle à ces formations historiques, en rupture avec l’APR depuis la présidentielle.

    Un favori qui surfe sur la vague du succès présidentiel

    Dans ce paysage éclaté, un acteur se détache nettement : le Pastef. Fort de sa victoire éclatante à la présidentielle et bénéficiant d’une opposition désorganisée, le parti du président Bassirou Diomaye Faye semble en position de force pour les législatives. Avec son leader emblématique, Ousmane Sonko, en retrait pour se concentrer sur les questions nationales et internationales, le parti mise sur une dynamique électorale positive pour rafler une majorité parlementaire.

    La solidité du Pastef, combinée à la crise de leadership qui affecte une opposition désunie, laisse entrevoir une possible domination de la nouvelle formation sur la prochaine législature. La figure de Diomaye Faye, jeune et audacieux, inspire une nouvelle génération d’électeurs, désireux de tourner la page des vieilles alliances politiques.

    L’enjeu des législatives : un Sénat, un Premier ministre et un renouveau législatif

    Ces élections législatives anticipées ne sont pas qu’une simple formalité démocratique. Elles revêtent un enjeu crucial pour la mise en œuvre des réformes promises par Bassirou Diomaye Faye, notamment la création d’un Sénat et le retour au poste de Premier ministre, supprimé en 2019 sous Macky Sall. La recomposition politique en cours est donc déterminante pour l’orientation que prendra ce nouveau mandat présidentiel.

    Alors que le Sénégal s’apprête à renouveler son Assemblée nationale, les défis sont immenses. Le pays, reconnu pour sa stabilité démocratique relative dans une région en proie à l’incertitude, doit faire face à des crises économiques, sociales et sécuritaires de plus en plus pressantes. La capacité du nouveau Parlement à légiférer de manière efficace sera cruciale pour maintenir la trajectoire de développement amorcée par les gouvernements successifs.

    À l’aube du 17 novembre, la campagne électorale s’annonce intense, avec des coalitions en quête de légitimité et un Pastef en position de force. Si la fragmentation du paysage politique semble une source d’incertitude, elle pourrait également offrir une opportunité de renouvellement et de débat autour des grandes questions qui animent la société sénégalaise.

    Reste à savoir si cette élection marquera la fin d’une ère ou le début d’une nouvelle ère politique, avec l’émergence de nouvelles forces capables de transcender les clivages historiques du Sénégal.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon

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