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    Le décès tragique d’Agui Mars Aubin Deagoué, surnommé « Général Sorcier », étudiant en master d’anglais, a relancé de vifs débats sur le rôle de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), un syndicat étudiant autrefois moteur de luttes sociales et aujourd’hui critiqué pour sa violence interne.

    Agui Mars Aubin Deagoué
    Agui Mars Aubin Deagoué

    Les faits

    Dans la nuit du 29 au 30 septembre, le corps sans vie d’Agui Mars Aubin Deagoué a été découvert au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Cocody, à Abidjan. Selon le procureur de la République, la victime, âgée de 49 ans, entretenait un conflit notoire avec le secrétaire général de la Fesci, Sié Kambou. Les circonstances exactes de sa mort demeurent floues. Selon un témoin clé, Sié Kambou aurait demandé à un intermédiaire d’organiser un rendez-vous avec Deagoué. Lors de cette rencontre, ce dernier aurait été enlevé par des hommes non identifiés, à bord d’un taxi de la plateforme Yango, et conduit vers une destination inconnue.

    Cet acte, d’une gravité inouïe, a conduit à l’arrestation de Sié Kambou et de cinq autres membres du bureau exécutif national de la Fesci le 1ᵉʳ octobre. Le gouvernement, en réponse à cette affaire, a immédiatement pris des mesures strictes : suspension des activités de la Fesci sur tous les campus universitaires du pays et expulsion des étudiants occupant illégalement les résidences universitaires.

    Les conséquences

    Ce drame met en lumière une violence récurrente qui gangrène les universités ivoiriennes depuis plusieurs années. Le syndicat étudiant, fondé en 1990, a certes contribué à la structuration des luttes estudiantines pour l’amélioration des conditions de vie et d’études, mais il est également tristement connu pour des dérives violentes, tant au sein de ses rangs qu’à l’extérieur. La mort d’Agui Mars Aubin Deagoué est le dernier épisode d’une série de faits divers impliquant des membres influents de la Fesci.

    Le gouvernement ivoirien semble décidé à imposer des mesures fortes pour enrayer cette spirale de violence. La suspension des activités de la Fesci, couplée à l’expulsion des résidents illégaux des cités universitaires, marque un tournant dans la gestion des affaires estudiantines. Toutefois, ces décisions suscitent de nombreuses interrogations quant à l’avenir du plus grand syndicat étudiant du pays.

    Un syndicat à la croisée des chemins

    La Fesci n’est pas une organisation comme les autres. Véritable vivier de la politique ivoirienne, elle a vu naître des figures influentes telles que Guillaume Soro, ancien Premier ministre, ou Charles Blé Goudé, ancien ministre et proche de Laurent Gbagbo. Depuis sa création, elle a occupé une place centrale dans les dynamiques sociopolitiques du pays, jouant un rôle clé dans les manifestations, revendications et tensions estudiantines. Cependant, la violence, devenue presque endémique au sein du syndicat, en a terni l’image et le rôle initial.

    Le meurtre d’Agui Mars Aubin Deagoué relance un débat de fond : la Fesci a-t-elle encore sa place sur les campus universitaires ? Pour certains, cette organisation, gangrénée par des luttes internes et des rivalités violentes, ne sert plus les intérêts des étudiants. D’autres plaident pour une refonte complète de la structure, afin de la recentrer sur ses objectifs initiaux : la défense des droits des étudiants et l’amélioration de leurs conditions de vie.

    Un enjeu national

    Au-delà du microcosme universitaire, cette affaire met en lumière des problématiques plus larges, telles que l’instrumentalisation des syndicats à des fins politiques et la perpétuation de la violence dans les milieux de formation. Les décisions du gouvernement seront scrutées avec attention. L’expulsion des étudiants occupant illégalement les cités universitaires pourrait attiser la colère d’une jeunesse déjà frustrée par des conditions de vie difficiles et un avenir incertain.

    La suspension des activités de la Fesci sur les campus marque un moment charnière pour le plus grand syndicat étudiant de Côte d’Ivoire. Si des réformes profondes ne sont pas engagées, la Fesci pourrait voir son influence se réduire, voire disparaître du paysage universitaire ivoirien. Pour beaucoup, le temps est venu de tourner la page sur les années de violence et de construire un mouvement estudiantin pacifique, capable de porter la voix des jeunes sans recourir à l’intimidation ou à la force.

    Dans un contexte où l’éducation et l’accès à de meilleures conditions de vie sont des enjeux cruciaux pour l’avenir du pays, l’issue de cette crise pourrait redéfinir les rapports de force au sein des universités et influencer durablement la scène politique ivoirienne.

    Saidicus Leberger
    Pour Radio Tankonnon 

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