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    Dimanche soir, une vidéo largement diffusée par les autorités burkinabè à travers la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) a révélé les aveux du commandant Ahmed Kinda, ancien chef des Forces spéciales burkinabè, présenté comme l’un des cerveaux derrière une récente tentative de déstabilisation du Burkina Faso. Cette diffusion survient dans un climat politique déjà tendu, renforçant les soupçons d’une instabilité persistante qui menace le fragile équilibre du pays.

    L'ancien chef des Forces spéciales burkinabè, le commandant Ahmed Kinda
    L’ancien chef des Forces spéciales burkinabè, le commandant Ahmed Kinda

    L’arrestation d’Ahmed Kinda et les aveux d’un complot en préparation

    Le commandant Ahmed Kinda, visage familier des Forces spéciales du Burkina Faso, a été arrêté au Niger alors qu’il élaborait un plan visant à déstabiliser le régime burkinabè actuel. Selon les déclarations du ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, dans un communiqué daté du 23 septembre, Kinda jouait un rôle clé dans une machination ayant pour but de renverser le gouvernement dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Ce dernier est arrivé au pouvoir à la suite du coup d’État du 30 septembre 2022, qui a évincé l’ancien président de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

    Dans la vidéo diffusée, le commandant Kinda, sous forte pression, admet sa participation à ce projet de déstabilisation. Bien que les conditions exactes dans lesquelles ces aveux ont été obtenus ne soient pas précisées, leur publication marque une étape décisive dans la stratégie des autorités burkinabè de prouver la gravité de la menace. La vidéo, sobre mais percutante, est censée envoyer un message clair : toute tentative de saper le régime en place sera sévèrement réprimée et exposée à l’opinion publique.

    Paul-Henri Sandaogo Damiba : l’ombre d’un ancien leader dans la tourmente

    Outre Ahmed Kinda, le nom de l’ancien président de la Transition, Paul-Henri Sandaogo Damiba, est évoqué dans le complot présumé. Damiba, rappelons-le, a lui-même accédé au pouvoir en janvier 2022 à la faveur d’un putsch qui destitua le président Roch Marc Christian Kaboré. Cependant, son règne fut de courte durée, puisqu’il fut renversé à son tour en septembre de la même année par Ibrahim Traoré, capitaine charismatique et jeune chef militaire, qui incarne une nouvelle ère pour le Burkina Faso.

    Selon le ministre Mahamadou Sana, Damiba serait lié à cette tentative de déstabilisation en tant que soutien clé, en collaboration avec Kinda. Cependant, l’étendue réelle de son implication demeure floue à ce stade de l’enquête. Pour l’instant, Damiba n’a pas été officiellement appréhendé, et son lieu de résidence actuel reste inconnu. S’il s’avérait que son rôle dans ce complot soit avéré, cela représenterait un choc supplémentaire pour un pays déjà éprouvé par des cycles de violence politique et militaire.

    Un climat politique toujours sous tension

    Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré, le Burkina Faso est plongé dans une période transitoire marquée par des défis colossaux. La prolongation de la transition pour une durée de cinq ans, à compter du 2 juillet 2024, illustre la complexité de la situation sur le terrain. Le pays fait face à des menaces sécuritaires persistantes, notamment l’insurrection djihadiste qui ravage ses régions du nord et de l’est, tout en luttant contre des dynamiques politiques internes déstabilisatrices.

    Le gouvernement actuel s’efforce de rétablir la sécurité dans les zones touchées par les groupes armés, tout en réaffirmant son autorité face aux menaces de coups d’État et aux tentatives de déstabilisation. L’arrestation de Kinda et les soupçons pesant sur Damiba montrent que les ambitions militaires et les luttes de pouvoir au sein de l’armée restent une réalité palpable au Burkina Faso, même sous la direction d’un régime militaire.

    La diffusion de la vidéo, au-delà de son aspect informatif, sert également de levier stratégique pour Ibrahim Traoré. En révélant publiquement les agissements de figures de haut rang telles que Kinda, le pouvoir actuel cherche à consolider sa légitimité et à dissuader toute nouvelle tentative de déstabilisation. Ce geste, profondément symbolique, vise aussi à rassurer la population burkinabè, fatiguée des turbulences politiques et désireuse de retrouver une stabilité durable.

    Les enjeux d’une transition prolongée

    La transition en cours au Burkina Faso, initialement prévue pour une période plus courte, a été étendue de cinq ans en raison de la persistance des défis auxquels le pays est confronté. Ibrahim Traoré, dans ses discours, ne cesse de souligner la nécessité de cette période pour « redresser la nation » et mettre en place des réformes structurelles afin de renforcer l’État.

    Néanmoins, la gestion de cette transition s’annonce périlleuse. Le capitaine Traoré doit faire face à une situation sécuritaire qui ne cesse de se détériorer, notamment dans les zones rurales, où les attaques terroristes continuent de saper l’autorité de l’État. Les populations déplacées internes se comptent désormais en millions, et la pression sur les ressources économiques et sociales se fait de plus en plus lourde.

    En parallèle, les tensions internes au sein de l’armée, illustrées par l’arrestation de Kinda et l’implication présumée de Damiba, démontrent que les luttes de pouvoir ne sont pas prêtes de s’éteindre. Traoré doit donc non seulement lutter contre les ennemis extérieurs, mais aussi contre les dissensions internes qui fragilisent son régime.

    Vers une stabilisation incertaine

    À mesure que le Burkina Faso avance dans cette transition prolongée, la situation reste incertaine. Si les autorités parviennent à éviter de nouveaux coups d’État et à maintenir un certain contrôle sur les forces armées, le défi fondamental reste celui de la sécurité. L’instabilité politique récurrente affaiblit la réponse du gouvernement aux crises multiples auxquelles il est confronté, notamment l’insécurité, les crises humanitaires et la fragilité économique.

    L’arrestation d’Ahmed Kinda et les accusations contre Paul-Henri Sandaogo Damiba montrent que les forces du passé continuent de peser sur le présent du Burkina Faso. Dans ce contexte, l’avenir du pays dépendra de la capacité de Traoré à naviguer dans ces eaux troubles, à unir les factions divisées, et à proposer un avenir qui réponde aux aspirations des Burkinabè.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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