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  • Deux ans de pouvoir d’Ibrahim Traoré : Bilan d’un coup d’État et d’une gouvernance en mutation

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    Ouagadougou, 30 septembre 2024Il y a deux ans, le paysage politique burkinabè était bouleversé par un événement marquant : le coup d’État qui renversait le lieutenant-colonel Sandaogo Henri Damiba. Ce jour-là, alors que la ville de Ouagadougou était secouée par des coups de feu, une impression d’incrédulité et de lassitude s’emparait des Burkinabè. Le coup, suivi en direct sur les réseaux sociaux, illustrait une situation déjà chaotique, marquée par une insatisfaction croissante face à la gestion de la crise sécuritaire.

    Deux ans de pouvoir d’Ibrahim Traoré
    Deux ans de pouvoir d’Ibrahim Traoré

    Le 30 septembre 2022, les protagonistes de cette intrigue politico-militaire étaient déjà en place. Le capitaine Ibrahim Traoré, figure montante de l’armée, se positionnait en tête d’un mouvement ayant pour but de destituer un Damiba jugé défaillant face aux menaces terroristes. Si le coup était effectivement planifié, il ne prend véritablement effet qu’avec la proclamation officielle de Traoré, deux jours plus tard, le 2 octobre 2022. Ce fut le début d’une nouvelle ère pour le Burkina Faso, et le début du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) II.

    Les premières actions d’Ibrahim Traoré

    Dès son ascension, le capitaine Traoré a mis en œuvre une série de réformes qui ont redéfini les relations du Burkina avec le monde. L’une de ses premières mesures a été la rupture des relations diplomatiques avec la France, une décision qui a suscité des réactions mitigées parmi la population. Traoré a également fait preuve d’un discours engagé, se démarquant de l’establishment politique traditionnel. Ce ton nouveau a attiré l’adhésion des jeunes et des couches populaires, mais a aussi engendré des tensions au sein de la hiérarchie militaire et politique.

    Sous sa gouvernance, les décisions prises par ses prédécesseurs ont été remises en question. Cela a conduit à un chamboulement des politiques antérieures, notamment dans la gestion de la sécurité. Dans ce cadre, la diplomatie burkinabè s’est musclée, tournant le dos aux anciennes alliances tout en se rapprochant de pays voisins comme le Mali et le Niger, également dirigés par des militaires, pour former l’Alliance des États Sahéliens (AES).

    Refonte de la stratégie de sécurité

    Un des principaux défis auxquels Traoré a dû faire face est la lutte contre le terrorisme. Conscient de l’urgence de la situation, il a mis en place des mesures exceptionnelles, notamment une loi sur la mobilisation permettant d’envoyer des soldats au front selon les besoins. Cette stratégie a été accompagnée d’un programme de recrutement de Volontaires pour la Défense Patriotique (VDP), visant à renforcer les capacités de l’armée.

    L’achat massif d’armements a également été un aspect clé de sa gouvernance. Face à la réticence des partenaires traditionnels, Traoré a su diversifier ses sources d’approvisionnement en armes, se tournant notamment vers la Russie, qui est devenue un partenaire stratégique incontournable. Cette démarche a suscité des interrogations sur les implications géopolitiques de cette orientation, mais elle témoigne de la volonté du capitaine de doter son armée des moyens nécessaires pour lutter contre les groupes armés.

    Un leadership controversé

    Malgré ses succès apparents sur le terrain, le leadership d’Ibrahim Traoré n’est pas sans controverses. Des allégations de complots internes et de tentatives de déstabilisation ont régulièrement fait surface, le dernier en date étant dénoncé le 24 septembre 2024. Ces tentatives soulignent une instabilité latente au sein de l’appareil militaire, malgré l’apparente consolidation du pouvoir du capitaine.

    Néanmoins, Traoré a réussi à capter le soutien d’une partie significative de la jeunesse burkinabè, les « Wayiyans », qui voient en lui un leader capable de redresser le pays. Le 25 mai 2024, une révision de la Charte lui a permis d’étendre son mandat de cinq années supplémentaires, renforçant ainsi sa position de maître des horloges au Burkina Faso.

    Le défi de la paix et de la stabilité économique

    Deux ans après sa prise de pouvoir, le bilan d’Ibrahim Traoré reste mitigé. Officiellement, 69% du territoire a été libéré des groupes terroristes, et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sont désormais mieux équipées et entraînées. Cependant, le souhait profond des Burkinabè demeure une victoire durable contre le terrorisme, la stabilisation de l’économie, et le retour à une paix pérenne.

    La lutte contre l’insécurité et la relance économique sont des défis majeurs que la gouvernance de Traoré devra relever pour satisfaire les attentes d’une population fatiguée par des années de violence et d’instabilité. Alors que l’année 2024 touche à sa fin, l’avenir du Burkina Faso semble dépendre de la capacité de son leadership à unir la nation et à instaurer un climat de confiance.

    Conclusion

    L’ascension d’Ibrahim Traoré au pouvoir a marqué un tournant significatif dans l’histoire récente du Burkina Faso. Entre promesses de renouveau et réalités complexes, sa gouvernance est une œuvre en construction. Les attentes sont immenses et les défis multiples. Dans ce contexte, la vigilance et l’engagement des Burkinabè seront essentiels pour naviguer dans les eaux tumultueuses du présent et forger un avenir stable pour le Pays des hommes intègres.

    Saidicus Leberger

    Pour Radio Tankonnon 

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