Le Niger révoque un accord militaire avec les États-Unis, dénonçant une présence « illégale »
Le régime militaire en place au Niger a pris une décision radicale en révoquant, « avec effet immédiat », l’accord de coopération militaire datant de 2012 avec les États-Unis, invoquant la présence américaine sur le sol nigérien comme étant « illégale ».

L’annonce a été précédée par une visite de haut niveau d’une délégation américaine dirigée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee, à Niamey. Initialement prévu pour deux jours, le séjour de la délégation a été prolongé, mais sans qu’elle puisse obtenir d’entretien avec le chef du régime militaire, Abdourahamane Tiani.
Selon les autorités nigériennes, l’accord américain est qualifié d' »injuste » et d' »imposé unilatéralement » par les États-Unis via une simple note verbale, émise le 6 juillet 2012. Le porte-parole de la junte, le colonel Amadou Abdramane, a affirmé dans un communiqué lu samedi soir à la télévision nationale que « l’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques« .
Cette décision survient dans un contexte de tensions croissantes, notamment depuis la destitution du président élu Mohamed Bazoum, qui a entraîné la suspension par Washington de sa coopération avec le Niger.
Les États-Unis maintiennent quelque 1 100 soldats engagés dans la lutte anti-jihadiste dans le pays et disposent d’une base de drones de grande envergure à Agadez, dans le nord du pays.
Cette révocation de l’accord militaire soulève des questions cruciales quant à l’avenir de la coopération sécuritaire entre le Niger et les États-Unis, ainsi que sur l’impact potentiel sur les opérations anti-terroristes dans la région, alors que la menace jihadiste continue de peser lourdement sur la stabilité régionale.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon