La Création de l’Alliance des États du Sahel (A.E.S.) : Un Acte Souverain et Historique pour le Burkina Faso
Ouagadougou, le 6 mars 2024 – Sous la solennité des couleurs nationales, le Premier ministre du Burkina Faso, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a présidé avec éloquence la cérémonie traditionnelle de la montée des couleurs à la Primature, le lundi 4 mars 2024. Cette occasion fut propice pour éclairer la nation sur la procédure entourant la création de l’Alliance des États du Sahel (A.E.S.).

Le discours du Chef du Gouvernement a pivoté autour des récents développements dans la sous-région, notamment le retrait de l’A.E.S. de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), survenu le 28 janvier dernier. Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla n’a pas manqué de souligner les critiques formulées par certains, qu’il qualifie de « valets locaux de l’impérialisme », contestant la légitimité de la procédure de création de l’Alliance.
« Les valets locaux de l’impérialisme ont voulu remettre en cause la procédure en prétendant que le peuple n’a pas été consulté. Le peuple n’a pas été consulté si l’on reste dans le canevas de domination que l’impérialisme a secrété pour étouffer l’évolution des masses et lui permettre, par ses méthodes, de poursuivre sa domination« , a souligné le Premier ministre.
Cependant, le Chef du Gouvernement a fermement contredit ces allégations en révélant que lors du Conseil des ministres du 28 février 2024, un projet de loi portant autorisation de ratification de la Charte du Liptako-Gourma instituant l’A.E.S. a été adopté. Ainsi, il a affirmé qu’aucun non-respect de la procédure n’a eu lieu, soulignant que les organisations précédentes auxquelles le Burkina Faso appartenait ont suivi des procédures similaires.
« Quand le 28 mai 1975 on mettait en place la C.E.D.E.A.O., le peuple avait-il été consulté au préalable ? Quand la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (C.E.A.O.) a été dissoute le 15 mars 1994, y a-t-il eu une consultation du peuple a priori ou a posteriori », a questionné le Premier ministre, argumentant que la création d’organisations régionales n’a pas toujours été précédée de référendums.
Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla a également abordé la question de la légitimité, distinguant entre « la légitimité de façade » revendiquée par les « valets locaux de l’impérialisme » et « la légitimité populaire, réelle et authentique » dont jouissent les autorités de l’A.E.S. Il a exhorté les Burkinabè à se libérer de « l’aliénation envers les pays occidentaux » et à affirmer leur souveraineté.
« Ce n’est pas parce que nous avons subi l’aliénation que nous n’avons plus ni le droit ni la capacité de penser, de réfléchir, de nous désaliéner. Honte à celui qui ne fait pas mieux que son père. Honte à celui qui préfère les liens de l’esclavage mental, intellectuel, spirituel et culturel à la renaissance dans la liberté« , a-t-il souligné avec conviction.
En conclusion, le Premier ministre a appelé à la cessation des manœuvres subtiles de domination de l’impérialisme et a exprimé le soutien des autorités de l’A.E.S. en faveur d’une légitimité authentique, dépourvue d’artifices. Ce discours, empreint d’histoire et de fermeté, a marqué un moment crucial dans le récit de la nation burkinabè, affirmant son engagement envers la souveraineté et l’indépendance.
Saidicus Leberger
Pour Radio Tankonnon