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    Ce samedi 3 décembre, sur l’île de Gorée, les élégantes de Dakar se sont parées de leurs plus beaux atours. Robes lamées, boubous en organza mordoré, blousons en bazin et plastique recyclé, moussors (foulards de tête) colorés et sautoirs de cauris: la mode fait la fête. Adama Paris, qui l’a fondée, célèbre les 20 ans de la Dakar Fashion Week. Comme elle l’a toujours fait, elle a convié les grands de la mode africaine (Studio One Eighty Nine du Ghana, Awa Méité du Mali ou Orange Culture du Nigeria parmi vingt autres labels) qu’elle fait défiler aux côtés des valeurs sûres sénégalaises et des jeunes talents à qui elle veut donner leur chance. Adama a creusé un sillon et dynamisé un secteur.

    Effervescence créative
    À Dakar, plusieurs noms se sont imposés ces dernières années, entre une mode d’auteur futuriste, des esthétiques hybrides, des labels plus « mainstream » et le revival décalé du boubou. Parmi eux, Selly Raby Kane qui puise dans des répertoires en apparence antinomiques (la science-fiction, la culture récup’ des Baye Fall* et le wax par exemple) pour créer un vestiaire audacieux qui mixe et recycle volontiers les matériaux et les techniques, créant une silhouette d’avant-garde qui bouscule les rétines. Les Dakaroises BCBG lui préfèrent BAAX, le label de Sophie Zinga Sy qui célèbre avec talent le pagne tissé sénégalais, précieux et intemporel. La jeune génération idolâtre Tongoro, fondée par Sarah Diouf, depuis que Beyoncé a porté une de ses robes aux motifs géométriques, qui caractérisent la marque – aujourd’hui distribuée sur Net-à-Porter. Chaque jour un peu plus, les élites et les classes moyennes sénégalaises plébiscitent le Made in Sénégal (Mwami, Bulldoff, SoFatoo, Niofar by Milcos, Rama Diaw ou Johanna Bramble?). Dans la patrie de Senghor et de Cheikh Anta Diop (et de la célèbre université du même nom), il y a une fierté assumée, qui n’a rien à voir avec de l’arrogance, mais avec la joie d’être soi.

    Les nouvelles tendances, entre modernité et tradition
    Longtemps pourtant, exception faite des cérémonies, la jeunesse a boudé le boubou, pièce emblématique du vestiaire local – et qu’il est d’usage de porter le vendredi. Il aura fallu la passion de Khadija Ba Diallo, créatrice de la marque l’Artisane et de la boutique Le Sandaga, pour les boubous masculins de son grand-père Sidy, la fantaisie à nulle autre pareille qu’elle a su lui insuffler (avec des petits appliqués de clubs de foot ou de hamburgers, des motifs vichy ou camouflage), pour lui donner un nouveau départ et l’imposer durablement comme une pièce mode. Adama Paris (également créatrice) en fait désormais elle aussi sa signature, reprenant ses codes dans des robes et des combinaisons pantalons color-block que tout le monde s’arrache. Tout le monde, à Dakar, mais aussi à Paris ** et sur le continent africain.

    Cette fièvre créatrice, ces audaces, cette envie farouche de célébrer les patrimoines artisanaux locaux, un goût certain pour l’art, font de Dakar l’une des destinations préférées des talents et influenceurs africains qui y nouent (de plus en plus) des collaborations fécondes. Des capitales de la mode, l’Afrique en compte d’autres, bien sûr (Lagos, Johannesburg). Mais il y a une chose à Dakar qu’il n’y a pas (beaucoup) ailleurs : quelque chose de profondément artisanal, au sens noble du terme. Ici, la mode est un art, une pensée, un geste. Un acte de foi qui fait bouger les choses. La preuve. 

    Article de Par Emmanuelle Courrèges
    LE POINT 

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