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    © AFP/TOLGA AKMEN/JOEL SAGET Le Sud-africain Damon Galgut (à gauche), récompensé le 3 novembre du Booker Prize ; le Tanzanien Abdulrazak Gurnah (au centre), couronné en octobre du Nobel de littérature ; et le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr (à droite), également désigné le 3 novembre comme nouveau lauréat du prix Goncourt.

    Le Nobel, le Booker Prize et le Goncourt: en 2021, de grands prix littéraires ont été remportés par des écrivains africains. Une batterie de récompenses qui illustre la reconnaissance d’une littérature africaine en phase avec les interrogations de notre époque. «On assiste à une renaissance de l’attention du monde littéraire européen vis-à-vis de l’Afrique», déclare à l’AFP Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l’université Sorbonne Nouvelle. Un «tir groupé de prix européens» qu’il qualifie de «frappant», alors que les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux.

    Cette année, pourtant, ce sont eux qui ont raflé la mise. Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est devenu à 31 ans le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à remporter mercredi le Goncourt, Graal des lettres françaises, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes. Le même jour, le Sud-africain Damon Galgut a décroché le Booker Prize, récompense la plus courue pour les romans écrits en anglais. Et le Nobel de littérature a été attribué cette année au Tanzanien Abdulrazak Gurnah. Un palmarès qui ne s’arrête pas là : le Booker Prize international a couronné le Franco-sénégalais David Diop, le très prestigieux Prix Neustadt a été décerné au Sénégalais Boubacar Boris Diop et le Prix Camoes – qui récompense un auteur de langue portugaise – a été remis à la Mozambicaine Paulina Chiziane.

    Foisonnement des genres littéraires
    Autant de distinctions qui marquent la «renaissance de la littérature africaine observée ces dix dernières années», abonde auprès de l’AFP Boniface Mongo-Mboussa, docteur en littérature comparée. Un mouvement de fond, créé par un nombre croissant d’écrivains professionnels, observe le chercheur. «Ce qui n’était pas le cas de nos aînés», souligne-t-il, en observant par ailleurs «l’arrivée sur scène de femmes» : Tsitsi Dangarembga (Zimbabwe), Paulina Chiziane (Mozambique) ou encore Chimamanda Ngozi Adichi (Nigeria) déjà récompensée par plusieurs prix prestigieux.

    Les thèmes abordés ont, eux aussi, changé, pointe Boniface Mongo-Mboussa, également critique littéraire. Mohamed Mbougar Sarr «a choisi de parler de littérature» dans son roman récompensé, adoptant ainsi «une forme de prise de distance» avec les sujets plus habituels des romans africains «qui parlaient par exemple de la violence, de la guerre, des enfants soldats». Le genre, l’homosexualité, l’écologie, le féminisme ou encore l’afrofuturisme, un courant de science-fiction africaine, ont ainsi fait leur apparition dans les productions littéraires africaines.

    «C’est depuis le continent africain qu’on est en train de se rendre compte des grands dangers (sociaux, écologiques, politiques, NDLR) qui nous menacent», estime Xavier Garnier. Les années 1950 et 1960 avaient été elles aussi des «moments de reconnaissance de la littérature africaine», mais surtout en tant que «phénomène politico-littéraire», comme avec Léopold Sédar Senghor, écrivain, poète et premier président du Sénégal, ajoute-t-il.

    L’anglais, première langue littéraire africaine
    Cette évolution est également portée par la création de maisons d’édition en Afrique, la multiplication des revues littéraires sur le continent ou encore l’apparition de prix littéraires consacrés à la littérature africaine, note Claire Ducournau, sociologue de la littérature à l’université Paul-Valéry de Montpellier. «Beaucoup de choses sont en train de bouger depuis une dizaine d’années», déclare à l’AFP la chercheuse qui a étudié la reconnaissance des auteurs africains francophones sur plusieurs décennies.

    Pour autant, dans le monde francophone, la distinction entre littérature francophone et française demeure, relève Boniface Mongo-Mboussa. Plusieurs écrivains africains ont remporté le Renaudot, un autre grand prix littéraire français, et le romancier franco-congolais Alain Mabanckou a enseigné au Collège de France. Mais les écrivains francophones africains sont encore parfois perçus comme «les anciens produits de l’Empire» et pas vraiment comme des acteurs à part entière de la scène littéraire, ajoute le docteur en lettres.

    Les auteurs africains anglophones, eux, sont pleinement intégrés dans l’enseignement littéraire américain et nord-européen, note-t-il. Ils bénéficient aussi d’un marché plus dynamique et d’une plus grande visibilité par le public ou les critiques. Sur les cinq auteurs africains lauréats du Nobel, quatre sont anglophones (le 5e est arabophone). Et la reconnaissance est encore plus difficile pour ceux qui écrivent en swahili, wolof ou autres langues du continent africain.

    Le Figaro avec AFP

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