Mali : un journaliste français annonce avoir été enlevé par des djihadistes

Un journaliste enlevé. Olivier Dubois, journaliste indépendant français de 46 ans et collaborateur de médias français tels que Le Point, France 24 ou Libération, a affirmé avoir été enlevé début avril au Mali par des djihadistes dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux mercredi. Sur ces images, dont la provenance n’est pas encore authentifiée, le journaliste explique avoir été enlevé à Gao, dans le nord du pays, et adresse un message à ses proches et aux autorités françaises afin « qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir » pour sa libération.
Une branche locale d’Al-Qaida. Dans la vidéo d’une vingtaine de seconde, le journaliste indique avoir été kidnappé par des djihadistes appartenant au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), une branche locale d’Al-Qaida et la principale alliance jihadiste au Sahel. Selon Le Monde, le journaliste aurait disparu alors qu’il était à Gao pour interroger un des cadres de ce groupe, le 8 avril dernier.
Une disparition confirmée à l’AFP par un responsable du ministère des Affaires étrangères. « Nous sommes en contact avec sa famille ainsi qu’avec les autorités maliennes. Nous procédons aux vérifications techniques d’usage », a précisé cette source. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, a indiqué sur Twitter que l’organisation avait été informée deux jours après la disparition du journaliste mais avait décidé de ne pas rendre publique cette information, en concertation avec les rédactions qui emploient Olivier Dubois, pour ne pas « entraver une éventuelle issue positive rapide ». Olivier Dubois était installé depuis 2015 au Mali.
Un pays face aux groupes djihadistes. Le Mali est le théâtre depuis 2012 de nombreuses violences, commises notamment par des groupes djihadistes qui se déploient aussi dans les pays voisins. La semaine dernière, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso, alors qu’ils tournaient un reportage sur la lutte contre le braconnage. C’est à Gao que Sophie Pétronin avait été enlevée il y a quatre ans. Libérée en octobre 2020, elle était la dernière otage française dans le monde. Dans cette ville du nord du pays, se trouve aussi l’une des bases française de l’opération militaire Barkhane, qui vise à lutter contre ces groupes djihadistes armés dans la région du Sahel.
Mathilde Durand
SOURCE: JDD