Des idées qui vont changer l’Afrique : monnaie digitale, droits de tirage, finance-climat…
Touché – durement – mais prêt à rebondir, le continent devrait rattraper cette année les pertes de 2020. Si le secteur financier va accélérer sa digitalisation, il conviendra aussi de penser à l’environnement.

Créer de la monnaie
À l’instar de l’Europe et des États-Unis en 2008, le continent pourrait bénéficier grâce au FMI du programme d’émissions de droits de tirages spéciaux (DTS), échangeables contre des devises, sans que cela n’aggrave l’endettement public (56 % du PIB africain en 2018).
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La Chine, dont le yuan (renminbi) fait partie du panier de devises des DTS, pourrait être un allié face à la réticence américaine. En parallèle de l’annulation complète ou partielle de la dette extérieure (500 milliards de dollars), les pays pourraient alléger l’endettement intérieur (50 % de la dette africaine) en négociant un allongement de la maturité et une baisse des taux d’intérêt.
Une monnaie digitale unique
Le déclin de la monnaie physique constitue-t-il un recul des libertés individuelles ? C’est le débat suggéré par le développement de la mobile money. À la fois facilitateur des transactions intracontinentales, catalyseur d’une bancarisation progressive des africains et, de fait, d’une formalisation des économies, il ouvre aussi la voie à une dépendance à des tiers incontournables et à l’exploitation des données personnelles (géolocalisation, nature et habitudes d’achats) à des fins commerciales.
Si certains appellent à la vigilance et au droit à la discrétion, d’autres, comme l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, imaginent aller plus loin en créant une monnaie virtuelle commune au continent, une solution qui permettrait de sauter l’étape de la monnaie physique panafricaine, projet mille fois repoussé et dont la concrétisation – au vu des tensions qui l’entourent – paraît des plus incertaines.
Mettre un coup de frein au financement du charbon
Plusieurs groupes bancaires africains (Absa, Standard Bank…) ont récemment amorcé la manœuvre, avec une accélération en 2020, malgré la complexité d’une telle décision sur un continent où le charbon est la principale ressource énergétique. Et ce à l’instar de ce qui se fait ailleurs dans le monde, dans la lignée des fameux « ODD » des Nations unies.
SOURCE: JEUNE AFRIQUE