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    Le président burundais, Évariste Ndayishimiye, est investi jeudi à Gitega avec deux mois d’avance sur la date prévue, après le décès soudain de son prédécesseur Pierre Nkurunziza. Il prend en mains les destinées d’un pays divisé, isolé, appauvri et confronté à l‘épidémie de Covid-19.

    La prestation de serment de M. Ndayishimiye, 52 ans, aura lieu à 9h00 GMT au stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative du pays, dans un contexte particulier en raison de la situation sanitaire.

    Les représentations diplomatiques au Burundi ont été invitées, mais le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, devrait être le seul chef d‘État étranger présent.

    Les autorités ont demandé au public de se présenter assez tôt pour se plier aux mesures sanitaires mises en place, comme le lavage des mains et la prise de température.

    Élu à la présidentielle du 20 mai, M. Ndayishimiye devait initialement prendre ses fonctions le 20 août, à la fin du mandat de Pierre Nkurunziza. Le décès subit de ce dernier le 8 juin, à l‘âge de 55 ans après 15 années au pouvoir, officiellement d’un “arrêt cardiaque”, a changé la donne.

    Pour éviter une période d’incertitude qui aurait pu déstabiliser le Burundi, dont l’histoire est jalonnée de crises politiques meurtrières et d’une longue guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006), le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a décidé d’accélérer la transition.

    La Cour constitutionnelle, acquise à l’exécutif, avait décidé que M. Ndayishimiye devait débuter son mandat de sept ans le plus tôt possible, sans période d’intérim.

    A la mort de M. Nkurunziza, qui l’avait présenté comme son “héritier”, le général Ndayishimiye s’est engagé à “poursuivre son œuvre”.
    “Obstacles et réticences”

    Le nouveau chef de l‘État est l’un des acteurs clés d’un pouvoir qui a mené une répression meurtrière ayant fait plus de 1.200 morts et conduit 400.000 Burundais à l’exil, après la candidature controversée de M. Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015.

    Il n’a pas empêché les exactions à l’encontre des opposants, militants des droits de l’homme et journalistes indépendants, commises notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD. Malgré tout, il n’a pas personnellement été mis en cause dans de tels abus, et est perçu comme plus tolérant que son prédécesseur et ne faisant pas partie de la frange la plus intransigeante du régime.

    La disparition de M. Nkurunziza, qui devait rester très influent, pourrait lui donner les coudées un peu plus franches. Mais les analystes s’interrogent sur sa capacité à s’affranchir du groupe de généraux qui détiennent la réalité du pouvoir et à réconcilier un pays encore traumatisé par la crise de 2015.

    S’il cherche à réformer, “il risque de se heurter à des obstacles, à des réticences de la part de ces généraux qui ont intérêt à se protéger”, prévoit Carina Tertsakian, de l’Initiative pour les droits humains au Burundi.

    Son attitude à l‘égard du principal parti d’opposition, le Conseil national pour la liberté (CNL) d’Agathon Rwasa, qui avait dénoncé une “mascarade électorale”, sera un premier indice de ses intentions.
    Le défi de la Covid

    La communauté internationale, dont les principaux bailleurs de fonds du Burundi (UE, Belgique, Allemagne…), qui depuis 2015 lui imposent des sanctions, paraît prête à laisser sa chance à M. Ndayishimiye.

    Il a lancé quelques signes d’ouverture à son intention et pourrait chercher à sortir son pays de son isolement, si préjudiciable sur le plan économique.

    Le Burundi est classé parmi les trois pays les plus pauvres au monde par la Banque mondiale, qui estime que 75% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, contre 65% à l’arrivée au pouvoir de M. Nkurunziza en 2005.

    M. Ndayishimiye avait promis lors de la campagne de faire de l‘éradication de la pauvreté et du développement du pays sa priorité.

    Son premier défi sera toutefois l‘épidémie de nouveau coronavirus. M. Nkurunziza avait maintenu les élections et refusé de confiner la population, en assurant que le Burundi en était protégé par la “grâce divine”.

    Mais les Burundais se demandent aujourd’hui si l’ex-président, qui selon une source médicale contactée par l’AFP était en “détresse respiratoire” au moment de sa mort, n’a pas lui-même succombé à cette maladie.

    Le Burundi a officiellement recensé 104 cas de Covid-19 pour un seul décès. Ce bilan laisse sceptiques bien des médecins, selon lesquels de nombreux cas et décès de personnes présentant les symptômes du virus ont été exclus des chiffres officiels.

    Après l’avoir longtemps ignorée, les autorités semblent avoir pris conscience de la gravité de la situation et ont un peu infléchi leur discours ces derniers jours. M. Ndayishimiye pourrait ainsi consacrer une partie de son discours d’investiture à l‘épidémie.

    AFP

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