Coronavirus : Marine Le Pen trouve légitime de se demander si le virus ne s’est pas «échappé» d’un laboratoire
Quelque 40% des électeurs du RN pensent que le coronavirus a été conçu «intentionnellement» en laboratoire selon une étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et l’Observatoire du conspirationnisme.

Par Pierre Lepelletier – Lefigaro
Les théories du complot ont la vie dure pendant la crise du coronavirus. Une enquête publiée samedi par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et l’Observatoire du conspirationnisme a indiqué dimanche que 26% des Français pensent que le virus a été conçu en laboratoire. Quelque 40% des électeurs de Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2017 estiment même que le coronavirus a été «intentionnellement» fabriqué, et 15% qu’il l’a été «accidentellement».
«Ce sont des choses qui arrivent»
Interrogée sur l’avis de ses électeurs lundi matin sur France Info, la présidente du Rassemblement national a d’abord botté en touche. «Permettez-moi de vous dire le plus grand mal que je pense de ce type d’étude sur le complotisme», a-t-elle éludé. Avant d’ajouter : «Que des gens s’interrogent pour savoir si ce virus est d’origine naturelle ou s’il ne peut pas avoir échappé d’un laboratoire, c’est une question de bon sens», a-t-elle jugé, tout en affirmant qu’elle n’avait «aucune opinion sur ce sujet».
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«Dans l’histoire, je sais, parce que j’essaie de ne pas être inculte, qu’un certain nombre de maladies ont échappé des laboratoires, comme la myxomatose par exemple. Ce sont des choses qui arrivent», a voulu souligner Marine Le Pen. «Ça ne change rien à la situation dans laquelle nous sommes. L’origine du virus n’a hélas aucune influence sur ce que nous sommes en train de vivre», a-t-elle indiqué.
«Le doute n’est pas un crime»
Marine Le Pen a également réagi à la tribune de Gilbert Collard, publiée sur le site du Rassemblement national la semaine dernière. L’eurodéputé y rappelait qu’Yves Lévy, le mari de l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, avait «activement participé à l’élaboration du laboratoire P4, à Wuhan, ville où le Covid-19 a surgi». Il a également affirmé qu’il s’était «fâché avec Didier Raoult», le médecin qui prétend avoir trouvé le traitement contre le coronavirus, «en refusant le label de l’Inserm au centre de recherche mondialement réputé (IHU) qu’il dirigeait».
«Il y a des dizaines et des dizaines d’articles qui évoquent manifestement l’hostilité qu’il existe entre le professeur Raoult et l’Inserm», a rappelé Marine Le Pen. «C’est un secret pour personne. Certaines s’interrogent pour savoir si c’est cette hostilité qui est à l’origine des décisions du gouvernement», a-t-elle indiqué. Avant de conclure : «En démocratie, on a le droit de douter. Sur le plan de la santé, on a le droit de douter. Le doute n’est pas un crime, ce n’est pas un délit».La rédaction vous conseille
