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    Au Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré tend la main à l’opposition pour former une union sacrée face au terrorisme. Cette ouverture peut-elle aller jusqu’à l’ancien président Compaoré, qui vit en exil depuis cinq ans à Abidjan ? Eddie Komboïgo préside actuellement le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti fondé par Blaise Compaoré quand il était au pouvoir.

    Eddie Komboïgo: «Pas de justice classique pour Blaise Compaoré» au Burkina Faso

    RFI : Le président Roch Marc Christian Kaboré appelle à l’union contre le terrorisme. Que répondez-vous ?

    Eddie Komboïgo  : Oui, il a tout à fait raison de lancer cet appel. Mais malheureusement, le président Roch Marc Christian Kaboré appelle à l’union, mais il n’y a pas d’acte concret dans l’union.

    Le président a annoncé, la semaine dernière, l’enrôlement de volontaires et l’achat de quatre hélicoptères.

    Oui, c’est tout à fait bien d’équiper, enfin, l’armée burkinabè. Mais les volontaires, nous n’en voyons pas l’efficacité. S’il est vrai qu’il y a des problèmes d’effectifs, eh bien nous pensons qu’il faut faire autrement. Il faut engager les trois derniers contingents militaires à la retraite, qui ont entre 44 et 46 ans, qui ont vingt-cinq ans d’expérience et rendent efficace l’armée burkinabè.

    Mais la montée du jihadisme dans le nord et l’est de votre pays, c’est seulement la faute au gouvernement ? Ce n’est pas un phénomène transnational ?

    Nous n’avons jamais dit que c’est la faute, nous avons dit que c’est la responsabilité du gouvernement. Parce que gérer c’est prévoir. Il a manqué de prévision, Roch Marc Christian Kaboré, et les terroristes ont traversé la frontière.

    N’y a-t-il pas un jihadisme endogène à l’image de l’imam Malam Dicko ?

    Non, je pense que les terroristes ont pu s’infiltrer dans les communautés et cela fait tache d’huile.

    Si Blaise Compaoré n’avait pas été chassé du pouvoir il y a cinq ans, vous croyez qu’il aurait fait mieux que le président actuel ?

    Ce qui est certain, c’est que pendant les vingt-sept ans de Blaise Compaoré, il n’y a jamais eu de guerre au Burkina Faso.

    Oui, mais il n’y avait pas la guerre aux frontières, comme aujourd’hui…

    Ah c’est vous qui le dites ! Les terroristes, vous le savez, frappaient à la porte du Burkina Faso depuis 2012. Je crois qu’à l’époque il y avait une armée forte, dissuasive. Nous avions également un réseau de renseignements efficace qui anticipait, qui permettait d’avoir des informations et qui empêchait les terroristes de franchir la frontière.

    En avril dernier, depuis son exil d’Abidjan, Blaise Compaoré a écrit au présent burkinabè pour lui dire qu’il était disponible afin de soutenir le Burkina Faso dans cette épreuve. Est-ce que Roch Marc Christian Kaboré lui a répondu ?

    Le président Blaise Compaoré est un homme d’État d’une grande envergure, avec une grande expérience. Il aurait pu contribuer également à appuyer son frère cadet, le président Roch Marc Christian Kaboré, maintenant que le Burkina est dans le besoin. Malheureusement, nous n’avons pas eu de suite favorable et nous espérons que bientôt ils se parleront entre eux et qu’il pourra rentrer et contribuer au développement de notre pays.

    Vous espérez le retour négocié de Blaise Compaoré avec levée des poursuites judiciaires, mais les Burkinabè veulent savoir qui a commandité l’assassinat de Thomas Sankara. Est-ce qu’il n’est pas normal que, le jour où il rentrera, Blaise Compaoré réponde à cette question devant un tribunal ?

    Nous souhaitons le retour dans des conditions honorables du président Blaise Compaoré. Vous savez, nous sommes allés à un dialogue politique. La Haute Autorité, qui travaille pour la réconciliation, a proposé qu’il y ait une justice transitionnelle. Nous optons également pour cela, parce que la justice classique prend du temps et les Burkinabè ont suffisamment attendu pour savoir la vérité.

    Donc, pour Blaise Compaoré, vous préférez une Commission Vérité et Réconciliation à un procès en bonne et due forme ?

    Nous préférons un type de justice transitionnelle.

    Eddie Komboïgo, vous êtes le président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès. Serez-vous candidat à la fin de l’année 2020 ?

    En tant que président du Parti ayant été élu en 2018, nous avons pris l’engagement de conduire nos militants vers la victoire en 2020 et 2021. Le moment venu, le président du CDP répondra certainement aux appels de sa base.

    Donc vous serez candidat…

    C’est vous qui le dites. Une fois que mes directives sont faites et que je respecte les conditions, nous répondrons aux appels des militants.

    Il y a des frondeurs dans votre parti qui soutiennent l’ancien Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo. Vous avez voulu les exclure, mais Blaise Compaoré vous a dit non. Qui est le vrai patron au CDP ? C’est vous ou c’est Blaise Compaoré ?

    Non, nous n’avons pas voulu exclure les soutiens de Kadré Désiré Ouédraogo. Nous avons exclu des militants qui ont posé des actes d’indiscipline caractérisée. Une médiation du président d’honneur Blaise Compaoré, je pense qu’avec son expérience, nous l’écoutons.

    Donc le vrai chef du CDP, c’est l’ancien président qui est en exil à Abidjan ?

    Le président d’honneur, c’est le président Blaise Compaoré.

    Il y a une montée du sentiment anti-Français dans plusieurs États du Sahel. La rencontre à venir, le 13 janvier à Pau, dans le sud de la France, entre Emmanuel Macron et ses cinq homologues africains, vous êtes pour ou vous êtes contre ?

    C’est tout à fait normal, il faudrait que les chefs d’État se parlent pour se comprendre mieux. De part et d’autre, il faut des clarifications. Autant le président Macron demande une clarification, autant les chefs d’État africains demandent une clarification.

    À votre avis, l’armée française est au Sahel pour vous aider ou pour des visées néocoloniales ?

    L’armée française est censée être dans les frontières pour aider. Maintenant, il y a des accusations. Aucune preuve n’a été apportée que la France est là pour faire du pillage.

    Et la présence de forces militaires françaises dans votre pays, vous êtes pour ou vous êtes contre ?

    Je crois que, dans les accords, ce qui nous a été dit, c’est un accord qui permet à l’armée française de former, d’encadrer l’armée burkinabè et d’aider à équiper l’armée burkinabè. Je pense que cela peut être utile pour notre armée.

    RFI – Par Christophe Boisbouvier : jeudi 19 décembre 2019

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